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forme de danse baroque De Wikipédia, l'encyclopédie libre
La sarabande est une danse lente et en même temps une danse forte, douce et noble, de coupe binaire avec reprise, à trois temps sans levée, se terminant fréquemment sur le 2e temps. La mesure est notée le plus souvent à
, parfois à
.
L'origine, discutée, de la sarabande, paraît être espagnole, voire sud-américaine. L'étymologie demeure incertaine. Le terme serait dérivé du persan sarband, turban (Dictionnaire étymologique, Alain Rey, 1992).
La danse, à l'origine rapide, s'est ralentie pour se rapprocher du menuet, avec lequel elle partage la mesure et en général l'absence de levée (cf. Brossard et Pepusch ci-dessous) pour devenir la pièce lente, solennelle et ornée de la suite de danses.
Introduite en Espagne vers 1580, elle devient populaire entre 1580 et 1610. Elle s'accompagne de castagnettes. Elle est alors encore rapide, sauvage, énergique, ou au contraire lente et sensuelle (« lente et compassée » Cervantès). Elle peut être chantée et ses paroles lascives ont même conduit à son interdiction temporaire par Philippe II (1583). Elle est « si lascive dans ses paroles, si impudique dans ses mouvements qu’elle suffit à enflammer même les personnes les plus honnêtes » (Juan de Mariana, Tratado contra los juegos publicos, 1609).
« La sarabande a été défendue par l’Inquisition d’Espagne tant elle la jugea capable d’émouvoir les Passions tendres, de dérober le Cœur par les Yeux, & de troubler la Tranquillité de l’Esprit. La Sarabande est une sorte de Danse passionnée, qui vient d’Espagne, & dont les Maures de Grenade ont été les Inventeurs » (Miege-Cotgrave, 1688).
La sarabande passe en France vers 1620. Elle est encore rapide. En 1635, Richelieu danse une « folle sarabande » devant Anne d'Autriche. Mersenne, en 1636, la décrit comme une danse vive à 3 temps.
On considérait la sarabande comme la danse enseignée par le diable pour que les sorcières la dansassent lors du sabbat.
On trouve des sarabandes avec levée, comme la chaconne de la Partita pour violon en ré mineur de Bach, ou la sarabande canonique de l'Ouverture en si mineur de Bach, BWV 1067.
Rythmiquement, la sarabande se caractérise par l'allongement du 2e temps (noire-noire pointée-croche), souvent une mesure sur deux. Contrairement à ce qui est souvent indiqué, le temps long n'est pas accentué car il correspond à un pas glissé (cf. Furetière ci-dessous). On constate fréquemment la présence d'hémioles aux cadences.
La sarabande fait partie des quatre danses principales de la suite à l'âge baroque et se joue ordinairement après la courante. Elle précède en principe la gigue, mais avec possibilité d'intercaler entre elles certaines danses optionnelles (« galanteries ») telles que : menuet, gavotte, bourrée, passepied, rigaudon, etc.
Il arrive que deux sarabandes s'enchaînent (Rameau, Premier livre). Dans les Suites anglaises no 2 et 3, Bach propose une Sarabande, suivie des « agréments de la même sarabande », version servant probablement à l'ornementation des reprises, plutôt qu'à l'exécution successive des deux versions.
La chaconne ou « sarabande légère » et la passacaille sont également des sarabandes, ainsi que la Folia, « la plus célèbre des mélodies de sarabande » (Taubert, 1717) ; mais toutes trois sont traitées en variations.
Antoine Furetière, Dictionnaire, 1690 :
Sébastien de Brossard, Dictionnaire de musique, 1701 :
Pepusch, Short Explic in Foreign Words in Music, Londres, 1724 :
Pour Nichelman (élève de Bach) :
Rémond de Saint-Mard, Réflexions sur l’opéra, Paris, 1749 :
Jean-Jacques Rousseau, Dictionnaire de musique, Genève, 1777 :
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