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1862 De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Le siège du Fort Pulaski (ou le siège et la réduction du fort Pulaski) se conclut avec la bataille du fort Pulaski qui se déroule du au pendant la guerre de Sécession. Les forces de l'Union installées sur Tybee Island et les forces navales mènent un siège de 112 jours qui se termine par la capture du fort Pulaski tenu par les confédérés au terme d'un bombardement de 30 heures. Le siège et la bataille sont importants par le fait de l'utilisation novatrice de canons rayés qui rendent les défenses côtières obsolètes. L'union initie des opérations amphibies à grande échelle.
Date | - |
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Lieu | Comté de Chatham (Géorgie) |
Issue | Victoire de l'Union |
États-Unis | États confédérés |
Samuel Francis Du Pont (marine) David Hunter (armée) Quincy A. Gillmore (Siège) |
Robert Lee (armée) Josiah Tattnall (marine) Charles H. Olmstead (fort) |
Département du Sud South Atlantic Squadron 15 navires, 36 transports Assiégeant de Tybee Island 10 000 hommes 36 canons de tous calibres, 5 Parrotts, 5 James |
Département de Caroline du Sud, Géorgie, Floride Savannah River Sqdrn 3 navires, 2 transports garnison du fort Pulaski 385 hommes 48 canons de tous calibres 2 Blakely rifled cannons |
1 tués plusieurs blessés |
plusieurs blessés mortellement 363 capturés |
Batailles
Première campagne de Bayou Teche
Opérations contre les défenses de Charleston
Seconde campagne de Bayou Teche
Campagne de Mobile
Coordonnées | 32° 01′ 38″ nord, 80° 53′ 27″ ouest |
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La capitulation du fort enlève de manière stratégique à Savannah sa fonction de port. L'Union étend son blocus et ses aides à la navigation vers la côte atlantique, puis redéploie la plupart de ses 10 000 hommes. La défense terrestre et navale confédérée bloque l'avance fédérale pendant plus de trois mois, sécurise la ville et empêche toute avance de l'Union ultérieure venant de la mer durant la guerre. Les liaisons ferroviaires côtières sont étendues pour faire le blocus de Charleston en Caroline du Sud.
Le fort Pulaski est situé sur l'île Cockspur, en Géorgie, près de l'embouchure du fleuve Savannah. Le fort contrôle les routes d'accès maritimes de la ville de Savannah. Elle a une importance commerciale et industrielle en tant que port d'exportation du coton, que centre ferroviaire et que plus grand centre de production manufacturière de l'État, dont un arsenal d'État et des chantiers navals privés[1]. Deux estuaires au sud conduisent au fleuve Savannah derrière le fort. Immédiatement à l'est de Pulaski, et à portée de vue de Hilton Head Island, en Caroline du sud, se trouve Tybee Island avec un phare.
Le fort Pulaski a été construit en tant de fort de « troisième génération » du système de défense côtière des États-Unis construit sur des terrains cédés par l'État de Géorgie aux États-Unis. Autorisée par des dotations budgétaires du Congrès débutées sous l’administration de James Madison, la construction des forts de troisième génération a été pilotée par les secrétaires à la guerre des États-Unis James Monroe de Virginie, William H. Crawford de Géorgie, et John Calhoun de Caroline du Sud.
La nouvelle construction remplace les deux forts précédents sur Tybee Island. Un fort colonial britannique avait été détruit lors de la guerre d'Indépendance. Le premier fort des États-Unis, autorisé pendant l’administration de Washington, avait été balayé par un ouragan en 1804. La construction du fort Pulaski commence en 1830 et se termine en 1845 pendant l'administration de John Tyler un successeur du secrétaire à la guerre des États-Unis John Bell du Tennessee. Le nouveau fort est baptisé en l'honneur de Casimir Pulaski, le héros polonais de la guerre d'Indépendance[2]. Un jeune lieutenant Robert E. Lee a servi en tant qu'ingénieur lors de la construction du fort, alors qu'il résidait à Savannah.
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Le système de fort de troisième génération étend les défenses en aval de Savannah à partir du « vieux » fort Jackson, un fort du « système de deuxième génération » qui avait été construit près de la ville pour défendre les voies d'accès immédiates à ses quais. Lors des élections nationale de 1860, les sécessionnistes du Sud lancent des menaces de guerre civile, et s'opposent à l'élection. Suivant la politique du président James Buchanan et de son secrétaire à la guerre John B. Floyd de Virginie, l'administration Lincoln nouvellement investie n'implante pas de garnison, ni ne défend les forts, les arsenaux ou les bureaux du Trésor américain dans le Sud. Cette politique se poursuit jusqu'au avec le fort Sumter, en Caroline du Sud, juste au nord du fort Pulaski le long de la côte atlantique.
Le , seize jours avant la sécession de la Géorgie hors de l'Union, la milice volontaire saisit le fort Pulaski contre le gouvernement fédéral[3] et, avec les forces confédérées, commence la réparation et l'amélioration de l'armement. Fin 1861, le commandant du département de Géorgie, le général Alexander Robert Lawton est transféré à Richmond. Le , le général Robert E. Lee assume le commandement du « département de Caroline du Sud, de Géorgie et de Floride », nouvellement créé.
Le rapport d'octobre de Lawton à son département répertorie 2 753 hommes et officiers dans les environs de Savannah, soit pratiquement des troupes sous son commandement[4]. Le First Georgia Regulars est affecté à Tybee Island. Il construit une batterie sur Tybee Island et l'occupe, ainsi que des postes de guet le long de la plage[5]. Le régiment est réaffecté en Virginie, partant le [6]. Le First Volunteers Regiment de Géorgie d'Olmstead[7] devient la garnison du fort Pulaski jusqu'au terme du siège de l'Union[8].
Le fort Pulaski est considéré comme invincible avec ses murs en brique de 2,3 mètres et les renforts des piliers de maçonnerie. Le général Robert E. Lee avait expertisé précédemment les défenses du fort en compagnie du colonel Olmstead et avait statué, « ils rendront l'endroit assez chaud avec leurs obus, mais ils ne peuvent briser les murs à cette distance ». De grands marais entourent le fort de toutes parts et sont infestés d'alligators. Aucun navire ne pourrait s'approcher en sécurité à portée efficace, et des batteries terrestres ne pourraient être positionnés plus près que sur Tybee Island, soit à 2,4 kilomètres (1,5 mile)[9]. Au-delà de 640 mètres (700 yards), les canons lisses et les mortiers n'ont que peu de chance de casser les solides murs de maçonnerie. Au-delà de 900 mètres (1 000 yards) les chances de réussite sont nulles. Le chef des ingénieurs U.S. Joseph Gilbert Totten, est cité pour avoir dit, « vous pourriez tout aussi bien bombarder les « Rocky Mountains »[10]. S'il y avait une chance de réussir un siège, c'était en poussant à la famine la garnison pour qu'elle se rende[11] ».
Le service réalisé par la garnison du fort avec des troupes inexpérimentées rattrape le temps perdu. En mai par exemple, un correspondant d'un journal rapporte que les confédérés utilisent le début de matinée pour des travaux lourds tels que monter des lourdes pièces de canon. Vient ensuite une heure et demie de maniement des canons lourds, avec des tirs d'instruction ou réels de 1,5 kilomètre à 3 kilomètres. La compétence de chacune des équipes de canonniers est suivie dans un livre de « pratique de ciblage ». Les troupes sont testées sur les compétences en artillerie, puis déjeunent à une heure. Les équipes de service retournent travailler, les officiers réexaminent les tactiques d'infanterie, puis les enseignent aux hommes pendant une heure. Les équipes de service sont rappelées à 18 heures. Ensuite à la « parade en ligne », la garnison effectue des exercices d'infanterie, y compris des manœuvres de formations de combat. Le souper suit, ainsi qu'une heure de lecture du règlement militaire, et extinction des feux à 21 heures[12].
De manière opérationnelle, le général Robert E. Lee installe à Savannah l'état-major du commandement du « département de la côte de Caroline du Sud, de Géorgie et de Floride ». Il retourne au fort qu'il a aidé à construire durant les premières années de sa carrière militaire. Il avait joué un rôle dans ingénierie d'écoulement des marées autour du fort, là où un ouragan avait détruit la structure précédente sur le site. Il connaît la configuration locale du terrain et des marées.
Quand les forces de l'Union prennent pied sur Tybee Island, les travaux du fort Pulaski avaient progressé lentement, mais l'appréciation de Robert E. Lee, en tant que commandant du district est que le « fleuve ne peut être forcé »[13]. Le vieux fort Jackson a été armé, renforcé et « forme une barrière intérieure ». Le canal de Savannah est bloqué. En décembre, Lee conclut que, comme les fédéraux ont coulé des navires hors d'âge (Stone Fleet) dans la baie de Charleston, il ne devraient pas chercher à l'utiliser. « Nous devons nous efforcer à être prêts contre des assauts autre part sur la côte sud ». Pour s'en assurer, des navires supplémentaires sont coulés par les confédérés dans les eaux côtières qui mènent derrière le fort Pulaski[14].
Lee fait venir le commodore Josiah Tattnall de son commandement sur le fleuve James où il a fait débarquer des marins sous la menace d'une attaque imminente des monitors de l'Union pour étendre les fortifications de Richmond juste après le combat de Hampton Roads. Tattnal arme les batteries avec ses artilleurs pour repousser les attaques des monitors qui menacent les forges de Richmond (Tredegar Iron Works). Les marins de Tattnall sont assignés à des fonctions similaires au fort Jackson de Savannah. Portant son attention sur les défenses du fort Pulaski, Lee anticipe un mouvement de l'Union qui viserait à installer des batteries au-dessus du fort. Il ordonne de placer des canons pour couvrir les positions probables derrière le fort Pulaski qu'utiliseraient les fédéraux pour établir un siège[16].
En janvier, à la suite d'une attaque d'une canonnière de trois canons sur sept canonnières de l'Union sur le fleuve, l'estimation de Lee est qu'« il n'y a rien que l'on puisse faire pour les empêcher d'atteindre le fleuve Savannah, et nous n'avons rien à flot qui puisse contester leur tentative ». Le fort Pulaski, appartenant à la troisième génération, un fort scientifiquement conçu pour la défense côtière, a toujours quatre mois de provisions. Le principal objectif devient alors, « nous devons nous efforcer de défendre la ville ». Le quai flottant de la ville est coulé en tant que nouvel obstacle sur le fleuve[17].
En mars, Lee transmet les ordres au département à la guerre de commencer le transfert de régiments Floride vers le Tennessee pour rétablir les opérations à la suite des « désastres de nos armes » là-bas. Les troupes de Géorgie sont envoyées en Virginie en juillet, d'autres troupes complémentaires sont aussi envoyées au Tennessee. Le gouvernement confédéré requiert un retrait des forces côtières vers l'intérieur de Caroline du Sud et de Géorgie pour améliorer la sécurité des plantations qui assurent le ravitaillement des armées. En Floride, seul le fleuve Apalachicola doit être défendu à tous prix parce que les canonnières de l'Union peuvent pénétrer en profondeur au sein de la Géorgie[17].
Au moment du transfert de Lee vers Richmond, il détaille la construction urgente de défenses et appelle une « attention sérieuse et méticuleuse » de Lawton sur la probable approche de la ville par les fédéraux. « Il semble maintenant qu'ils voudront prendre le fleuve Savannah ». Les canons placés dans les batteries de l'île doivent être enlevés des terres et autour les lignes de défense de Savannah. Des obstacles dans le fleuve au-dessus de la ville doivent être placés manuellement par des planteurs en amont au cas où il y aurait un contournement par le fort McAllister. « Tout effort doit être fait » pour retarder ou empêcher une progression supplémentaire de l'ennemi directement en amont des approches du fleuve Savannah. « S'il tente d'avancer ses batteries dans les marais et les îles, il doit être repoussé, si possible ». Des éclaireurs sont envoyés pour « découvrir sa première implantation quand elle peut être brisée ». Une batterie supplémentaire de trois canons à MacKay’s Point n'est pas censée arrêter une percée en forces de canonnières fédérales, mais avec le soutien des canonnières de Tattnall, elle peut empêcher la construction de batteries de l'Union sur Elba Island qui menaceraient le vieux fort Jackson[17].
Deux batteries supplémentaires sont ajoutées au fort Jackson existant de Savannah, à environ cinq kilomètres (3 miles) en aval de la ville. Les défenseurs construisent des barges incendiaires[18]. Lee place en premier une batterie à Causton’s Bluff qui commande les estuaires navigables qui mènent au fleuve Savannah derrière le fort Pulaski. Une autre batterie est ensuite ajoutée plus en amont sur Elba Island, bloquant ainsi toutes les approches de Savannah. Le commandant de la marine de l'Union, l'amiral Samuel F. Du Pont, mène une reconnaissance du système de défense aval conçu par Lee. Lorsque le général commandant les forces militaires, le général Thomas W. Sherman, insiste pour forcer les batteries de Lee situées sur les bords du fleuve contre les recommandations de Du Pont, il est transféré sur le théâtre de l'ouest et remplacé par le général David Hunter.
La flotte de l'Union explore les bras de mer de l'Atlantique et les marais côtiers avec des bateaux à faible tirant d'eau, des navires et des monitors[19]. Mais lorsqu'ils affrontent des ouvrages comme le fort McAllister au sud de Savannah, leur effort de bombardement est vain[20]. Les fédéraux ne pourront progresser vers Savannah jusqu'à la marche de l'intérieur menée par le général William T. Sherman en 1864[21].
Au moment où le fort Pulaski est coupé de Savannah en , la garnison, commandée par le colonel Charles H. Olmstead a vu ses effectifs réduits de 650 à 385 officiers et hommes de troupe. Ils sont organisés en cinq compagnies d’infanterie et ont 48 canons, dont dix columbiads, cinq mortiers, et un 110 mm (4.5-inch) Blakely rifle[22]. La batterie confédérée de Tybee Island a été démantelée auparavant et abandonnée, les canons ont été déplacés dans le fort[23]. Le fort est approvisionné le avec 6 mois de ravitaillement en nourriture.
En accord avec Lee, Olmstead distribue de l'armement sur les remparts et dans les casernements pour couvrir toutes les approches, et plusieurs sont placés pour couvrir les marais de l'ouest et le canal nord de Savannah[23]. Les maraudeurs confédérés brulent les cultures de coton dans les îles pour éviter qu'elles tombent dans les mains des fédéraux. Les aides à la navigation comme le phare de Tybee sont démontés et brûlés. Les rapports provenant du terrain précisent que les troupes confédérées mettent le feu à tout ce qui pourrait servir aux troupes fédérales qui progressent[24].
En , le secrétaire à la guerre Cameron autorise un « corps expéditionnaire » conjoint de l'armée et de la marine. Le brigadier général Thomas W. Sherman commandent les unités de l'armée, et l'amiral Samuel Du Pont commande les forces navales. Les forces de l'Union cherchent à reprendre le fort Pulaski en tant que propriété fédérale, pour fermer l'accès au port de Savannah et pour étendre leur blocus vers le sud. Elles ont, en premier lieu, besoin d'un poste d'approvisionnement en charbon pour l'escadre de l'atlantique sud qui participe au blocus de l'Union. Il peut alors servir de base pour l'expédition. Le fort Sumter ne sera repris qu'en 1865, mais la bataille de Port Royal répond au besoin immédiat d'une zone de transit à proximité[25].
Alors que les forces de l'Union sont en passe de prendre Port Royal, le contre-amiral Josiah Tattnall, CSN, et sa « flotte moustique » organise une défense active, harassant les unités de l'escadre de l'atlantique sud de l'Union. Dans les mois qui suivent, Tattnall, un officier de marine expérimenté, entraîne et engage son escadre navale en tant que force expéditionnaire flexible à l'occasion d'opérations côtières, amphibies, de ravitaillement et le long des fleuves. Avec l'approche de l'expédition fédérale sur Port Royal, comprenant quinze vaisseaux de guerre sous le commandement de l'amiral Du Pont, l'« escadre du fleuve Savannah » confédérée effectue une sortie avec les bâtiments CSS Savannah (navire amiral), Sampson, Lady Davis et le ravitailleur Resolute. Ces quatre bâtiments accompagné du corsaire-négrier Bonita reconverti[26], rencontre huit des quinze bâtiments de Du Pont le , et sont « surpassés en puissance de feu et surclassés ».
Ils se retirent pendant la nuit vers Skull Creek, en Géorgie. Ils effectuent une nouvelle sortie le lendemain. Sous le couvert des tirs du « vieux Savannah » qui engage les navires lourds de l'Union à proximité, le Sampson[27] prend part aux opérations amphibies qui extrait des troupes de la garnison de Port Royal. Le Resolute, de retour d'un mission de livraison de dépêches à la ville de Savannah, évacue la garnison àfort Walker. Il accoste à Pope’s Landing, Île de Hilton-Head, et embarque les canons confédérés abandonnés sur place[28]. Le Savannah débarque un groupe de Marines pur soutenir le fort Beauregard sous le feu des bâtiments de l'Union, mais le fort est perdu avant que les renforts ne puissent arriver. Le navire embarque la garnison et retourne à Savannah pour des réparations[29].
Après avoir construit des installations sur Hilton Head Island, les fédéraux commencent les préparations du siège du fort Pulaski. L'expédition de l'Union capture ensuite Tybee Island[30].
L'avance de l'Union sur le fort Pulaski commence le . À la suite des reconnaissances qui ont montré que les confédérés ont abandonné Tybee Island, l'amiral Du Pont envoie un raid amphibie de trois canonnières sur le phare de Tybee Island[31]. Après avoir été sous un bombardement naval de deux heures, les piquets confédérés mettent le feu au phare et se retirent[32]. Le commander Christopher Rodgers, USS Flag, commande une compagnie de débarquement de marins et de Marines à partir de treize bateaux à fond plat pour occuper le phare et la tour Martello, et y lever les couleurs nationale. Pendant la nuit, une compagnie réduite allume des feux de camp factices pour tromper les confédérés à terre[33],[34]. Deux jours plus tard, l'amiral Du Pont et le général Thomas Sherman font personnellement une reconnaissance[8], et le , le général Gillmore, le commandant des chefs ingénieurs, avec trois compagnies du 4th New Hampshire, prend officiellement possession de l'île entière sans opposition[35]. La marine met en place les liaisons logistiques, et le , l'armée a suffisamment de matériel pour établir une « emprise permanente »[36].
Le dernier forceur de blocus à rejoindre Savannah est le bateau à vapeur britannique Fingal. Son chargement d'armes et de munitions atteint l'entrée de Wassaw Sound à l'embouchure du fleuve Savannah durant une nuit claire de la mi-novembre, mais un brouillard épais en début de matinée masque sa progression le long de la barre et en aval du fleuve. Plus tard, il fera deux tentatives infructueuse de forcer le blocus avant d'être converti en cuirassier[37]. Le manifeste du navire sur le chargement pour Pulaski mentionne deux canons Blakely de 24 livres et un important lot de fusils d'infanterie Enfield de fabrication anglaise. Alors que l'amiral Du Pont pense à fermer les canaux alternatifs utilisés par les navires locaux, il fait couler des navires chargés de pierres dans le fleuve Savannah, et positionne des canonnières dans les deux estuaires du sud, Wassaw Sound, au sud de Wilmington Island, et Ossabaw Sound à Skidaway Island[23].
Le , le navire amiral de Tatnall, le CSS "Old" Savannah, accompagné du Resolute et du Sampson, fait une sortie, couvert par les canons du fort Pulaski pour une « attaque courageuse mais brève » des navires de l'Union en dehors de la barre, les repoussant vers la mer. L'escadre de Tattnall se retire en amont du fleuve Savannah pour se ravitailler et deux jours plus tard, les trois bâtiments amènent six mois de ravitaillement dans le fort, malgré « la vive opposition des navires de l'Union ». Le « Old Savannah » est partiellement détruit mais rejoint le port. Le Sampson est grandement endommagé, ne retournant en patrouille sur le fleuve Savannah qu'à la mi-novembre de l'année suivante[38].
Le plan du siège de l'Union fera date dans l'histoire militaire. Quincy Adams Gillmore est le chef le commandant des chefs ingénieurs du général Thomas Sherman. Il avait lu les rapports des tests des canons à fûts rayés expérimentaux, que l'armée avaient commencé à tester en 1859.
À la suite d'une reconnaissance du terrain, il propose un plan non conformiste qui propose de réduire le fort Pulaski à l'aide de mortiers et de canons rayés[23]. Le général Thomas W. Sherman[39], commandant les troupes, approuve le plan, mais ne promet pas de canons rayés. Son adoption est motivée, ne croyant qu'à un effet limité du bombardement, que « pour secouer les murs de manière aléatoire ». Mais, l'armement innovant va rendre inutile l'assaut des 10 000 hommes déployés[10]. Aucun des deux commandants militaires à la tête des combats, le général de l'Union Thomas Sherman ou le général confédéré Robert E. Lee ne croyaient que le fort pourrait être capturé à partir d'un unique bombardement.
Deux sites sont retenus pour y installer les batteries de l'Union en amont du fort pour l'isoler de Savannah, comme Lee l'avait anticipé. Le premier est à Point Venus à l'est de Jones Island le long de la rive nord du canal nord du fleuve Savannah. Le contre-amiral confédéré Josiah Tattnall avait coulé une goélette de pierre pour obstruer le canal nord qui relie le fleuve à Port Royal, occupé par l'Union, et il fait patrouiller des canonnières confédérées sur le fleuve. Les fédéraux s'attachent à supprimer l'obstacle sur leur ligne de ravitaillement la plus directe ; cela nécessite trois semaines. Un camp et un dépôt de ravitaillement sont établis sur l'île suivante au nord[40].
Les canonnières de Tattnall maîtrisent encore le cours inférieur autour de Point Venus. En tant que sous-ensemble de la défense active de Lee, l'escadre du fleuve Savannah confédérée mène des patrouilles continuelles. Son canonnage naval oblige les assiégeants de l'Union à effectuer les travaux de long de la rivière de nuit. Les canons fédéraux doivent être tirés à la main dans le marais sur des sections de tram mobiles, les hommes travaillant dans un marais saumâtre infesté d'alligators, immergés au-dessus de la taille la plupart de la journée. Les pièces d'artillerie doivent être placées ensuite sur des plateformes en planches et de sacs pour éviter qu'elles ne sombrent dans le bourbier. Les soldats se reposent pendant la journée[40].
Selon les estimations de Lee, le fort ne peut être réduit par un bombardement pour un assaut frontal mais seulement pas la famine. Tant que le ravitaillement peut être assuré, le fort tiendra. Le dernier bateau de ravitaillement confédéré à rejoindre le fort Pulaski est le petit bateau à vapeur Ida. Le , il assure une liaison de routine vers le fort en descendant le canal nord. La nouvelle batterie fédérale sur la rive nord ouvre le feu pour la première fois. Le vieux bateau à aubes rejoint le fort Pulaski et la batterie tire neuf fois avant que les canons ne reculent hors de leurs plateformes. Le troupes de l'Union modifient les plateformes et repositionnent les canons. Deux jours plus tard, Ida navigue sur le canal sud sous le phare éteint et retourne à Savannah par Tybee Creek[23].
Une fois la batterie de l'Union de Venus Point découverte, les canonnières confédérées engagent des duels d'artillerie, mais sont repoussées[40]. Pendant la semaine suivante, les assiégeants encerclent complètement le fort. Les fédéraux construisent une autre batterie sur le fleuve Savannah en face de Venus Point. Ils posent une barrière au travers de Tybee Creek et coupent la ligne de télégraphe entre Savannah et Cockspur Island. Deux compagnies d'infanterie sont retranchées à proximité pour repousser les raids confédérés et une canonnière est affectée pour patrouiller sur le canal et soutenir l'infanterie. À la fin de , plus aucun ravitaillement ni renfort ne peut parvenir dans le fort ; la garnison confédérée ne peut plus en sortir. Le dernier lien de communication restant est un courrier hebdomadaire qui effectue ses liaisons en nageant dans le marais[23].
À la fin de février, Tattnall met au point un assaut amphibie contre les deux batteries avancées de Venus Point et Oakley Island. Le général Lee intervient personnellement. Les préparations au « vieux fort Jackson » ne sont pas terminées. Bien que le navire amiral de Tattnall soit remis en service depuis la sortie de ravitaillement de janvier, l'une des trois canonnières est toujours sérieusement endommagée. Lee pense qu'en cas d'échec du plan de Tattnall, la ville serait exposée elle-même à une attaque. Le combat à trois contre sept n'avait pas été en faveur des défenseurs de Savannah. Un possible match à deux contre sept contre des bâtiments mieux armés ne promet pas mieux. Aucun autre plan n'est établi pour libérer le fort ; dans tous les cas, il a sans doute seize semaines de provisions en stock. Pendant ce temps, les emplacements fédéraux continuent à être améliorés sur les îles Jones et Bird, à Venus Point et sur d'autres points le long du fleuve[41]. Pendant le bombardement fédéral du fort Pulaski, les et , le « vieux Savannah » participe à des tirs de contre-batterie avec les canons de l'Union qui mènent le siège[42].
Le canon rayé de gros calibre dont ont besoin les fédéraux pour réduire le fort Pulaski arrive vers février, à l'époque où Gillmore décide de localiser les batteries à l'extrémité nord-ouest de Tybee Island au plus près du fort[30]. Au mois de mars, Gillmore débarque le matériel de siège sur Tybee Island. Les routes sont tracées, les emplacements des canons creusés, les dépôts et les abris construits. Alors que le travail progresse vers le sud-ouest près du fort, dans le dernier mile, les troupes de l'Union sont sous le feu des artilleurs confédérés du fort. Il est rapporté qu'un tir direct dirigé par le colonel Olmstead en personne aurait coupé un soldat de l'Union en deux. Le bombardement qui suit à partir des canons surélevés du fort effectue des barrages de mortier qui obligent à faire de nuit tous les travaux de construction sur Tybee Island. Chaque matin, les éléments incomplets de la construction du siège sont camouflés contre la vue des vigies du fort[23].
Pour débarquer le canon sur Tybee Island, les pièces d'artillerie doivent être retirées des transports, installées sur des radeaux à marée haute, et échouées près du rivage. À marée basse, les canons sont tirés à bout de bras sur la plage. Deux cent cinquante hommes sont nécessaires pour bouger le mortier de 330 millimètres sur un charrette à bras. Les opérations amphibies ultérieures de l'Union utiliseront la « main d’œuvre de contrebande » pour la plupart de ces travaux[43]. Sur le front de 4 kilomètres, les ingénieurs doivent construire près d'1,6 kilomètre de chemin de rondins fait à partir de bottes de broussaille pour éviter que les canons ne sombrent dans le marais. Alors que les débarquements ont lieu de jour comme de nuit en fonction des marées, le bombardement confédéré réalisé par les artilleurs du fort Pulaski oblige à ce que les mouvements fédéraux dans l'île n'aient lieu que durant la nuit[44]. Après un mois de travail, 36 mortiers, canons lourds et canons rayés sont en position[30].
L'un des deux mortiers de 330 millimètres (13-inch) de la batterie Halleck à une portée de 2,2 kilomètres reçoit le rôle de donner le signal de l'ouverture du bombardement. La batterie procède par un bombardement des façades nord et nord-est par des tirs plongeants, « explosant après impact, mais pas avant »[45].
Les quatre batteries les plus près du fort ont chacune une mission spécifique. La batterie McClellan à 1,5 kilomètre de portée avec ses deux canons rayés James de 84 livres et ses deux de 64 livres (anciennement de 42 et 32 livres), doit ouvrir une brèche dans le pancoupé entre les façades sud et sud-est et la meurtrière adjacente (un pancoupé est un point arrondi d'une fortification multifaçades). La batterie Sigel à 1 530 mètres comprend les cinq Parrotts de 30 livres et un canon rayé James de 48 livres (anciennement un canon à âme lisse de 24 livres). Sa mission est de tirer sur les canons à barbette jusqu'à ce qu'ils soient réduits au silence, puis de passer à des obus perforants sur les murs sud-est et la meurtrière adjacente, à un rythme de 10 à 12 tirs par heure, pour effectuer des ouvertures dans les murs pour les assauts d'infanterie planifiés qui suivront. La batterie Totten, à une portée de 1,5 kilomètre avec des mortiers de siège de 250 millimètres (10-inch) doivent faire exploser des obus sur les murs nord-est et sud-est ainsi que sur toute batterie cachée en dehors du fort. La batterie Scott à une portée de 1,6 kilomètre avec ses trois Columbiads de 250 millimètres (10-inch) et celui de 200 millimètres (8-inch) doivent assurer un feu nourri et faire une brèche dans le même secteur que celui de la batterie McClellan[46].
Les tirs doivent cesser à la tombée de la nuit, sauf directives spéciales, et dans le cas d'un maintien de tirs de harassement intermittent sur le fort pendant la nuit. Un officier de transmission positionné au niveau de la batterie Scott doit fournir les informations de portée aux batteries de mortiers Stanton, Grant et Sherman[47].
Après les fortes chutes de pluie du , tout est prêt pour les fédéraux le , et le commandant du département, nouvellement nommé, le major général David Hunter, envoie une demande de « reddition immédiate, la restitution du fort Pulaski à l'autorité et la propriété aux États-Unis ». Le colonel Olmstead répond lors « je suis ici pour défendre le fort, pas pour le rendre »[48]. Le bombardement débute à 8 heures, se concentrant sur le coin sud-est du fort qui souffre énormément. L'artillerie confédérée est décrite par le commandant de l'Union comme « tirant de manière efficace et précise... avec une grande précision, non seulement sur nos batteries, mais aussi su les individus isolés qui passent entre elle »[49].
Alors que la journée avance, les tirs de contre-batterie en provenance du fort Pulaski s'arrêtent progressivement lorsque leurs canons sont soit démontés soit mis hors de service[10]. Deux columbiads de 250 millimètres de l'Union reculent hors de leur emplacement. Les mortiers de 330 millimètres n'atteignent leur cible que moins de 10 % des tirs[50]. Les tirs des canons Parrotts, James et columbiads modifiés s'avèrent efficaces. S'ensuit une accalmie venant du fort, mais les artilleurs confédérés rouvrent énergiquement le duel de contre-batterie qui oblige les Parrotts à détourner les tirs prévus sur les murs vers les canons confédérés jusqu'à ce qu'ils soient réduits au silence. À la tombée de la nuit, une brèche est ouverte dans le mur au coin sud-est[40]. Sous les tirs de harcèlement sporadiques pendant les heures d'obscurité, la garnison sous les ordres de Olmstaed remet en service plusieurs canons.
Pendant la nuit, le navire amiral de Du Pont, l'USS Wabash débarque 100 hommes d'équipage pour manier quatre des canons Parrott de 30 livres[51]. Dans la matinée, avec le vent soufflant de droite à gauche et modifiant la trajectoire des obus[52], l'artillerie de l'Union reprend le bombardement, concentrant les tirs pour élargir la brèche. Les artilleurs de Géorgie trouvent encore des cibles, et sont décrits dans les dépêches comme des rebelles « tirant... bien toute la matinée, faisant quelques dégâts ». Au même moment, les canons Parrott et les Columbiad ouvrent un grand trou dans le mur, envoyant un tir à l'intérieur du fort et contre le magasin de poudre au nord-ouest contenant vingt tonnes de poudre. Considérant sa situation sans espoir, Olmstead remet la reddition du fort à 14 heures 30 ce jour-là[10].
Dans son rapport d'après action du siège par son artillerie, le général Gillmore précise « de bon canons rayés, servis avec compétences peuvent ouvrir une brèche rapidement » à 1 400 - 1 800 mètres quand ils sont suivis de gros calibre pour abattre la maçonnerie affaiblie. Rien n'est meilleur que le canon James de 84 livres pour faire des brèches, mais ses rayures doivent être maintenues en état[53]. Les mortier de 330 millimètres n'ont que peu d'effet[40]. Le nouveau canon Parrott de 30 livres a eu un impact majeur sur le cours de la bataille. Le canon rayé tire significativement plus loin avec une plus grande précision et un pouvoir de destruction plus grand que celui des canons à âme lisse utilisés jusqu'alors. Son emploi réalise uns surprise tactique non anticipée par le commandement supérieur des deux camps[10].
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