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La Suze est une marque commerciale française qui appartient au groupe français Pernod Ricard. La Suze est une liqueur de gentiane apéritive amère de couleur dorée à base de gentianes jaunes créée au XIXe siècle par Henri Porte sur une recette du laboratoire de son associé, Fernand Moureaux[1].
Suze | |
Création | 1889 |
---|---|
Fondateurs | Henri Porte |
Slogan | Suze, l'apéritif qui ne s'use pas |
Produits | Boisson alcoolisée |
Société mère | Pernod Ricard |
Site web | www.suze.com |
modifier - modifier le code - voir Wikidata |
Les circonstances de sa création, sa recette, sa bouteille, son nom de marque, sa pérennité, en font un branduit typique.
Selon le site officiel de la marque, La Suze est produite dans l’usine historique de Thuir, à 13 km à l'ouest de Perpignan, dans le département Pyrénées-Orientales, en Roussillon, région Occitanie.
Le site de production, qui abrite également la fabrication d'autres produits du groupe Pernod-Ricard, s'établit dans l'ancienne gare de triage des caves Byrrh, ensemble architectural conçu par l'ingénieur Gustave Eiffel auquel la marque rendra hommage en créant une bouteille à son nom[2].
Cette marque est commercialisée d'abord sous l'appellation « Picotin »[3], « Gentiane Suze », et à partir de 1922 simplement « Suze ».
L'origine du nom n'est pas clairement définie. Une thèse voudrait que son nom soit lié à Suzanne Jaspart, belle-sœur de Fernand Moureaux, qui s’en faisait servir quand elle jouait sur les courts de tennis de Saint-Maur, non loin de Maisons-Alfort, mais aussi du nom du cours d'eau éponyme situé dans le Jura bernois, lieu d'origine du produit[3]. Les deux origines pourraient être également liées[réf. nécessaire].
En effet, la Suze aurait été créée dans une modeste bâtisse en contrebas du Pré-aux-Bœufs (lieu-dit du village de Sonvilier), juste à côté de la Suze (en allemand die Schüß ou die Schüss). Pour les anciens de la région, c'est un herboriste du village de Sonvilier, Hans Kappeler, qui a mis au point la formule. La boisson ne s'appelait pas alors suze, mais l'« Or des Alpes », une sorte de potion à base gentiane que Hans Kappeler vendait dans les fermes de la région avec d'autres eaux-de-vie. Ruiné et en mauvaise santé, ce distillateur aurait été dans l'obligation de vendre sa formule à un négociant français, dénommé Fernand Moureaux[4].
Deux possibilités :
En 1795, la distillerie « Rousseau & Laurent » est créée à Paris, rue Quincampoix. L'entreprise déménagea ensuite vers la commune de Maisons-Alfort, située en banlieue parisienne.
Dans le courant du siècle, un habitant de Sonvilier, village du canton de Berne en Suisse, a l'idée de distiller des racines de gentiane. Il appelle cet alcool « or des Alpes ».
En 1885, le distillateur français Fernand Moureaux, associé à Henri Porte, le fils de son banquier, rachète la recette de cette boisson alcoolisée de ce qui deviendra la « suze », grâce aux travaux complémentaires de Félix Lebaupin, responsable du laboratoire de la « distillerie Rousseau & Laurent » qui, devient la « distillerie Moureaux ».
En 1889, la marque « Suze » est créée avec sa célèbre bouteille. C'est à l'époque un alcool fort (32°, 80 g de sucre par litre).
La même année, Fernand Moureaux décide de présenter son apéritif à l’Exposition universelle de Paris et reçoit une médaille d’or. Dès lors, le produit gagne en notoriété[5].
En 1895, la nouvelle boisson se rend un peu plus célèbre grâce à une affiche créée par le célèbre dessinateur animalier, Benjamin Rabier, auteur de la bande dessinée Gédéon. Son œuvre présente deux ânes se désaltérant dans un baquet marqué « Picotin », la marque est alors surnommée l'apéritif américain. Benjamin Rabier sera également l'auteur de la fameuse vache de la marque la vache qui rit[6].
Avant l'année 1900, la société exploitante de la suze change encore de raison sociale sous le vocable « F.Moureaux - H.Porte et Cie », mais son siège reste à Maisons-Alfort[7].
En 1912, le peintre espagnol Pablo Picasso réalise un collage « Verre et bouteille de Suze » dans un style cubiste[8].
En 1933, la marque sponsorise le Tour de France. Son slogan pour cette célèbre course a étapes se présentait ainsi[6] :
Un cocktail mélange de Suze et de liqueur de cassis, appelé Fond de culotte, joue sur les mots: «un fond de culotte ne s'use qu'assis »[9].
En 1945, un changement important dans la fabrication de la boisson entraîne la baisse de la tenue en alcool. La Suze ne titre plus qu'à 16° (21° en Suisse) et à 200 g de sucre par litre. La teneur en alcool se stabilisera par la suite à 15°[10].
Durant les années 1950 et les années 1960, Suze édita lors du Tour de France et cela, de façon quotidienne, un journal tiré à 70 000 exemplaires qui donnait le compte rendu de l'étape du jour et un éditorial signé par le directeur de la compétition Jacques Goddet. L'accordéoniste Yvette Horner assura le succès de la marque durant cette période en parcourant les routes du Tour de France perchée au sommet d'un véhicule Citroën peint aux couleurs noire et jaune de la marque, exploit qu'elle accomplira durant onze tours de France (de 1952 à 1963) et qui la rendit populaire sous le surnom de « Suzy la rousse »[11].
En 1965, la distillerie est achetée par Pernod qui, en fusionnant dix ans plus tard, avec Ricard deviendra le groupe français Pernod Ricard, spécialisé dans la fabrication et la distribution de vins et spiritueux et qui deviendra le deuxième groupe mondial sur le marché des alcools et spiritueux.
À compter de 1992, le groupe qui gère la marque Suze crée des bouteilles sérigraphiées qui seront vendues en un nombre limité d'exemplaires.
Depuis le début de ce siècle, plusieurs éditions limitées de bouteilles ou de verres sont créées :
Le XIXe siècle voit apparaître en France une nouvelle forme d’art, la peinture murale en extérieur utilisée à des fin publicitaires. Ainsi, de nombreux immeubles anciens portent, souvent sur leurs pignons, des publicités pour des boissons alcoolisées dont la Suze (souvent présentée sous la forme « Suze gentiane »), notamment à Paris, mais aussi en province[18].
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