Loading AI tools
De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Le shuffle est une figure rythmique que l'on rencontre notamment en jazz. À un rythme binaire, il substitue un rythme ternaire. Il offre ainsi plus de souplesse, plus de vie à la section rythmique, et ouvre du champ à sa créativité. Il se distingue du swing par le rapport de durée entre les deux notes de la figure : ce rapport est fixe dans le shuffle, variable dans le swing.
Le mot shuffle désigne tout d'abord la figure rythmique. Par extension, il désigne aussi le rythme.
Le shuffle rhythm se fait connaître dans les années 1930. Le premier enregistrement est celui de Lead Pencil Blues par Johnnie Temple, en 1935[1].
Pour passer du binaire au ternaire, on divise le temps binaire par trois : la noire devient triolet de croches. À l'écoute du triolet de shuffle, on peut penser que les deux premières croches sont liées : la première note est jouée au double de sa durée, la deuxième disparaît, la troisième reste telle quelle. Mais, sur le papier, le shuffle se présente comme un triolet comportant deux notes, séparées par un silence. Malgré l'inégalité de durée entre les deux notes, on écrit : « croche, demi-soupir, croche »[2]. On n'est pas très loin ici du principe des « notes inégales » de la période baroque.
On appuie sur la caisse claire le deuxième et le quatrième temps de la mesure[3].
Il ne s'agit pas seulement de passer du binaire au ternaire : le shuffle est affaire de sensation[6]. Il est donc d'usage de nos jours d'écrire en binaire — en indiquant simplement « Shuffle » en début de partition — et de laisser à l'interprète le soin de changer les noires en triolets de croches[7].
Dans le half time shuffle, on a toujours quatre triolets de croches par mesure, mais le beat (la pulsation) tient sur deux mesures au lieu d'une : la grosse caisse est jouée sur le premier temps, et la caisse claire n'est plus appuyée sur les deuxième et quatrième temps, mais sur le troisième[8].
Le half time shuffle est popularisé par le batteur Bernard Purdie, et connu sous le nom de Purdie shuffle. On peut entendre Purdie lui-même rythmer les titres Home at Last (album Aja. 1977) et Babylon Sisters (album Gaucho, 1980) de Steely Dan avec son shuffle. John Bonham exécute également son propre half time shuffle sur le morceau Fool in the Rain dans l'album de Led Zeppelin In Through the Out Door en 1979[9]. Purdie et Bonham inspirent à Jeff Porcaro le shuffle du titre Rosanna de Toto[10]. Des batteurs comme Dave Weckl ou David Garibald sont eux aussi inspirés par le Purdie Shuffle[11].
Le jazz se joue souvent en shuffle. Le tempo peut être de très bas à très élevé. Le half time shuffle est parfois utilisé.
Le boogie-woogie a un rythme shuffle. Le tempo est généralement moyen ou un peu plus élevé[3].
C'est sur le shuffle que repose l'essentiel de la technique rockabilly[12].
Le , alors que le rock 'n' roll entreprend de chasser les autres genres du classement du Billboard, Ray Price enregistre Crazy Arms. Il y introduit la batterie, la contrebasse et le shuffle, ouvrant ainsi une nouvelle voie à la country[13].
À la fin des années 1950, apparaît le shuffle jamaïcain, fusion de rhythm and blues, de jazz et de mento empruntant des éléments de rythme au swing et au boogie-woogie[14]. Il était joué par des musiciens jamaïcains qui essayaient de reproduire les chansons des jazzmen noir américains qu'ils entendaient sur les radios de Miami et de La Nouvelle-Orléans, en les mêlant aux rythmes qu'ils savaient déjà jouer (mento, calypso, merengue...). La basse est puissante et le rythme de guitare est déjà syncopé et plus rapide. En 1960, apparaît le ska, qui vient du jazz et du mento : le ska emprunte au mento le beat à contretemps de la guitare, le skank[14]. À partir de 1964, le ska se transforme en rocksteady, dont le shuffle devient un des éléments spécifiques. Le temps fort est marqué sur le troisième temps. La voie est ouverte pour le reggae, à partir de 1968[15]. Le skank du ska y est très souvent remplacé par le « shuffle de l'orgue ».
Le half time shuffle est très utilisé en funk .
On trouve également le shuffle dans le jeu de musiciens comme John Lee Hooker, Freddie King, Albert King[23], Steely Dan, Stevie Ray Vaughan[6].
Seamless Wikipedia browsing. On steroids.
Every time you click a link to Wikipedia, Wiktionary or Wikiquote in your browser's search results, it will show the modern Wikiwand interface.
Wikiwand extension is a five stars, simple, with minimum permission required to keep your browsing private, safe and transparent.