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archéologue allemand De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Heinrich Schliemann est un homme d'affaires allemand et un pionnier dans le domaine de l'archéologie, né le à Neubukow en grand-duché de Mecklembourg-Schwerin et mort le à Naples[2]. Il est principalement connu pour avoir découvert les ruines de Troie et les trésors de Mycènes[3]. Entrepreneur devenu archéologue autodidacte, il est considéré comme l'un des fondateurs de l'archéologie moderne, bien que ses méthodes de fouilles aient été critiquées par la communauté scientifique ultérieure.
Heinrich Schliemann | |
Archéologue | |
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Présentation | |
Naissance | Neubukow ( Grand-duché de Mecklembourg-Schwerin) |
Décès | (à 68 ans) Naples, Royaume d'Italie |
Nationalité | allemande |
Activité de recherche | |
Découvertes principales | Troie, Mycènes |
Entourage familial | |
Parents |
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Conjoint | Sofía Engastroménou (1852 † 1932) |
Enfant(s) | Sergeï (1855 † 1941), Nathalia (1859 † 1869), Nadedja (1861 † 1935), Andromaque (1871 † 1962), Agamemnon (1878 † 1954) |
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Fasciné dès son enfance par l'Iliade d'Homère, Schliemann accumule une fortune considérable dans le commerce international avant de se consacrer à sa passion pour l'archéologie. En 1871, il entreprend des fouilles sur le site de Hissarlik en actuelle Turquie, qu'il identifie comme l'ancienne Troie homérique. Ses découvertes majeures incluent le « trésor de Priam » et, plus tard, les célèbres masques funéraires en or de Mycènes, dont le fameux « masque d'Agamemnon ».
Ses travaux, malgré leurs imperfections méthodologiques, ont révolutionné la compréhension de l'âge du bronze égéen et démontré la valeur historique des récits homériques, jusqu'alors considérés comme purement légendaires. Son parcours atypique, alliant succès commercial et passion archéologique, ainsi que sa capacité à mobiliser l'intérêt du public pour l'archéologie, ont fait de lui une figure emblématique de la discipline au XIXe siècle.
Heinrich Schliemann naît en grand-duché de Mecklembourg-Schwerin le . Fils d'un pasteur protestant pauvre, Schliemann doit interrompre ses études à 14 ans pour devenir commis d'un épicier. Il vend des harengs et des chandelles pendant cinq ans. Après un accident, il décide de changer de vie et s'embarque alors pour le Venezuela. Le bateau fait naufrage au large des Pays-Bas. Rescapé, il entre comme aide-comptable dans une maison de négoce d'Amsterdam. Il enchaîne plusieurs métiers avant d'être envoyé en 1846 à Saint-Pétersbourg, où il réussit si bien qu'il décide de s'établir à son compte comme négociant en gros. En 1851, il ouvre un bureau d'achat et de revente de poudre d'or, sa fortune se construit rapidement.
En 1852, il a deux enfants survivants sur trois : Nadejda et Serguéi. Entre 1858 et 1859, il voyage pour ses affaires, la Californie semble une terre d'avenir, il s'y installe le temps de spéculer sur l'or (c'est la Ruée). Il se fait banquier, prête aux mineurs à 12 % le mois, devient encore plus riche, revient en Russie, profite du blocus et de la guerre de Crimée pour faire commerce d'armes, de munitions, d'approvisionnement. L'argent coule à flots. Il s'installe à Paris et, en 1866, s'inscrit à la Sorbonne en sciences de l'Antiquité et langues orientales. Il continue parallèlement à développer ses affaires (par exemple en achetant des terrains à canne à sucre à Cuba). Il est l'un des correspondants de la reine Sophie des Pays-Bas.
À la fois touriste et homme d'affaires, Schliemann parcourt l'Égypte, l'Inde, le Japon et la Chine en wagons de deuxième classe. Il observe, prend des notes, amasse des documents. Au retour, il rédige ses récits de voyage, les fait publier. Il visite Rome, surtout les fouilles de Pompéi, ce qui le bouleverse et fait revenir à son esprit une très ancienne dilection : son père lui racontait la prise de Troie, l'expédition des Grecs pour reprendre Hélène…
En 1868, il visite la Grèce pour la première fois et, la même année, rencontre Frank Calvert, le vice-consul des États-Unis aux Dardanelles. Celui-ci a acheté la moitié de la colline d'Hissarlik, en Asie mineure, où les Anciens situaient les ruines de Troie. En 1869, Schliemann divorce et épouse Sofia Engastromenou, la fille d'un commerçant athénien, qui lui donne, en 1871, une fille Andromaque, et un fils Agamemnon, en 1878. La même année, il obtient la nationalité américaine et un doctorat en archéologie.
En 1870, Schliemann décide de commencer des fouilles. Autodidacte, il a appris plusieurs langues anciennes et orientales. Il parle notamment le français, le néerlandais, l'espagnol, l'italien, le portugais mais aussi l'arabe et le russe grâce à une méthode singulière : l'apprentissage par cœur d'une œuvre littéraire en version originale. Persuadé, comme les Anciens, que les poèmes d'Homère décrivent une réalité historique, il entreprend des fouilles en Grèce et en Asie Mineure pour retrouver les lieux qui y sont décrits.
Sur la butte d'Hissarlik, il met au jour les ruines d'une ville qu'il identifie très vite à Troie. Les fouilles de grande ampleur ne prennent pas la peine de conserver ce qui ne paraît pas contemporain à la guerre de Troie aux yeux de Schliemann. Au total, sept campagnes de fouilles ont lieu : elles mettent au jour neuf habitats superposés et 2 000 objets d'art, principalement des vases. En 1882, il engage un jeune archéologue, Wilhelm Dörpfeld, dont certains ont dit qu'il fut sa plus belle trouvaille et qui devint plus tard le directeur de la Mission archéologique allemande en Grèce. Il est assisté par un architecte de Vienne, Joseph Höfler (1860-1927)[4], et par l'archéologue Émile-Louis Burnouf.
Il découvre ensuite les ruines de Mycènes (1874), Orchomène (1880) et Tirynthe (1884)[5], et fouille à Ithaque. Très vite, on pense avoir prouvé la validité des descriptions d'Homère : Schliemann retrouve un masque d'or que l'on pense être celui d'Agamemnon, un grand bouclier de peaux de bœuf recouvertes de bronze, décrit dans L'Iliade comme appartenant à Ajax le Grand, ou encore une coupe ornée de clous d'or, attribuée dans le poème à Nestor. Il découvre en réalité une série de tombes à fosse et le "trésor des Atrides" datant d'une époque plus ancienne que celle d'Agamemnon[6]. On assimile donc la civilisation de Mycènes à celle décrite par Homère, mais des travaux ultérieurs, comme ceux de Ventris et Chadwick sur le linéaire B, démontrent plus tard l'invalidité de cette thèse.
Alors qu'en 1874, Schliemann prétend avoir exhumé le trésor de Priam et les bijoux d'Hélène, le gouvernement ottoman l'accuse de vol de biens nationaux, mensonge et falsification. Schliemann n'échappe au procès qu'en faisant jouer ses relations et au prix d'une forte amende. L'archéologue fait alors sortir discrètement de l’Empire ottoman les fragments de bijoux découverts. Le second scandale est scientifique : Schliemann est accusé de s'être trompé dans la datation des objets retrouvés. En 1889, l'archéologue doit admettre son erreur. À la suite de ces affaires, Schliemann est interdit de séjour dans l’Empire ottoman.
Les fouilles sont reprises et poursuivies selon des méthodes plus rigoureuses par des savants américains sous la direction de Carl Blegen, de 1932 à 1938. C'est alors que les archéologues ont pu prouver que la septième installation humaine sur le site de Troie, Troie VII A, avait été incendiée vers 1250-1240 av. J.-C. précisément à l'époque de la guerre de Troie[7] selon la datation fournie par Hérodote[8].
Bien que les fouilles de Schliemann n'aient pas été menées selon les règles, il reste un pionnier de l'archéologie grecque, et a ouvert la voie aux recherches sur la civilisation mycénienne.
Schliemann meurt en 1890, à l'âge de 68 ans.
Il est enterré au Premier cimetière d'Athènes. Sa maison à Athènes héberge actuellement le Musée numismatique d’Athènes.
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