Du fait de l'importance et de la diversité de leur famille, les Serranidae sont relativement difficiles à décrire clairement. Cependant, ils possèdent tous des points communs qui ont permis de les rassembler dans un groupe distinct:
leur corps est en général d'aspect plus ou moins trapu et compressé;
leur pédoncule caudal est haut. Leur bouche terminale est protractile (elle peut être projetée vers l'avant pour capturer des proies), grande, horizontale ou légèrement oblique;
le bord supérieur leurs opercules est libre et doté de petites épines aplaties;
leur nageoire dorsale est d'un seul tenant et les premières épines (entre sept et douze) sont bien développées;
leurs écailles sont dites cténoïdes[2], c'est-à-dire qu'elle est recouverte de petites pointes fines dans sa partie postérieure, ce qui donne cet aspect rugueux au poisson, et de taille réduite. La tête est partiellement couverte d'écailles, le museau et la partie autour des yeux sont nus.
La coloration du corps et la livrée sont très variables, l'ensemble pouvant être uniforme, avec des lignes horizontales ou obliques, des bandes, des points, des taches ou une composition de ces divers éléments. En outre, les Serranidae ont la capacité de modifier leurs teintes en fonction de leur « humeur » (mode chasse, mode repos…) ou de la profondeur.
Leur taille peut également beaucoup varier selon l'espèce. Le plus petit représentant, Jeboehlkia gladifer[3], ne mesure que 4 cm de long alors que les plus gros mérous, comme Epinephelus itajara ou Epinephelus lanceolatus, mesurent jusqu'à 3 m pour 400 kg[4].
Les serranidés sont regroupés en quatre sous-familles principales, correspondant à trois groupes morphologiques relativement distincts:
les Anthiinae (« anthias » ou « barbiers ») qui sont des poissons planctonivores essentiellement tropicaux, souvent petits, aux couleurs chatoyantes (généralement rouges, roses ou orangés) et vivant en bandes[5];
les Epinephelinae qui sont de gros poissons carnivores trapus (ce sont les « mérous » proprement dits, dont les « loches » et certaines « vieilles »);
les Grammistinae (« poissons-savons ») qui ont des formes légèrement plus arrondies et sont caractérisés par un mucus dermique toxique[6]. Enfin les Serraninae (« serrans ») sont de taille moyenne, et se trouvent dans des eaux légèrement plus tempérées.
Les Serranidae sont présents dans toutes les mers tropicales et subtropicales du globe, certaines espèces vivent dans les eaux tempérées[7].
Les Serranidés fréquentent les eaux peu profondes jusqu'à des profondeurs modérées inférieures à 200 m mais toujours à proximité des côtes. Ils sont souvent observables sur les récifs coralliens ou les fonds rocheux riches en faune, cependant certaines espèces préfèrent les herbiers ou les fonds meubles[8].
Les Serranidés sont majoritairement démersaux, solitaires (sauf durant les périodes de reproduction où il y a de grandes agrégations), sauf les Anthiinae qui vivent et se nourrissent en groupes[8].
La plupart des Serranidés sont territoriaux et chassent à l'affût. Les Serranidés ont une activité nocturne et/ou diurne qui peut être maximale au lever et/ou au coucher du Soleil[9].
Brulé & Déniel, ‘’ Expose synoptique des données biologiques sur le mérou rouge Epinephelus morio (valenciennes, 1828) du Golfe du Mexique’’, F.A.O., 1994,(ISBN9252034633)
Schoelinck, C., Hinsinger, D. D., Dettaï, A., Cruaud, C. & Justine, J.-L. 2014: A phylogenetic re-analysis of groupers with applications for ciguatera fish poisoning. PLoS ONE, 9, e98198. DOI10.1371/journal.pone.0098198