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Stimmung, pour six chanteurs et six microphones, est une composition de Karlheinz Stockhausen, écrite en 1968 et commandée par la ville de Cologne pour le Collegium Vocale Köln. Sa durée est variable, du fait d'une certaine liberté laissée aux interprètes, celle des quatre enregistrements actuellement disponibles sur le marché dépasse une heure. Elle porte le numéro 24 dans le catalogue du compositeur. Elle a parfois été qualifiée d'œuvre à la fois sérielle et tonale[1],[2], bien qu'elle soit en réalité fort éloignée de ce que l'on place habituellement sous ces deux concepts. Elle tire son origine d'une précédente œuvre non terminée, écrite en 1960, intitulée Monophonie[1].
Stimmung | |
Stockhausen au festival d'arts de Shiraz en septembre 1972 : au fond, debout, le technicien Volker Müller, le compositeur Karlheinz Stockhausen, avec (entre autres) les membres du Collegium Vocale Köln : Karl O. Barkey, Hans-Aldrich Billig, Wolfgang Lüttgen, Günther Engels, Christoph Caskel et devant, Péter Eötvös, Dagmar von Biel, Gaby Rodens, Wolfgang Fromme, Helga Hamm-Albrecht. | |
Genre | musique contemporaine |
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Musique | Karlheinz Stockhausen |
Texte | Karlheinz Stockhausen |
Durée approximative | 74 minutes |
Dates de composition | 1968 |
Création | Maison de la radio, Paris |
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Stimmung a été composé aux États-Unis en février et , alors que Stockhausen revenait d'un voyage en Californie, au Mexique et à Hawaï. Elle est dédiée au peintre Mary Bauermeister[3]. Le compositeur écrit l'œuvre près du détroit de Long Island, sous la neige, une mer gelée et un fort vent continu[4].
Une influence souvent mentionnée à propos de Stimmung est celle qu'a exercée le minimaliste La Monte Young, et la musique qu'il développe dans les années 60 avec son ensemble The Dream Syndicate[5]. Bien que Young ait été l'étudiant de Stockhausen, Stimmung est une pièce « à la La Monte Young », d'après Steve Reich[6].
L'œuvre est composé de 51 sections, la plupart étant consacrées à l'invocation d'une divinité avec des jeux mélodiques et rythmiques sur des mots répétés. Un chœur mixte fait entendre des ostinatos en polyphonie en même temps qu’un soliste : les sons émis par cette voix de basse sont des onomatopées. Il y a des jeux de souffle sur les sons « f », « ch », « i » et « u » puis apparaissent deux textes en allemand en parlé-chanté (sprechgesang), constitués par deux poèmes érotiques de Stockhausen. C’est une œuvre écrite dans un style de la deuxième moitié du XXe siècle, style « contemporain », marqué par l’emploi du parlé-chanté et des jeux de souffle.
Lors de l'exécution de la pièce, le concert se présente comme un « feu de camp hippie »[4], les chanteurs s'assoient en cercle sur le sol, dans la position du lotus. L'œuvre se compose de 51 phases interprétées les unes après les autres. C'est autour de la note pivot si bémol que la pièce se déroule. Par moments, les interprètes doivent choisir un nom de Dieu (pré-noté sur la partition) et le chanter. On peut parler de Stimmung comme d'une œuvre indéterminée dans le sens que ce sont les interprètes qui choisissent le parcours mélodique et syllabique de la pièce.
Stimmung a été créé à Paris le à la Maison de la radio et a reçu un accueil favorable, ainsi que lors de ses représentations successives en Europe[4]. Certains critiques se sont montrés réservés au sujet des poèmes osés écrits par le compositeur et de l'aspect rituel de la pièce[4].
Stimmung aura une influence sur certains compositeurs de musique spectrale, notamment Tristan Murail, Magnus Lindberg, Gérard Grisey[7],[4].
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