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sutra du bouddhisme mahāyāna De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Le Sūtra du diamant est l'un des sūtra les plus connus et commentés du bouddhisme mahāyāna[1]. C’est aussi l’un des plus courts parmi les sutras Prajnaparamita. Il joue un rôle particulièrement important dans les courants méditatifs comme le chan et le zen et serait selon la tradition le sutra préféré du maître chan Huineng.
C'est, selon la British Library, « le plus ancien livre imprimé complet daté »[2].
Le titre complet sanskrit de l’œuvre est वज्रच्छेदिकाप्रज्ञापारमितासूत्र (Vajracchedikā Prajñāpāramitā Sūtra)[3], « Sūtra de la connaissance transcendante tranchante comme le diamant[4] » ; छेदिका / chedikā veut dire « ce qui coupe », वय्र / vajra signifie à la fois « diamant » et « foudre », une force inouïe, irrésistible, capable de faire voler en éclats, de démolir, de pulvériser tout ce qui est sur son chemin, de même qu'en pratique, le diamant est capable de couper le verre ou la roche la plus dure mais aussi de briller comme l'eau pure ou l'éclair ; प्रज्ञापारमिता / prajñāpāramitā signifie « perfection de la sagesse » ou « connaissance transcendante »[5].
Autres noms en Asie :
La date de composition en sanskrit n'est pas connue avec certitude, certains la situant entre les IIe et Ve siècles. Le fait qu'il a été commenté par Vasubandhu et Asanga, ayant vécu autour du IVe siècle, peut laisser penser qu'il avait déjà à cette époque circulé et acquis une certaine importance. Au moins trois manuscrits en sanskrit ont été trouvés en des lieux éloignés, datant entre les Ve et VIIe siècles[6].
Le Sūtra du Diamant a fait l’objet de six traductions en chinois entre les Ve et VIIIe siècles, celle de référence étant la première, effectuée par Kumarajiva. Au Tibet, le texte a été traduit au IXe siècle par Yéshé Dé (it) et Śīlendrabodhi[7]. Vis-à-vis de l'original en sanskrit, la traduction chinoise de Kumarajiva est moins fidèle et littérale que la traduction tibétaine[8].
La première recension sanskrite, basée sur plusieurs manuscrits et documents, est éditée par Max Müller en 1881[8]. Dans un discours à l'Académie des inscriptions et belles-lettres ce dernier présente avec émotion son travail[9].
Le Sūtra du diamant prend la forme d’un dialogue entre le Bouddha et son disciple Subhūti.
Selon Philippe Cornu, le contenu du sūtra « a trait à l'inexistence du soi du bodhisattva, aux pāramitā, aux mérites, aux étapes de la progression spirituelle, aux marques et caractéristiques d'un bouddha dans la perspective de la vacuité universelle[4]. »
Le thème central de la vacuité — śūnyatā en sanskrit, bien que le terme n'apparaisse pas nommément dans le sūtra[1] — est l'absence de caractère fixe et inchangeant de toute chose, de tout état d'esprit, de toute pensée. Ainsi que l'expose le quatrain final :
« Comme les étoiles, des mouches volantes ou la flamme d'une lampe,
Comme une illusion magique, une goutte de rosée ou une bulle,
Comme un rêve, un éclair ou un nuage,
Ainsi devrait-on voir tous les phénomènes conditionnés[4]. »
La British Library en possède un exemplaire remontant à 868 découvert dans les grottes de Mogao de Dunhuang, par Aurel Stein, le plus ancien ouvrage imprimé et daté à nous être parvenu complet[10],[11]. Il porte la mention : « Respectueusement imprimé par Wang Jie pour être distribué gratuitement à tous, au bénéfice de ses parents, le 15e jour du 4e mois, 9e année de l’ère Xiantong (). »
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