Le système phagocytaire mononucléé, créé en 1972 en remplacement du système réticulo-endothélial de l'ancienne nomenclature de 1924[1],[2], est la partie du système immunitaire constituée de cellulesphagocytaires situées dans les tissus conjonctifsréticulaires. Les granulocytes neutrophiles en furent exclues en 1972, sur la base de l’argument suivant: «bien que les phagocytes neutrophiles soient également mononucléés, ils appartiennent à une autre lignée cellulaire en raison de leur origine différente et de leur comportement fonctionnel divergeant».
Lorsque le système phagocytaire mononucléé a été proposé, les connaissances sur la myélogenèse étaient limitées et l'origine commune des neutrophiles et des macrophages n'était pas connue, les neutrophiles étant considérés comme appartenant à une lignée cellulaire séparée de celle des membres du système phagocytaire mononucléé et comme étant un effecteur phagocytaire différencié en phase terminale avec un pouvoir limité.
Ce système de classement est erroné pour les raisons suivantes:
La croyance était que tous les macrophages tissulaires venaient d'un apport constant de monocytes sanguins. Les avancées technologiques récentes ont permis le rejet définitif du système phagocytaire mononucléé affirmant que les macrophages résidents dérivés des monocytes et la reconnaissance des macrophages résidant dans les tissus en tant que populations uniques indépendantes de la différenciation monocytaire[3],[4],[5].
Les granulocytes neutrophiles ont une capacité antimicrobienne supérieure à celle des macrophages[6],[7]. Les neutrophiles sont équipés d'un vaste assortiment de mécanismes microbicides et utilisent de multiples molécules antimicrobiennes stockées en quantités énormes dans des granules[8],[9]. La production de ROS est plus importante chez les neutrophiles que chez les macrophages[10]. Plusieurs protéines antimicrobiennes qui constituent une partie importante de l'arsenal des neutrophiles sont absentes ou rares dans les macrophages tissulaires[11],[12],[13],[14].
Les cellules du système phagocytaire mononucléaire jouent un grand rôle dans les phagocytoses des globules rouges (GR) vieillis ou des débris de GR, autrement dit, dans l'hémolyse physiologique (rôle assez dominant dans la moelle osseuse, le foie et la rate). C'est dans ce système que se produit la transformation de l'hémoglobine en bilirubine.
Parallèlement, les cellules du système phagocytaire mononucléaire peuvent se charger en ferritine afin de stocker le fer résultant du métabolisme de l’hémoglobine. Dans le cas d'un excès de fer, la plus grande partie du fer est stockée sous forme d'hémosidérine.
(en) R. van Furth, Z. A. Cohn, J. G. Hirsch et J. H. Humphrey, «Le systéme phagocytaire mononucléaire: nouvelle classification des macrophages, des monocytes et de leurs cellules souches.», Bulletin of the World Health Organization, vol.47, no5, , p.651–658 (ISSN0042-9686, PMID4540685, lire en ligne, consulté le )
(en) Christian Schulz, Elisa Gomez Perdiguero, Laurent Chorro et Heather Szabo-Rogers, «A Lineage of Myeloid Cells Independent of Myb and Hematopoietic Stem Cells», Science, vol.336, no6077, , p.86–90 (ISSN0036-8075 et 1095-9203, DOI10.1126/science.1219179, lire en ligne, consulté le )
(en) Daigo Hashimoto, Andrew Chow, Clara Noizat et Pearline Teo, «Tissue-Resident Macrophages Self-Maintain Locally throughout Adult Life with Minimal Contribution from Circulating Monocytes», Immunity, vol.38, no4, , p.792–804 (PMID23601688, PMCIDPMC3853406, DOI10.1016/j.immuni.2013.04.004, lire en ligne, consulté le )