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homme politique afghan De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Sayd Bahodine Majrouh (en pachto : سید بہاؤ الدین مجروح), né le à Kaboul (Afghanistan) et mort le à Peshawar (Pakistan), est un écrivain, poète, philosophe, folkloriste, politicien et militant afghan d'ethnie pashtoune[1].
Naissance |
Kaboul, Afghanistan |
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Décès |
Peshawar, Pakistan |
Activité principale |
Écrivain, philosophe, militant |
Langue d’écriture | Pashto, Dari |
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Genres |
Œuvres principales
Compléments
Sayd Bahodine Majrouh, docteur en philosophie de l'Université de Montpellier, a été doyen de la Faculté des lettres de Kaboul et gouverneur de la province de Kâpîssâ[2]. Il est le fils de Sayd Shamsoudine Majrouh[3], qui a été membre du Parlement afghan, ministre de la Justice, ministre des Affaires tribales, sénateur et ambassadeur en Égypte (entre 1950 et 1973)[4],[5].
Son œuvre majeure en tant qu'écrivain est Ego-Monstre, un vaste conte philosophique à teneur militante et prophétique, mariant poésie, philosophie et fiction, dans lequel il attaque et déplore la tyrannie (dont le Monstre titulaire constitue l'incarnation) sous toutes ses formes. Ayant lui-même connu plus d'un visage de la tyrannie dans son propre pays, Majrouh y exprime et décrit la souffrance des individus et des peuples en proie au Monstre, ses diverses manifestations ou ses continuateurs. Par le truchement de paraboles, d'archétypes et de personnages symboliques, il exalte avec des accents soufis et plaide pour l'amour, la liberté et la beauté contre les affres de la cruauté, de la mégalomanie, de l'égoïsme et du nihilisme.
Au fil des années, Majrouh s'est livré à un important travail d'écriture, de réécriture, d'adaptation et d'édition d'Ego-Monstre : une première version rédigée en persan dari paraît en 1973, une seconde version rédigée en pashto en 1977, une traduction anglaise partielle de l'original dari révisé en 1984, puis la version française finale (quoique inachevée) à la fois réécriture et traduction, par les soins de Serge Sautreau, du texte dari révisé. Le texte français fut publié à titre posthume en deux tomes – Le Voyageur de Minuit en 1989 et Le Rire des Amants en 1991 – et a servi de base aux traductions en d'autres langues, dont l'arabe, l'italien et le danois[6].
En tant que folkloriste, Majrouh s'est tôt intéressé à la culture populaire et à sa préservation. C'est ainsi que, avec l'aide de sa belle-sœur[7], il a récolté chansons et témoignages auprès de femmes pashtounes pour ensuite rédiger ce qui deviendra Le suicide et le chant, une anthologie de distiques poétiques d'origine populaire précédés d'une étude, édité en 1988 avec la collaboration d'André Velter. De plus, il s'est chargé d'enregistrer des chansons populaires, avec ou sans musique, à fin de conservation du patrimoine afghan menacé pendant la guerre[8].
Majrouh fonda en 1981[9] et dirigea jusqu'à sa mort en 1988 le Centre Afghan d'Information (Afghan Information Centre) qu'il établit à Peshawar, son lieu d'exil tout près de la frontière afghano-pakistanaise, dans la province de Khyber Pakhtunkhwa au Pakistan. Le Centre se veut une organisation à but non lucratif, indépendante et non-partisane. En 1989, les objectifs du Centre étaient de reporter la situation exacte à l'intérieur de l'Afghanistan en se basant sur des informations exactes et fiables obtenues de l'intérieur même du pays, et de rendre ces informations disponibles sous la forme d'articles, de bulletins de nouvelles, d'enregistrements, de photographies et de films aux médias internationaux ainsi qu'aux individus et organisations privées et publiques internationales intéressées par ce qui se passe en Afghanistan[10].
Durant la guerre, le Centre, son directeur et leurs publications étaient reconnus internationalement comme la source d'information et d'analyse afghane la plus fiable, indépendante, complète et objective concernant plusieurs aspects de la guerre et de la Résistance. Les journalistes s'y appuyaient largement et Majrouh donnait de nombreuses conférences en Europe et aux États-Unis[11]. Un de ses fils, Naïm Majrouh, a succédé à la direction du Centre par la suite et est éditeur en chef du Afghanistan Quarterly, poursuivant ainsi l’œuvre de son père[8].
La veille de son soixantième anniversaire, Majrouh fut la victime d'un assassinat de nature politique et partisane l'après-midi du à sa résidence de Peshawar[2]. Les sources divergent quant aux motifs exacts derrière le crime : on blâme des agents du KGB ou du KHAD (alliés pendant la guerre)[9] ainsi que des supporteurs du Hezb-e-Islami Gulbuddin[12] enragés par la prise de position ouvertement monarchiste de Majrouh qui préférait, à l'instar d'une large part de la population afghane, la réinstallation de Mohammed Zaher Chah au pouvoir plutôt que n'importe quel autre leader tribal ou parti politique[13]. Selon le journaliste Steve Coll, cet attentat a été interprété comme une attaque d'intimidation et de prévention de la part de Gulbuddin Hekmatyar contre ceux favorisant Zaher Chah une fois l'Afghanistan libérée de la présence soviétique[13].
Quelques-uns de ses textes sont parus dans un livre de photos :
Il est à noter que Majrouh a également publié plusieurs ouvrages dans les deux langues officielles de l'Afghanistan – soit le pashto et le persan dari – et qui n'ont pas été traduits en langues européennes, ce qui explique leur absence de cette liste incomplète.
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