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homme d'État namibien De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Samuel Shafiishuna Nujoma, dit Sam Nujoma, né le à Ongandjera, est un homme politique namibien, membre de l'Organisation du peuple du Sud-Ouest africain (SWAPO).
Sam Nujoma | |
Sam Nujoma en 2004. | |
Fonctions | |
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Président de la république de Namibie | |
– (15 ans) |
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Élection | |
Réélection | |
Premier ministre | Hage Geingob Theo-Ben Gurirab |
Prédécesseur | Poste créé |
Successeur | Hifikepunye Pohamba |
Biographie | |
Nom de naissance | Samuel Daniel Shafiishuna Nujoma |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Ongandjera, Sud-Ouest africain |
Nationalité | Namibienne |
Parti politique | SWAPO |
Conjoint | Kovambo Theopoldine Katjimune |
Enfants | Utoni Daniel Nujoma John Ndeshipanda Nujoma Sakaria Nefungo Nujoma Nelago Nujoma |
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Présidents de la république de Namibie | |
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Il est le premier président de la République entre 1990 et 2005.
Né le 12 mai 1929 à Ongandjera au sein d'une famille de bergers ovambos dans le Sud-Ouest africain, alors sous mandat sud-africain, Sam Nujoma est l’aîné de onze enfants. Son père est Daniel Uutoni Nujoma (1893-1968) et sa mère, qui vécut à un âge très avancé (environ 110 ans) et verra de son vivant son fils à la présidence, est Helvi Mpingana Kondombolo (1898-2008). Il passe l'essentiel de son enfance à mener une vie pastorale traditionnelle en surveillant les troupeaux de bétail dans les champs. Il ne va pas longtemps à l'école.
Il s’intéresse très jeune à la politique et s’engage dans le combat indépendantiste.
En 1959, Nujoma crée avec Andimba Toivo ya Toivo l'Organisation du peuple de l'Ovamboland, qui se fonde le dans l'Organisation du peuple du Sud-Ouest africain (SWAPO). Nujoma en devient le premier président et commence à prendre part dans la clandestinité à la lutte armée contre la puissance coloniale, l’Afrique du Sud, qui depuis le début des années 1950, administre le Sud-Ouest africain selon les principes et les lois de l'apartheid, classifiant la population entre races et divisant le territoire en réserves indigènes et terres riches ou fertiles réservées aux blancs.
Il parvient à faire reconnaître la SWAPO aux Nations unies comme seul représentant légitime du Sud-Ouest africain rebaptisé Namibie en 1968 alors que l’organisation internationale met fin au mandat sud-africain.
Forcé à l'exil, la SWAPO et Nujoma ne parviennent jamais à occuper un millimètre du territoire namibien, pourtant vaste et essentiellement désertique, durant toute la lutte armée. Pire, en 1975, l'Afrique du Sud envoie un contingent militaire envahir l'Angola, la base arrière de la SWAPO.
En avril 1976, dénonçant le népotisme, la corruption et l'inefficacité de la direction du mouvement, Andreas Shipanga l'un des cofondateurs de la SWAPO tente de prendre le contrôle du quartier général du parti à Lusaka en Zambie, mais Nujoma appelle à la rescousse Kenneth Kaunda, le président zambien, pour éviter d'être démis de ses fonctions par la force. Les rebelles sont finalement arrêtés et emprisonnés. Certains seront relâchés au bout de six mois, d'autres disparaîtront définitivement alors que Shipanga n'est lui-même libéré qu'en .
En dépit de l'échec de la lutte armée, Nujoma se maintient à la tête de l'organisation, soutenue par les régimes marxistes d'Angola, de Cuba et surtout de la République démocratique allemande.
En 1978, le Conseil de sécurité des Nations unies adopte la résolution 435 qui prévoit un processus menant à l'indépendance de la Namibie. Il faut cependant attendre le pour qu'un accord soit signé entre les belligérants, qui aboutit au retrait des Cubains d'Angola et des Sud-Africains de Namibie.
Aux élections de , supervisées par l'ONU et destinées à désigner une Assemblée constituante, la SWAPO emporte la victoire avec 57 % des suffrages[1] grâce à son implantation dans la tribu des Ovambos qui représentent 55 % de la population. Nujoma est élu par l'Assemblée constituante président du futur État dont l'indépendance est proclamée le .
Le jour de l'indépendance, Sam Nujoma prête serment en tant que président de la République de Namibie sous les yeux, entre autres, de Javier Pérez de Cuéllar, secrétaire général des Nations unies, Frederik de Klerk, président de la République d'Afrique du Sud et Nelson Mandela, tout juste libéré de prison[2].
Bien que marxiste, Nujoma applique dès le départ une politique modérée dans un contexte international défavorable aux régimes communistes. Son plan de réforme agraire est d’abord on ne peut plus consensuel entre blancs et noirs. À la suite de l'achat d'un avion de luxe Falcon par Nujoma en 1992, lequel est révélé par les journaux quelques semaines après que la Namibie a lancé un appel à l'aide internationale contre une sécheresse sévère, la Norvège suspend son aide financière au pays.
Le , il est largement réélu par 76,3 % des voix[1] et entame un second mandat en . Bénéficiant de la majorité nécessaire, Nujoma fait modifier la Constitution pour effectuer un troisième mandat. En , il est réélu avec 76,8 % des suffrages[1].
Au début des années 2000, constatant la forte demande des noirs en quête de terres cultivables, il propose une nouvelle réforme beaucoup plus autoritaire mais la réforme agraire semblable et désastreuse, alors en cours au Zimbabwe et effectuée par son ami Robert Mugabe, en suspend l’application.
En 2001, Sam Nujoma ordonne une répression contre les gays et les lesbiennes de Namibie, intimant cet ordre aux forces de l'ordre : « La police doit arrêter, emprisonner et expulser les homosexuels et les lesbiennes trouvés en Namibie. » À la suite de cet appel du président, une vague de violence homophobe se déchaîne dans tout le pays de la part de la police et de la population. Des homosexuels sont physiquement attaqués par des foules et ils sont massivement arrêtés et emprisonnés. Durant cette période, ceux et celles qui ne sont pas découverts sont obligés de vivre dans la peur et la clandestinité[3],[4],[5]. Lors d'un discours aux étudiants de l’université de Namibie à Windhoek, le président Nujoma continue de menacer la communauté LGBT namibienne : « La République de Namibie n'autorise pas l'homosexualité et le lesbianisme. La police a l'ordre de vous arrêter, de vous expulser et également de vous emprisonner. »[6] Son ministre des Affaires intérieures, Jerry Ekandjo, dit de son côté à sept cents policiers et policières fraîchement diplômés : « Éliminez les gays et les lesbiennes de la surface de la Namibie. S'ils ont un chien gay, tuez-le. »[7]
À la fin de son mandat, un Nujoma omnipotent et aigri s’égare en insultes homophobes[8] ou racistes contre les blancs, voire contre ses rivaux dans la SWAPO, tels Hidipo Hamutenya, limogé de son poste de ministre des Affaires étrangères deux jours avant le congrès de la SWAPO du qui devait choisir le candidat à l'élection présidentielle. Son soutien inconditionnel à Mugabe entache alors la réputation de la Namibie faisant craindre pour le pays une contagion zimbabwéenne.
En 2004, sous pression de la SWAPO, il renonce à modifier la Constitution une nouvelle fois et se choisit un successeur, Hifikepunye Pohamba, lequel est confortablement élu en novembre de la même année et succède à Nujoma le .
Son départ du pouvoir intervient alors à un bon moment pour la stabilité du pays, même s’il continue dans l’ombre à tirer les ficelles du gouvernement. En 2006, une délégation de la SWAPO venue lui demander de céder sa place de président du parti au président de la République, Hifikepunye Pohamba, provoque la fureur de Nujoma, qui leur répond par une fin de non-recevoir avant de sortir en claquant la porte[réf. nécessaire].
Sam Nujoma demeure président de la SWAPO jusqu’en 2007, année où il finit par accepter de démissionner.
En 2009, Sam Nujoma fait à plusieurs reprises des déclarations violentes, racistes et haineuses. À la mi-juin 2009, durant un discours à la ligue jeunesse de la SWAPO, il appelle celle-ci à prendre les armes et, selon ses propres termes, à « chasser les colons du pays. »[9] Le même mois, il attaque l'Église évangélique luthérienne germanophone de Namibie (DELK), l'accusant d'avoir « collaboré avec l'ennemi avant l'indépendance et peut-être encore d'être un ennemi ». Il déclare également : « Nous les tolérons. Mais s'ils ne se comportent pas bien, nous les attaquerons. Et lorsqu'ils appelleront leurs amis blancs d'Allemagne, nous leur tirerons une balle dans la tête. »[10]. En septembre 2009, lors d'un discours prononcé dans le nord de la Namibie pour défendre Robert Mugabe, Sam Nujoma attaque verbalement à plusieurs reprises les Américains, les Britanniques et les Allemands. Il exhorte ses partisans que : « dès que vous voyez un Anglais, frappez-le avec un marteau dans la tête ». Il ajoute en outre, comme il l’avait déjà fait en juin 2009, que « […] les Allemands qui ne veulent pas coopérer devraient recevoir une balle dans la tête. »[11]
Le nom de Sam Nujoma a été donné à plusieurs artères dans différentes villes du pays.
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