Remove ads
historienne des religions et écrivain allemande De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Sigrid Hunke est une historienne des religions et écrivain allemande, née à Kiel le [1] et morte à Hambourg le . Elle a également été théoricienne de l'universalisme unitarien[2].
Ayant adhéré au parti nazi et à ses idées, elle est proche de Himmler[3] et travaille pour l'Ahnenerbe avant de se faire connaître pour ses ouvrages sur la civilisation islamique et sur le néopaganisme[4] dont elle est partisane[5]. À partir de 1960, pour l'Europe elle prône un retour aux valeurs de la Germanie païenne et à une identité européenne à laquelle elle associe l'islam[3].
Sigrid Hunke naquit à Kiel le . À partir de 1934, elle étudia la psychologie, la philosophie et les sciences des religions notamment auprès de Martin Heidegger et Karlfried Graf Dürckheim[1],[6]. Elle milita à l'Union des étudiants nationaux-socialistes allemands (NSDS) avant de s'inscrire au Parti national-socialiste (NSDAP) le [6]. Elle collabora aux recherches menées par l'Ahnenerbe et donna des articles à sa revue Germanien. En 1941, elle passa son Doctorat à la faculté de Philosophie de l'Université de Berlin sous la supervision de l'islamologue Ludwig Ferdinand Clauss[1]. Ce dernier était par ailleurs un des promoteurs des théories raciales que Sigrid Hunke fit siennes dans sa thèse[1] et par la suite avec discrétion[6]. En 1942, elle épousa le diplomate Peter H. Schulze et ensemble, ils vécurent à Tanger jusqu'en 1944[1].
Dans les années 1950, elle devint une idéologue des Unitariens allemands[1] et assura durant douze ans, de 1971 à 1983, la vice-présidence de leur communauté, la "Deutsche Unitarier Religionsgemeinschaft" (DUR)[7]. C'est en 1960 qu'elle publia les deux ouvrages qui la rendront célèbre : Allahs Sonne über dem Abendland (Le Soleil d'Allah brille sur l'Occident) et Europas eigene Religion (La Vraie Religion de l'Europe)[1]. Depuis le milieu des années 1970, elle est connue en Allemagne comme la principale théoricienne du courant unitarien[2]. En 1989, avec la minorité de tendance völkisch, elle fait sécession pour fonder la Bund Deutscher Unitarier, Religionsgemeinschaft europäischen Geistes (BDU). À partir de 1986, Hunke participe régulièrement au Séminaire de Thulé (de), fondé par Pierre Krebs à Cassel ; elle publie dans la revue Elemente (de).
À partir de 1974, elle appartient au comité de patronage de Nouvelle École[8].
Deux thèmes sous-tendent l'œuvre de Sigrid Hunke : la promotion d'un nouveau paganisme (avec son corollaire l'anti-christianisme) et l'islamophilie.
Hunke est connue pour ses travaux traitant de l'influence de l'islam sur les valeurs occidentales[réf. nécessaire] et les apports de la civilisation islamique à l'Occident[9], comme selon elle le sextant, la psychanalyse, la chimie, la physique, et les mathématiques. Elle explique dans son ouvrage Le soleil d'Allah brille sur l'Occident (Allahs Sonne über dem Abendland) paru en 1960 que, selon elle, l'influence du monde arabe sur l'Occident fut la première étape de la libéralisation de la chrétienté en Europe et que le monde arabe a définitivement fait entrer l'Occident dans la démocratie, la science et les valeurs spirituelles[réf. nécessaire]. En outre, elle met en lumière les voies par lesquelles les arts, la culture et les sciences de la civilisation islamique seraient venus nourrir la Renaissance[10]. Sur le plan astronomique, elle décrit méticuleusement les instruments de mesure dits "arabes" et leurs améliorations ayant transité par la suite en Occident[11]. L'ouvrage se termine sur un appel à la reconnaissance mutuelle entre monde occidental et oriental :
« La haine religieuse et l'intolérance ont toujours été les pires conseillères des peuples, leur fomentation l'ennemi de toute vie et de tout progrès. Que les peuples ne puissent, au contraire, atteindre leur plus grand épanouissement sans des échanges et une considération réciproque, sans l'ouverture de toutes leurs frontières et une amicale concurrence, voilà ce que ne manque pas de confirmer l'histoire étrange (marquée à la fois par la répulsion et l'attirance, l'hostilité et l'envoûtement) des relations entre le monde musulman et l'Occident, relations, qui en dépit de la méfiance et de la haine ont été pour l'univers un immense bienfait[12]. »
Son écrit est traduit dans plusieurs langues, dont le français, et a été republié par Albin Michel à plusieurs reprises[2].
Selon le général Pierre Marie Gallois, Sigrid Hunke s'est employée « avec une très grande érudition à mettre en évidence l'apport des Arabes à la civilisation »[13]. Pour l'anthropologue Jean-Marc Ela, l'ouvrage, en mettant en avant les apports arabo-musulmans, vient souligner la mémoire sélective de l'Occident : « L'Occident se reconnaît dans son héritage gréco-romain et judéo-chrétien. Mais que sait-il de l'apport musulman ? »[14].
L'historien Sylvain Gouguenheim dans son livre Aristote au mont Saint-Michel se livre, lui, à une critique de l'ouvrage de Sigrid Hunke : « L’ouvrage mériterait d’être étudié page par page tant il déforme les faits, ment par omission, extrapole sans justifications et recourt au besoin à la tradition ésotérique »[15]. Il réfute la thèse de Hunke et démontre que les grandes découvertes telles que l'algèbre, le zéro, la boussole etc. ne sont pas arabes ou islamiques mais issues des Babyloniens, Grecs, Assyriens, Indiens, Chinois, etc.
Dans cet ouvrage[16], Hunke développe la thèse de la survivance du paganisme en Occident à travers les diverses hérésies du christianisme dont elle analyse les convergences[4].
Son paganisme a été prisé par des unitariens[17].
Alain de Benoist, qui fut l'ami de Hunke[18], a loué cet ouvrage[19] et a rendu hommage à son auteure après son décès en 1999, dans un article intitulé « Sigrid Hunke : Elle avait retrouvé la vraie religion de l’Europe[20] ».
S'il a été peu lu en France, son livre a eu un succès en Allemagne, notamment auprès de gens peu intéressés par la politique mais représentant dans une certaine mesure l'establishment politique[21].
Seuls deux ouvrages ont été traduits en français. Pour les autres est donnée, en commentaire, une traduction approximative en français du titre original en allemand.
Seamless Wikipedia browsing. On steroids.
Every time you click a link to Wikipedia, Wiktionary or Wikiquote in your browser's search results, it will show the modern Wikiwand interface.
Wikiwand extension is a five stars, simple, with minimum permission required to keep your browsing private, safe and transparent.