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groupe de personnes ayant des caractéristiques similaires d'une société De Wikipédia, l'encyclopédie libre
La stratification sociale, appelée aussi hiérarchisation sociale, est un processus qui tend à positionner les individus de façon hiérarchique, en strates (ou couches) au sein d'une organisation sociale donnée, et à engendrer des inégalités, en termes d'accès et de répartition des ressources. Le processus de stratification sociale produit une hiérarchie sociale, ainsi qu'un ordre social.
Selon la théorie évolutionniste socioculturelle, les périodes préhistoriques et protohistoriques sont globalement marquées, malgré quelques phrases de nivellement social, par le passage des sociétés relativement égalitaires du Néolithique (période caractérisée par la prédominance des tombes collectives à l'échelle familiale, villageoise ou à recrutement plus large) aux chefferies individualistes des âges du bronze et du fer. Si l'émergence d’une hiérarchie sociale forte est visible dès le Néolithique (prestige de certaines architectures domestiques, cultuelles ou funéraires), elle devient plus marquée aux époques protohistoriques (multiplication de sites fortifiés sur des points topographiques stratégiques[1], développement de la production d'objets de luxe et de prestige, de l'architecture monumentale, de sépultures individuelles isolées ou bien regroupées en de vastes cimetières, sous forme de tombes simples et d'autres aristocratiques)[2].
Chez les Grecs, la société des cités se divise principalement en trois catégories reconnues :
Chez les Romains, la société se divise en catégories complexes que la notion marxiste de classe sociale ne peut pas rendre parfaitement, compte tenu des critères plus juridiques que socio-économiques :
La stratification des groupes sociaux romains ayant considérablement évolué au cours de l'antiquité romaine, la société romaine se trouve regroupée en deux grands ordres à partir du IIIe siècle ; les honestiores et les humiliores — l'élite et les humbles —, séparés juridiquement et socio-économiquement.
Dans le monde européen des périodes qui ont suivi l'antiquité, c'est une société d'ordres qui s'est mise en place. Dans d'autres continents, ce fut souvent une société de castes. L'un et l'autre ne sont pas synonymes. Dans la Civilisation islamique à partir du VIIe siècle, les couches sociales ont varié selon les lieux et les temps mais toujours au sein d'une famille selon des catégories d'emploi : commerce, administration, etc. Plusieurs de ces types de société se sont en partie maintenus jusqu'à aujourd'hui, d'où les notions encore actuelles de :
Dans la Chrétienté a été élaboré une description de la société chrétienne en trois ordres sociaux, dont seuls les caractères juridiques se sont maintenus jusqu'à l'époque des révolutions du XVIIIe siècle et du XIXe siècle :
Ces catégories n'ont jamais été fondées sur des valeurs de richesse, d'où l'apparition dès l'an Mil d'une bourgeoisie dans les bourgs et villes européennes, au sein du tiers état mais utilisée comme ressource sociale des deux autres ordres (voir anoblissement).
L'évolution des sociétés paysannes, également stratifiées à l'extrême, vers une société ouvrière dans le cadre des révolutions industrielles a profondément modifié la société européenne et les sociétés occidentales installées en Amérique.
Les approches sont diverses pour décrire les strates de la société actuelle issue des révolutions industrielles et des transformations de la société agricole. Ces analyses ne peuvent pas se faire sans être rapprochées des études démographiques, ni sans la compréhension des notions d'Industrialisation, de Colonisation, de Mécanisation ou encore de Mondialisation. Enfin, il ne faut pas oublier de regarder ces transformations avec le prisme des deux guerres mondiales et de la construction des sociétés démocratiques et totalitaires.
De là, divers types d'analyses sont en concurrence, compte tenu des opinions :
Dans la perspective marxiste, la société est hiérarchisée en classes sociales plus ou moins antagonistes dans une lutte des classes, ici rangées de la plus pauvre à la plus riche :
Le marxisme associe à cette vision de la stratification de la société la notion historique de « lutte des classes ». Pour Marx, l'histoire n'est qu'une succession de lutte entre classe dominante et classe dominée. Il associe à la classe dominée le prolétariat et à la classe dominante la bourgeoisie. La lutte des classes se base sur la théorie de la stratification sociale.
Le projet du communisme est de modifier le rapport entre les strates sociales pour parvenir à une société sans classes.
Il faut noter l'effet de théorie propagée par les textes de Karl Marx en France[3].
Dans une perspective non marxiste, la société est aussi hiérarchisée en classes, mais celles-ci sont différentes. On parlera notamment de :
La perspective écosophique tend à reconsidérer les classes sociales non pas d'après des strates mais selon un écosystème social. Elle tient compte de la notion d'écologie sociale ou écologie politique.
De nombreuses théories de la stratification sociale sont construites autour de l'idée de classes sociales différenciées. Comme dans d'autres théories de la stratification, l'appartenance professionnelle y est un élément important pour la définition de la position sociale[4]. En France, la position dans le champ productif est saisie dans les travaux quantitatifs par le biais de la nomenclature Professions et catégories socioprofessionnelles (PCS).
Les éléments par lesquels Bourdieu saisit la position sociale ont évolué au fil de ses recherches[5]. Dans Sociologie de l'Algérie, il utilise pour déterminer la position sociale d'un individu des critères tels que le sexe, l'âge, la zone géographique, la langue parlée, la sédentarité, la position dans la famille, le patrimoine familial, etc[6],[5]. Plus tard, il synthétisera sa conception de la stratification sociale en représentant le monde social sous la forme d'un espace à plusieurs dimensions.
La notion de capitaux est essentielle afin de comprendre la théorie bourdieusienne de la stratification sociale. En effet, la position sociale d'un agent dans l'espace social est défini par la position qu'il occupe dans les différents champs, c'est-à-dire au sein de la distribution des pouvoirs agissants dans les champs considérés. Ces pouvoirs sont principalement le capital économique, le capital culturel, le capital social, ainsi que le capital symbolique[7]. L'originalité de la théorie bourdieusienne est de lier des concepts et théories de nombreux auteurs : il reprend ainsi l'idée de capital de Karl Marx en le déclinant dans d'autres domaines, rejoint la thèse wébérienne selon laquelle les représentations sont importantes pour le maintien des hiérarchies sociales en légitimant "l'universalité d'une vision du monde arbitraire, celle de la classe dominante"[5] ; il s'inspire également du travail d'Émile Durkheim ou encore de Maurice Halbwachs[5].
Une partie des théories de la stratification sociale raisonnent à partir d'un schéma ternaire (bas/moyen/haut). Une critique majeure de ce type de raisonnements est l'absence de réflexion sur la pertinence sociologique d'un tel découpage tripartite : "Tant que l'on n'objectivera pas les traces empiriques de ce découpage ternaire, que l'on ne montrera pas qu'il est plus pertinent qu'un découpage en deux, en neuf ou en quarante-cinq ou qu'une autre distribution plus complexe, il y aura de bonnes raisons de penser qu'il ne traduit rien d'autre que la pensée ternaire, selon le schéma élémentaire bas/moyen/haut, de ceux qui le mettent en œuvre"[5]. Ce découpage exigerait théoriquement des preuves empiriques de l'existence de frontières réelles entre ces diverses classes, et non pas de simples différences progressives de ressources ou capitaux (économiques, culturels, etc.)[5].
Une autre critique classique des études portant sur la stratification sociale est l'essentialisation des catégories utilisées, le recours à une phénoménotechnique sans réflexion plus large sur la pertinence de ces catégories vis-à-vis du sujet traité[5].
En France, les études quantitatives s'intéressant à la stratification sociale se réfèrent souvent à la classification de la population en Professions et catégories socioprofessionnelles (PCS), utilisée par l'INSEE depuis 1982. Ces catégories sont regroupées en 6 groupes socioprofessionnels :
Cette classification remplace la nomenclature des Catégories socioprofessionnelles (CSP), datant de 1954. Les PCS ont subi des rénovations en 2003 et 2020[8]. Si des tables de transcodage théorique existent entre ces différentes versions des PCS, le passage entre les CPS et les PCS est peu aisé en raison des nombreux changements entre les deux nomenclatures[8].
Les amitiés internationales sont considérées comme enrichissant le savoir et la vie des individus[9],[10] ; elles influent aussi sur la stratification sociale (avec des enjeux de hiérarchie, statut, pouvoir, subordination voire d'oppression)[11]. Avec le Web 2.0 et ses suites, les réseaux sociaux sont devenus plus « virtuels » et se sont notamment développés dans la webosphère, dont via les « amis » sur Facebook.
Deux études conduites par des psychologues de l'Université de Cambridge ont en 2015 étudiés le nombre d'« amis » sur Facebook des internautes.
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