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vêtement féminin traditionnel d'Asie du Sud De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Le sari (hindi : साड़ी, ourdou : ساڑی), longue pièce d'étoffe, est un vêtement traditionnel porté par des millions de femmes d'Asie du Sud (principalement en Inde, au Népal et au Bangladesh, plus rarement au Sri Lanka et au Pakistan) dont l'origine remonterait vers [1], en Inde.
C'est une des rares habitudes vestimentaires à avoir été conservée par le temps. Le sari est une large bande de tissu d'environ 1,20 m de large sur 5 à 6 m de long. Sa technique de drapé varie selon les régions, les castes, les activités, les religions, etc.
Le sari se porte sur un jupon et un corsage serré laissant le ventre nu. Il est fait d'une pièce, et il n'était habituellement porté que par les femmes mariées.
Certaines versions de l'histoire du vêtement indien retracent l'origine du sari à la civilisation de la vallée de l'Indus, laquelle était florissante entre 2800 et .
Bien que le sari ait fait ses débuts au début de la première civilisation indienne environ 3 000 ans avant Jésus-Christ, son origine est encore floue aujourd'hui. En raison du manque de documents écrits, nous ne savons pas comment les anciens indiens sont venus confectionner des vêtements avec un tissu allant de 5 à 9 mètres. Nous savons toutefois que leur spécialité, le tissage de motifs sophistiqués et de couleurs vives, a depuis longtemps séduit les générations. Le coton a été cultivé et tissé pour la première fois dans le sous-continent indien vers le Ve millénaire av. J.-C.[2]. Les teintures utilisées à cette époque sont toujours en usage, en particulier l'indigo, la laque, la garance et le curcuma. La soie a été aussi tissée autour de et [3],[4].
Le mot sari est un emprunt à l'hindi sari (साड़ी), issu du sanskrit śāṭī (शाटी) qui signifie « bande de tissu »[5]. Il est à rapprocher aussi du sanskrit śāṭikā (शाटिका), un vêtement féminin mentionné dans la littérature hindoue ancienne[6],[7]. Le sari ou śāṭikā a évolué à partir d'un ensemble de trois pièces comprenant un antarīya, un vêtement inférieur, un uttarīya, un voile porté sur l'épaule ou sur la tête, et le stanapaṭṭa, une bande de tissu qui couvre la poitrine (similaire au strophium ou fascia pectoralis gréco-romain). Cet ensemble est mentionné dans la littérature sanskrite et dans la littérature bouddhique pâli au cours du VIe siècle av. J.-C.[6].
L'antarīya antique ressemblait beaucoup au drapé du dhoti dans sa version « queue de poisson », qui passait à travers les jambes, les couvrait sans les serrer et se déployait ensuite en longs plis décoratifs sur le devant des jambes[8],[9]. Il a ensuite évolué pour devenir la jupe bhairnivasani, aujourd'hui connue sous le nom de ghagri et de lehenga[10]. L'uttarīya était un voile en forme de châle porté sur l'épaule ou la tête, prototype possible des dupatta et ghoonghat modernes. De même, le stanapaṭṭa s'est transformé en choli au Ier siècle de notre ère[8].
À partir de la seconde moitié du XXe siècle, le sari est progressivement considéré dans les milieux islamistes comme un habillement inconvenable pour les femmes musulmanes[11], bien qu'il soit historiquement et traditionnellement porté de diverses façons par celles-ci. Ceci est vrai au Pakistan, où durant le régime de Zia ul-Haq dans les années 1970 et 1980, le port du sari est réprimé voire criminalisé, aux dépens des femmes de la communauté mohadjire (immigrés ou réfugiés de l'Inde actuelle hors Pendjab), qui en étaient notoirement vêtues[11],[12],[13]. Ces mesures renforceront la perception du sari comme un vêtement de « l'autre », assimilé à l'indienne et donc à l'hindoue, ainsi qu'à la bengalie, trois identités diabolisées à la même période en raison de tensions politiques et de conflits graves[12],[13]. Le sari était jusqu'alors, malgré son absence dans les habitudes vestimentaires traditionnels du Pakistan occidental, relativement présent dans la société pakistanaise[12], hérité des modes vestimentaires dans l'Inde britannique puis des influences muhadjire et bengalie. Il est depuis plus rare dans ce pays, où il est associé aux hindoues et aux zoroastriennes, mais encore présent parmi les classes moyennes et aisées cosmopolites en tant que tenue formelle, arborée pour les grandes occasions. Le sari y s'est aussi maintenu en tant qu'uniforme militaire féminin dans l'armée pakistanaise.
La technique de drapé du sari varie selon les régions, les castes, les activités, les religions, etc. L'anthropologue française Chantal Boulanger (en) a classifié ces techniques en familles[14] :
Styles du Nord :
Est :
Centre :
Sud :
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