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maître chinois du bouddhisme chan, VIIe siècle De Wikipédia, l'encyclopédie libre
chinois : 惠能/慧能 ; coréen : 혜능, (慧能, Hieuhneng) ; japonais : Enō ; vietnamien : Huệ Năng (慧能), 638 — 713) fut le sixième patriarche du chan en Chine et un maître réputé de ce courant. Il est une figure omniprésente de la littérature chan[2].
(Naissance |
Canton (Chine) |
---|---|
Décès | |
École/tradition | Chan (Bouddhisme mahāyāna) |
Maîtres | Hongren |
Œuvres principales | Sūtra de l’Estrade (texte attribué à Huineng) |
Sixième patriarche du Chan
Le peu que l'on connaît sur sa vie vient du Sūtra de l’Estrade, mais la validité historique de ces informations est sujette à caution[2],[3].
Selon son hagiographie dans le Sûtra de l'Estrade, Huineng est né à Canton (Guangzhou), actuelle région du Guandong, au sud-est de la Chine), dans une famille très pauvre. Il perd très tôt son père, et ramasse du bois de chauffage afin de le vendre et gagner ainsi un peu d'argent pour sa mère[2].
L'enfant, complètement analphabète[3], entend un jour au marché réciter le Sūtra du Diamant, et décide aussitôt d'entrer dans un monastère, et ce sera celui du mont de la Prune jaune (黄梅山, ) qui est dirigé par le cinquième patriarche du chan, Hongren (弘忍, ). On l'y accepte, non sans l'avoir découragé car, lui dit-on, les Cantonais n'ont pas la « nature de bouddha »[4]. On finit néanmoins à l'accepter à titre de laïc, et il passe huit mois à piler le riz[2].
Bientôt, Hongren décide de choisir un successeur, et il demande à chacun de ses disciples d'écrire un poème qui dise comment il a obtenu l'éveil[4].
Shénxiù, moine érudit et très proche du cinquième patriarche, écrit alors son poème sur un mur :
Passant par là et entendant quelqu'un lire le poème, Huineng demande qu'on écrire les vers suivant à côté de ceux de Shenxiu[2] :
Ayant lu le lendemain ce poème, Hongren convoque secrètement Huineng dans sa chambre au milieu de la nuit et lui lit un passage du Sûtra du diamant. À ce moment, Huineng connaît un grand éveil. Hongren lui remet alors la robe et le bol[5] du fondateur et premier patriarche du chan, Bodhidharma. Huineng devient ainsi le sixième patriarche de l'école chan. Il lui ordonne aussi de se cacher pour ne pas tomber aux mains des partisans de Shenxiu[2].
Huineng s'enfuit dans le sud de la Chine et se cache pendant quinze ans au milieu d'un groupe de chasseurs. En 677, il se rend dans le temple de Faxing (法性寺, , dans l'actuelle province du Guandong). Il y reçoit la pleine ordination monastique. L'année suivante, il se rend au monastère de Baolinsi (宝林寺 / 寶林寺, ). Ce temple restera associé à Huineng, qui y attirera de nombreux étudiants et disciples[2].
C'est au Faxing-si que prend place un épisode célèbre: deux moines sont en train de se disputer à propos du mouvement d'un drapeau. L'un affirme que c'est le drapeau qui bouge, l'autre que c'est le vent. Huineng leur dit alors que ce qui bouge, ce n'est ni le drapeau ni le vent, mais leur propre esprit.
Huineng est traditionnellement considéré comme le fondateur du chan subitiste, dit « chan du sud », bien que certains historiens, suivant Hu Shi, estiment que Shenhui (神會), son successeur proclamé, en est le véritable initiateur. En effet, la biographie de Huineng est très peu documentée. Jusqu'à la fin du VIIIe siècle, le successeur officiel de Hongren n'était pas Huineng mais Shenxiu. C'est Shenhui, actif personnage public, qui a proclamé la scission entre les courants gradualiste et subitiste et lancé en 734 une « campagne » remettant en question la succession officielle et affirmant que Huineng, et non Shenxiu, avait été choisi comme héritier par Hongren. Cette version fut accréditée en 796 quand Shenhui fut proclamé officiellement septième patriarche du chan à la place de Puji (普寂), titulaire originel de la position. C'est ainsi que Huineng devint le sixième patriarche.
On lui attribue le Sūtra de l’Estrade. Pour Huineng, la méthode n'est ni subite ni graduelle : « C'est l'homme qui est plus ou moins vif, plus ou moins obtus ».
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