Sugimoto-dera
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Le Taizōzan Kannon'in Sugimoto-dera (大蔵山観音院杉本寺 ) est un temple bouddhiste situé à Kamakura, préfecture de Kanagawa au Japon, un des plus anciens temples de Kamakura et avec le Hōkai-ji, le seul de la confession Tendai[1]. Le temple est le premier sur le circuit du pèlerinage Bandō Sanjūsankasho[1]. Deux des trois statues de la déesse Kannon qui y sont vénérées sont désignées bien culturel important[1]. Le Sugimoto-dera est surnommé Geba Kannon (« descente Kannon »), parce que les cavaliers ne manquaient jamais de descendre de leurs chevaux quand ils passaient devant[2]. (Selon une autre version de la légende, les non-croyants tombaient toujours de leur cheval en passant devant le temple)[3]. Le temple est un temple branche (寺末, matsuji ) du Hōkai-ji[4].
Selon les archives du temple, le Sugimoto-dera est fondé in 734 par le prêtre Gyōki sur l'ordre de l'empereur Shōmu ce qui en fait le plus ancien des temples de Kamakura, antérieur d'un demi-millénaire au shogunat[2]. Les documents indiquent qu'au VIIIe siècle, alors que Gyōki traverse la région de Kantō, il voit Kamakura du mont Taizō (le « Taizōzan » du nom de temple) et décide d'y laisser une statue de la déesse Kannon[2]. Il la sculpte et la consacre lui-même[2]. Plus tard, en 734[5], la déesse elle-même dit à l'empereur Shōmu de construire un temple à cet emplacement (le hon-dō)[2]. Plus tard, le temple est restauré par Ennin (794–864) et Genshin (942–1017) y consacre une statue de Kannon aux onze visages, un événement qui place le Sugimoto-dera à la première place du circuit de pèlerinage du Sanjusankasho[1].
Telle est la tradition mais la véritable histoire du temple est en réalité largement inconnue. Le Sugimoto-dera, certainement antérieur à l'époque de Kamakura (1185-1333) est donc, sinon le plus ancien, parmi les plus anciens temples de Kamakura[1]. L'Azuma Kagami l'appelle « Kannondō bakufu d'Ōkura », ou « salle Kannon d'Ōkura », de l'ancien endroit de la région où il se trouve[1].
En 1191, le temple reçoit la visite de Minamoto no Yoritomo qui ordonne d'importantes réparations[1].
En 1337, après la chute du shogunat en 1333, une bataille a lieu dans l'enceinte du temple entre les partisans du clan Hōjō et les forces Ashikaga, et plus de 300 samouraïs y perdent leur vie. Les nombreux petits gorintō (stupas de pierre) vers la droite du bâtiment principal ont été posés en mémoire de ceux qui sont tombés à cette occasion.
L'histoire du temple pendant la période Muromachi n'est malheureusement pas connue[2].
Les trois statues assises de Kannon consacrées dans le bâtiment principal sont le principal objet de culte du temple[1]. La statue sur la gauche est censée être de la main de Gyōki mais elle appartient plutôt à la fin de l'époque de Heian (794 à 1185)[1]. En dépit de son attribution douteuse, la statue est un bien culturel important de la ville[1]. La statue du milieu qui passe pour avoir été faite par Ennin mais paraît ne remonter qu'à la fin de l'époque de Heian est aussi une importante propriété culturelle nationale[1]. À droite se trouve la statue traditionnellement attribuée à Genshin et datée du milieu de la période de Kamakura mais elle est beaucoup trop récente pour être vraiment de lui[1]. Cette œuvre est également une importante propriété culturelle nationale[1]. Nonobstant la tradition religieuse, aucune des statues ne semble donc être imputable à son auteur supposé[1].
Un soir de 1189, alors qu'un incendie détruit l'ensemble du Ōkura Kannondō sauf le bettō du temple, un homme du nom de Jōdai-bō saute dans le feu et sauve les trois statues qu'il pose sous un cèdre. C'est de cet épisode que vient le nom actuel du temple, qui signifie littéralement « sous le cèdre »[1]. Le sauvetage est jugé miraculeux et augmente considérablement la réputation du temple et le nombre de ses pèlerins[1]. L'histoire est ensuite encore embellie affirmant que les statues « spontanément » réparées sous l'arbre y ont tout simplement été trouvées[1].
Enfin, les deux guerriers à la porte Niō (les niōmon, voir photo), sont attribués par le temple au célèbre sculpteur Unkei, mais la revendication n'est étayée par aucune preuve[1].
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