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Le sommet de l'OTAN Bruxelles 2018 est le 26e sommet de l'OTAN, conférence diplomatique réunissant dans la ville de Bruxelles en Belgique, les 11 et 12 juillet 2018, les chefs d'État et de gouvernement des pays membres de l'Organisation du traité de l'Atlantique nord et des alliés de l'organisation.
Sommet de l'OTAN de 2018 | ||||||||
Type | Réunion des chefs d'État et de gouvernement des pays membres de l'OTAN | |||||||
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Édition | 26e | |||||||
Pays | Belgique | |||||||
Localisation | Bruxelles | |||||||
Date | 11 et 12 juillet 2018 | |||||||
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Ce sommet succède au 25e sommet de l'OTAN à Varsovie en 2016 et à la réunion des chefs d'État et de gouvernement qui s'est tenue le à l'occasion de l'inauguration du nouveau siège de l'OTAN[Note 1].
Ètat | PIB M$ 2010 |
2010 | 2014 | 2017 |
---|---|---|---|---|
États-Unis | 14 964 | 4,81 % | 3,78 % | 3,58 % |
OTAN Europe | 16 821 | 1,63 % | 1,45 % | 1,47 % |
Allemagne | 3 417 | 1,35 % | 1,19 % | 1,22 % |
Espagne | 1 432 | 1,03 % | 0,92 % | 0,92 % |
France | 2 647 | 1,96 % | 1,82 % | 1,79 % |
Italie | 2 125 | 1,35 % | 1,08 % | 1,13 % |
Royaume-Uni | 2 429 | 2,48 % | 2,19 % | 2,14 % |
Turquie | 772 | 1,83 % | 1,45 % | 1,52 % |
Conformément à la tradition consensuelle qui préside le plus souvent aux sommets de l'OTAN, des déclarations communes ont été préparées par toutes les délégations préalablement à la tenue de ce sommet. Pourtant le président américain met la pression sur ses alliés européens en faisant parvenir le 19 juin une lettre à neuf d'entre eux dans laquelle il exige qu'ils consacrent davantage de moyens à leur défense et affirme qu'il est « de plus en plus difficile de justifier devant les citoyens américains que certains pays continuent d’échouer à remplir nos engagements partagés de sécurité collective »[2]. L'effort de défense devient le sujet central de ce sommet au détriment des autres enjeux comme la posture d'équilibre vis-à-vis de la Russie ou la Turquie, membre de l'OTAN depuis 1952, mais avec laquelle les relations se sont tendues[3].
Donald Trump s'appuie sur l'engagement pris par les États membres de l'OTAN lors de leur sommet de 2014 à Newport de consacrer au moins 2% de leur PIB au budget de la Défense, dont 20% minimum à l'investissement dans des équipements neufs. Cet objectif doit être atteint dans les dix ans, soit d'ici 2024, pour les États en deçà de ce double seuil. Selon les déclarations de Jens Stoltenberg, le Secrétaire général de l'OTAN, qui s'efforce de mettre en avant les progrès réalisés depuis, « les dépenses des alliés ont augmenté en termes réels de 6 % en 2017 » et quatre États sont déjà à ce niveau – Etats-Unis, Royaume-Uni, Grèce et Estonie − et quatre autres – Lituanie, Lettonie, Pologne et Roumanie – le seront à la fin de l’année[2].
2011 | 2012 | 2013 | 2014 | 2015 | 2017 | 2017 e | 2018 e |
---|---|---|---|---|---|---|---|
-2,34 % | -2,46 % | -1,61 % | -0,98 % | +1,83 % | +3,14 % | +5,28 % | +3,78 % |
Durant le sommet, Donald Trump prend la parole pour dire que les États-Unis paient trop et les alliés européens paient peu, désignant explicitement les pays qui non seulement ne respectent pas l'objectif de 2% mais en sont très loin comme l'Allemagne, l'Espagne ou la Belgique, et que l'objectif de 2% doit être atteint « immédiatement, avant la fin de l'année » pour ensuite atteindre 4 % du PIB[5].
L'Allemagne est particulièrement visée par le Président américain : « Nous protégeons l’Allemagne, la France, … et un certain nombre de ces pays créent un pipeline avec la Russie. […] Nous devons les protéger contre la Russie, mais ils lui paient des milliards de dollars. Ce n’est pas vraiment juste. [...]. L’Allemagne aura automatiquement 70% de son gaz contrôlé par la Russie. Dites-moi : est-ce juste ? (…) Je pense que non. (…) Et pendant ce temps, l’Allemagne dépense à peine 1% de son PIB pour la défense tandis que les USA plus de 4% »[5].
Le non-interventionnisme est au cœur de la politique allemande de défense depuis les débuts de la République fédérale. La réticence à accroître les dépenses militaires est forte au sein de la population allemande : selon un sondage publié par Die Welt, seuls 15% des allemands seraient favorables à ce que l'Allemagne augmente ses dépenses militaires jusqu'au seuil de 2% du PIB, conformément aux règles de l'OTAN, pour 24% d'entre eux un seuil de 1.5% serait acceptable[6]. Le gouvernement met aussi en avant que l'Allemagne consacre au développement et à l'aide humanitaire environ 0,70 % de son PIB, un effort plus important que beaucoup d'autres pays européens[7].
La Turquie est membre de l'OTAN depuis 1952. Depuis deux ans, la politique menée par le président Recep Erdoğan en Syrie où l'armée turque combat les forces kurdes du PYD, alliées de la coalition internationale dans la lutte contre Daech, et avec la Russie dont il s'est rapproché et à laquelle il acquiert des systèmes antiaériens et antimissiles S-400, incompatibles avec les systèmes de l'OTAN, suscite de vives divergences de vues. Les Occidentaux et les Turcs demeurent cependant liés : les Américains ont besoin de disposer de bases militaires en Turquie et comptent sur son soutien face à l'Iran, et l'Union européenne a de son côté besoin de la coopération d'Ankara pour limiter les flux migratoires et conserver sur son sol des millions de réfugiés syriens[8].
Bien que ces questions soient peu évoquées durant le sommet en raison de la focalisation sur les questions budgétaires, la préparation du sommet s'est déroulée dans un climat plus serein, facilité par la réélection de Recep Erdoğan en juin 2018. Un diplomate européen de l'Alliance, cité par Le Figaro, estime que « finalement, l'OTAN est l'un des derniers liens qui raccrochent la Turquie à l'Occident [et] reste un pilier de leur politique de défense »[8].
Les Alliés européens sont cependant in fine un peu rassurés par les propos que Donald Trump tient en conclusion du sommet. Il déclare que l’OTAN « est bien plus forte » maintenant que chaque État membre « a convenu d’augmenter considérablement son engagement » et qu'il croit que « l’OTAN est très importante, probablement la plus grande [alliance] de tous les temps, mais [que] ce n’était pas juste d’attendre des États-Unis qu’ils paient une telle part des coûts »[9].
Malgré les tensions résultant des prises de position tranchées du Président américain, le sommet débouche comme prévu sur un ensemble de décisions relatives à l'organisation de l'OTAN et au déploiement de ses moyens en Europe et en Irak[10].
Les principales positions et décisions prises lors du sommet sont regroupées dans la « Déclaration du sommet de Bruxelles publiée par les chefs d’État et de gouvernement participant à la réunion du Conseil de l’Atlantique Nord tenue à Bruxelles les 11 et 12 juillet 2018 »[11] qui comporte soixante-dix-neuf points. Elle s'ouvre (Points 1 et 2) sur le traditionnel rappel des objectifs de l'OTAN qui reste « le fondement d’une défense collective solide et le forum transatlantique essentiel pour les consultations et la prise de décision en matière de sécurité entre Alliés » et sur une vision du contexte international de sécurité décrit comme « dangereux, imprévisible et fluctuant, marqué par des défis et des menaces persistants qui émanent de toutes les directions stratégiques, d'acteurs étatiques ou non étatiques, de forces militaires, et d'attaques terroristes, cyber ou hybrides. ». Les « actions agressives » de la Russie, « l'instabilité et les crises qui perdurent à travers le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord » et « la prolifération des armes de destruction massive et des technologies avancées de missiles » sont citées comme les principales menaces auxquelles les États membres de l'OTAN sont confrontés[12].
La déclaration couvre les principaux aspects suivants :
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