Site paléontologique d'Angeac-Charente
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Le site paléontologique d'Angeac-Charente est un gisement fossilifère connu comme l'un des plus grands sites à dinosaures au monde[1],[2].
Site paléontologique d'Angeac-Charente | ||||
Campagne de fouilles 2011. | ||||
Localisation | ||||
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Pays | France | |||
Commune | Angeac-Charente | |||
Département | Charente (région Nouvelle-Aquitaine) | |||
Coordonnées | 45° 37′ 49″ nord, 0° 04′ 29″ ouest | |||
Géolocalisation sur la carte : Charente
Géolocalisation sur la carte : Nouvelle-Aquitaine
Géolocalisation sur la carte : France
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Histoire | ||||
Époque | Pléistocène supérieur et Crétacé inférieur | |||
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Les fouilles paléontologiques d'Angeac se trouvent dans les carrières de graves de la commune d'Angeac-Charente, dans le département français de la Charente, en bordure du fleuve Charente. Au regard de l'écoulement du fleuve, le site est en aval d'Angoulême et en amont de Jarnac.
Dans la zone, les couches géologiques porteuses de fossiles sont essentiellement au nombre de deux : une couche de graves datant du Cénozoïque récent dans laquelle ont été trouvés des restes d'éléphants à défenses droites (Palaeoloxodon antiquus) et des mammouths, et une couche plus profonde constituée d'argile. La couche d'argile date quant à elle du Crétacé inférieur et est datée à 140 millions d'années approximativement[3],[4]. Dans cette couche d'argile, et à Angeac-Charente en particulier, se trouve figé un lit à ossements très riche en os fossiles de dinosaures mais aussi tout un paléoenvironnement aux restes parfois très complets de plantes terrestres, tortues, crocodiles, poissons, ptérosaures, lézards, amphibiens, etc.
Cette carrière à ciel ouvert se situe en bordure de la Charente, dans la zone alluviale. La société "Carrières Audoin & Fils" en extrait des sables et des graviers qui correspondent aux alluvions déposés par la Charente durant la période du Quaternaire (- 100 000 ans).
Directement sous ces dépôts se trouve une roche sédimentaire fossilifère datée du Crétacé inférieur (-140 millions d'années)[3],[4], donc presque contemporaine du site paléontologique de Champblanc (-145 millions d'années).
Des ossements datant de l'époque quaternaire, en particulier des dents d'éléphants à défenses droites (Palaeoloxodon antiquus), mais aussi des défenses et des vertèbres de mammouth, étaient déjà de temps en temps mis au jour depuis les années 1990. Pourtant, en 2008, c'est une vertèbre de dinosaure qui fut extraite de la carrière. En cette année Jean-Pierre Paillot, un employé de "Audoin & Fils"[5], se servait d'une pelleteuse de l'entreprise pour racler le fond d'une partie inondée de la carrière. D'un coup de pelleteuse il extrait du fond une grosse vertèbre qu'il croit appartenir à un éléphant fossile, comme les découvertes précédentes. Paillot signale alors sa découverte à l'un de ses patrons, Vincent Audoin, et les deux hommes, en croyant à un éléphant fossile, montrent leur trouvaille au musée d'Angoulême[5]. Le conservateur du Musée, Jean-François Tournepiche, décide alors de consulter un paléontologue qu'il connaît, Didier Néraudeau, du laboratoire de géosciences de Rennes. Néraudeau reconnaît là une vertèbre de dinosaure sauropode, quatre fois plus grosse qu'une vertèbre de mammouth[6].
En , la presse rend publique la découverte d'ossements de dinosaures et la mise au jour d'un fémur de sauropode[7],[8]. Durant l'été 2010, une première campagne de fouilles a démontré la richesse du site avec l'extraction de plus de 400 ossements[9].
Depuis le début des fouilles en 2010, Ronan Allain (du Muséum national d'histoire naturelle) et Jean-François Tournepiche (conservateur du musée d'Angoulême) coordonnent les campagnes de fouilles chaque été. Les financements proviennent d'institutions de tutelle, de collectivités publiques et du mécénat d'entreprise.
Fin l'équipe avait déjà eu la certitude de l'importance internationale du site et envisageait une campagne de fouilles de 10 ans[10]. Neuf ans plus tard, après dix saisons annuelles de fouilles, quelque 7 500 os de vertébrés ont été extraits et identifiés[11].
En , alors qu'approchait l'échéance de la période 2010-2020 et que différentes circonstances auraient pu arrêter ou faire suspendre les fouilles au bout de ladite période de dix ans, la presse scientifique a annoncé que l'entreprise exploitant le site, les carrières Audouin, venait d'offrir aux paléontologues 4 000 mètres carrés supplémentaires à creuser, de quoi pouvoir continuer de fouiller sur place jusqu'à l'horizon 2049[12].
Après quelques années de fouilles, le musée d'Angoulême sélectionna une partie des milliers d'ossements et échantillons d'origine végétale et animale collectés à Angeac-Charente pour ouvrir au public l'exposition temporaire « Dinosaures, les géants du vignoble ». Cette exposition se tint dans les murs du Musée entre le et le et fit l'objet d'un livre de même titre, paru en juillet de la même année, rédigé par Ronan Allain et illustré par Isabelle Dethan et Mazan[13]. Le succès de cette première édition à Angoulême en fit une exposition itinérante lorsqu'elle fut transportée au muséum d'histoire naturelle de La Rochelle (du au ) puis au CCSTI de Laval (du au [14]).
En , l'équipe de fouilles évalue le nombre de fossiles découverts[11] :
Un fémur de 2,20 m (un des plus grands du monde) a été mis au jour, ainsi que des vertèbres et quelques autres ossements.
Un autre fémur, parfaitement conservé, long d'environ 2 m, a été découvert en [11].
Les fossiles découverts étaient ceux de Turiasaurus, cependant en 2024 lors de la fouille d'une zone non fouillée des restes d'un autre sauropodes furent mis au jour, particulièrement bien conservé et en connections entre eux, les os pourraient appartenir à une nouvelle espèce[15]. L'ensemble de la fouille et présenté jour par jour par le dessinateur mazan.
Angeac est un site extrêmement riche en fossiles de « dinosaures autruches » appelés ornithomimosaures. Il semblerait qu'un troupeau entier de ces animaux soit déposé là, car on trouve leurs ossements en très grand nombre (au moins une trentaine d'individus différents sont déjà décomptés)[16].
Des dents de dinosaure carnivore, certaines rattachées à la famille des carcharodontosauridés, d'autres au genre Eotyrannus, un ancêtre du tyrannosaure[17], ont également été trouvées.
Des dents d'un herbivore, appartenant soit au genre Iguanodon, soit au genre Hypsilophodon[17], ont été trouvées.
Des fragments de carapace de tortues sont à l'étude.
Des dents de crocodiles, appartenant à trois genres différents, ont été découvertes.
Le tamisage des sédiments permet de recueillir les micro-restes ; parmi eux Jean-Michel Mazin et Joane Pouech sont à la recherche de dents fossiles de mammifères.
Des feuilles d'un conifère Watsoniocladus, et divers morceaux, dont un tronc long de neuf mètres[17], ont été découverts et étudiés par Bernard Gomez[18], paléobotaniste de l'Université Claude-Bernard Lyon 1[19].
Il a aussi été trouvé des algues et des pollens.
Au moins de 2011 à 2019 et sous réserve de suivre un parcours encadré et guidé par les fouilleurs, le public a été autorisé à visiter le chantier de fouilles. En 2011 les fouilleurs avaient encadré plus de 2 000 visiteurs.
Depuis 2011, les dessinateurs Isabelle Dethan et Pierre Lavaud (Mazan) ont été présents sur le site chaque année et ont dessiné les chantiers de fouilles d'Angeac tout comme ils ont dessiné des reconstitutions des dinosaures qui s'y trouvent enfouis[20].
Ces dessins se retrouvent dans l'album Mimo, sur la trace des dinos édité en 2012 par Eidola et aussi dans diverses planches à but pédagogique utilisées dans la tente musée montée tous les ans par les chercheurs sur le site.
Une émission de C'est pas sorcier a été tournée avec Frédéric Courant, réalisée par Pascal Léonard et Emmanuelle Ousset a été diffusée le à 20 h 10 et Le à 10 h 45 sur France 3 [21]. Diffusé de nouveau le .
Un documentaire de 52 minutes a été tourné lors de la campagne de fouilles 2015. Intitulé "Dans les pas de Mazan sur les traces des dinosaures d'Angeac", il a été réalisé par Nicolas Albert et est visible sur le site spécialisé en bande dessinée, Comixtrip.
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