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piève de Corse De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Sevinfuori est une ancienne piève de Corse. Située dans l'ouest de l'île, elle relevait de la province de Vico sur le plan civil et du diocèse de Sagone sur le plan religieux.
La piève de Sevinfuori correspond au territoire des actuelles communes de :
Sevinfuori était une pieve du diocèse de Sagone[Note 1], dans le « Delà des Monts » (Di la da Monti)[Note 2].
Son territoire correspondait à ceux réunis des anciennes pièves de Sia, Salogna et Paomia réunis sous le noms de Siasalogna au XVIIIe siècle. Ces trois pièves correspondaient aux actuelles communes d'Ota, Piana et Cargèse.
Les pièves limitrophes de Sevinfuori sont :
Sia | Sevidentro | |||
N | Sevidentro | |||
O Sevinfuori E | ||||
S | ||||
Sorroingiù |
Au XIIe siècle, mettant en œuvre une réforme ecclésiastique impulsée par Landolfe de Pise et ses successeurs métropolitains, les Pisans instaurent les pièves comme divisions administratives sur l'île. Les pièves de Sia et Salogna sont créées. Durant des siècles, toutes deux font partie d'un fief dominé par les seigneurs de Leca, dont le domaine s’étendait du sud de Calvi jusqu'au nord d'Ajaccio. Le Vicolais était allié à des chefs rebelles comme Giovan Paolo di Leca (fin du XVe siècle, début du XVIe siècle), qui étaient en résistance contre Gênes. Les pièves de la région seront dévastées par les Génois et les incursions turques.
Giovan Paolo de Leca fera allégeance à l'Office qui, en retour, l'investira du vaste fief de ses ancêtres, s'étendant des plaines d'Ajaccio aux confins de la Balagne.
La Banque de Saint-Georges exerce alors une répression sévère sur la région. Elle confisque les biens seigneuriaux et de ceux des rebelles alliés des Leca après les avoir bannis. Elle met en œuvre une véritable politique de désertification, faisant dévaster toute la contrée, détruire maisons et cultures.
Vers 1520, la piève de Salogna comptait environ 1 000 habitants[1]. Ses lieux habités étaient :
Celle de Paomia comptait un seul lieu habité : Paomia, qui comptait environ 750 habitants[1].
Des travaux historiques mentionnent l'existence de la piève de Revinda, « dont le territoire semble cependant avoir été rapidement intégré à celui de Salogna ainsi que le font apparaître des sources d'archives de la fin du XVe siècle ».
Au XVe siècle, conséquence de la prise de Constantinople par les Turcs en 1453, les Barbaresques commencent à razzier les côtes (ils le feront durant environ 3 siècles). Pour rassurer les populations, la république de Gênes impose la construction de tours littorales aux frais des pièves et communautés. Plusieurs tours sont érigées sur les pointes côtières : tour de Turghiu, tour d'Orchinu, tour d'Omigna, tour de Paomia, tour de Sagone, etc.
Au XVIe siècle, la région est ravagée par Antoine Spinola lorsqu'il faisait la guerre aux seigneurs de Leca. La plus grande partie des habitants s'étaient, à cette époque, retirés dans les pièves voisines.
Au XVIe siècle, le littoral de la Corse continue d'être razzié. Toute la côte entre Calvi et Ajaccio subit de fréquentes attaques des Turcs ottomans[Note 5]. Paomia est ravagée, les habitations et édifices religieux sont détruits.
Au milieu du XVIe siècle, la Banque de Saint-Georges décide de faire fortifier le golfe de Porto par l'érection du fortin de Girolata et de la tour de Sia, dite actuellement de Porto, en concédant des terres du Sia à des patriciens génois. Durant la seconde moitié du XVIe siècle, le dispositif défensif s'avère peu dissuasif, les barbaresques intensifient leurs incursions dévastatrices. Ils profitent des désordres provoqués dans l'île par la "guerre des Français" ou "expédition de Corse" (1553-1559) puis des luttes de Sampiero Corso et de son fils Alphonse d'Ornano contre l'autorité génoise (1564-1567). Vers la fin du XVIe siècle, les basses terres du Salognu, ruinées, sont définitivement abandonnées, tout comme ses voisines Sia et Paomia.
En 1540 les pièves du littoral de l'île subissent les raids dévastateurs du pirate et amiral ottoman Dragut. Salogna et Sia sont ravagées. Le pirate, pourchassé par la flotte de Giannetino Doria, neveu de l'amiral Andrea Doria, est capturé dans le golfe de Girolata.
En fin du XVIe siècle, les barbaresques desserrent leur étreinte ; l'habitat se recompose.
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Au début du XVIIIe siècle, la piève de Salogna se trouvait dans la province (ou juridiction) de Vico. Elle absorbera en grande partie le Sia, le restant l'étant par le Sevidentro. La nouvelle piève prend le nom de Siasalogna (ou encore Sia-Salogna).
Sur la Carte nouvelle de l'isle de Corse[3] dressée par le Sr Robert de Vaugondy Gilles, cartographe, et éditée en 1756, elle occupe la partie septentrionale de la juridiction de Vico qui démarre au nord de Porto, Girolata se trouvant dans la juridiction de Calvi.
Dans son rapport dressé à la demande des Génois, l'abbé Accinelli narre que la Siasalogna était presque détruite.
« Sei Pievi, cioè Vico, Sorunzù, Sevinentro, Cruzini, e Siasalogna' con 4 000 e più abitanti formano questa Giurisditione. Dette pievi à risalva di quella di Vico sono quasi distrutte. Li suoi villaggi sono Otta, le Piane, e Paomia de Greci, hà il suo scalo nel principio del Golfo di Sagone, avendo annesso altro piccolo vilagio con chiesa dedicata à S.Martino la maggior parte però de Greci abitano in Paomia 450 abitanti fà la Pieve di Sevinentro formata da 5 ville : Eviza, Marignano, Chidazzo, Cristinaccie e Tasso »
— Francesco Maria Accinelli - Storia veridica della Corsica
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En 1676 arrivent près de 800 immigrés grecs auxquels Gênes a accordé le territoire de Paomia. La colonie relève et bâtit les maisons et édifices religieux dans 5 des lieux rasés au siècle précédent. Ces hameaux sont : Pancone (u Pancone), Corone (Curona), Rondolino (u Rundulinu), Salici (u Salge) et Monte-Rosso. « L'église qui devait desservir la paroisse fut bâtie dans le hameau de Rondolino, qui formait le milieu, et elle fut dédiée à Notre-Dame de l'Assomption. Un monastère fut aussi construit dans le hameau de Salici »[4].
55 ans après leur installation, les Grecs avaient fait de Paomia, "l'un des jardins de la Corse", comme l'écrivait l'historien Limperani qui avait visité la région en 1713.
Le , la communauté grecque de Paomia, est envahie par une véritable armée de Corses qui brûlent et détruisent tout. Deux raisons essentielles expliquent ces faits :
La piève de Paomia que les Génois avaient accordée aux Grecs en 1676, sera ravagée dès 1731, désertée par ses occupants partis se réfugier à Ajaccio. Sur la "Carte militaire de l'Isle de Corse où sont marquées toutes les paroisses et tous les principaux hameaux de chaque pieve" (1768)[7], Paomia n'y figure plus. La cité de Cargèse est fondée en 1773 par les mêmes Grecs de retour d'Ajaccio.
En 1756, sur la "Carte nouvelle de l'isle de Corse"[8] dressée par le Sr Robert de Vaugondy[Note 6], sur ordre du Maréchal De Maillebois (image ci-contre), la communauté de Paomia ne figure pas ; mais paraissent San Martino et la tour de Paomia aujourd'hui dite « tour de Cargèse ».
De même, sur la "Carte militaire de l'Isle de Corse où sont marquées toutes les paroisses et tous les principaux hameaux de chaque pieve" (1768)[9], on ne trouve plus trace de Paomia.
Durant la grande révolte des Corses contre Gênes, qui dura de 1729 à 1769, l’abbé Francesco Maria Accinelli auquel Gênes avait demandé d'établir à des fins militaires une estimation des populations à partir des registres paroissiaux, avait rapporté la destruction de la pieve de Siasalogna qui comprenait les communautés d'Ota, de Piana et de Paomia : « Giudisditione di Vico : Pieve di Siasalogna distrutta : Otta 76. Piane 187. Paomia de Greci 626. »[10].
Au XIIe siècle, le territoire était dominé par les nobles pisans[réf. nécessaire] venus chasser les Maures[Qui ?] de l'île. Les Génois tentent de placer toute la Corse sous leur autorité mais trouvent des féodaux hostiles à leur emprise, tel le noble Giudice de Cinarca au milieu du XIIIe siècle. Celui-ci devient maître de l'île et se fait élire comte de Corse en 1264. Privé du soutien des Pisans et trouvant l'hostilité de la plupart des féodaux insulaires, il est finalement trahi par les siens et livré à ses ennemis à la fin du siècle. Il meurt au début du XIVe siècle.
Profitant de profonds désordres, des nobles tentent de reconstituer les domaines dont le comte de Corse les avait dépossédés. Leurs agissements provoquent la révolte antiseigneuriale de 1358 qui affecte l'ensemble de la Corse et qui verra s'affirmer le mouvement communal. La plupart des châteaux sont détruits, dont celui de la Foce d'Orto.
Au XVIIIe siècle, six pievi « cioè Vico, Sorunzù, Sevinentro, Cruzini, e Siasalogna con 4 000 e più abitanti » forment la juridiction de Vico[10].
Les pièves de Sia, Salogna et Paomia relevaient de l'autorité de l'évêque de Sagone. Pour des raisons sécuritaires, celui-ci résidait dans la pro-cathédrale de Calvi. Le diocèse était composé de 10 pièves : « Pino, Olmi, in Balagna, Vico, Siasalogna, Paomia, Ginerca, Sorunzù, Crozini, e Sorunzù di sotto, cioè Sevinentro »[10].
À l'origine, la piève de Salogna était l’église Saint-Marcel. Elle avait été construite au XIIe siècle, en même temps que les trois églises piévanes dédiées à saint Jean-Baptiste de Paomia, Sevendentro et Sia. L’église Saint-Marcel de Salogna, désaffectée au fil des temps, en raison des guerres et incursions barbaresques, est remplacée par l'église St Pierre et Paul.
Érigée en cure en 1713 par l'évêque de Sagone, en remplacement de l’église Saint-Marcel de Salogna, l'église St Pierre et Paul devient la Pieve du Salognu. Elle sert d'église curiale jusqu'en 1795, date de l'ouverture au culte de l'église de l'Assomption. L'église St Pierre et Paul date du XIIe siècle. Elle desservait depuis la « villa » de la Piana. Ruinée au XVe siècle par les guerres féodales opposant les seigneurs de Leca à Gênes, désertée et abandonnée à la suite des incursions répétées des Barbaresques, elle est rebâtie à la fin du XVIIe siècle.
L'église mentionné ruinée en 1868, est restaurée 10 ans plus tard et transformée en chapelle funéraire. Elle est devenue propriété de la commune.
L'église St Pierre et Paul est reprise à l'inventaire général du patrimoine culturel de la Collectivité territoriale de Corse[11].
L'église A Vecchia Chiesa, dédiée à Saint Jean-Baptiste (près de l'actuelle entrée du cimetière d'Ota), était l'église piévane de Sia, un lieu habité depuis longtemps rayé des cartes. Elle avait été construite au XIIe siècle, en même temps que les églises saint Jean-Baptiste de Paomia et de Sevendentro, ainsi que l'église saint Marcel de la Salogna.
L'église Saint-Jean-Baptiste dite « église piévane Saint-Jean-Baptiste de Paomia » construite au XIIe siècle, se situe à Paomia. Elle a constitué au cours du Moyen Âge l'église principale (Pieve) de la pieve de Paomia.
Elle a été plusieurs fois dévastée par les Barbaresques dès la fin du XVe siècle. Elle est reconstruite en fin du XVIIe siècle par la colonie grecque de Vitylo (actuellement Oytilo, en grec moderne Οίτυλο). Elle est à nouveau endommagée en 1731, lors de l'insurrection des Corses contre l'autorité génoise, avant d'être définitivement abandonnée. En 1839, elle est visitée par Prosper Mérimée alors en tournée en Corse.
Elle est reprise à l'Inventaire général du patrimoine culturel[12].
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