Saint-Pol-sur-Ternoise
commune française du département du Pas-de-Calais De Wikipédia, l'encyclopédie libre
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Saint-Pol-sur-Ternoise est une commune française située dans le département du Pas-de-Calais en région Hauts-de-France.
La commune est le siège de la communauté de communes du Ternois qui regroupe 103 communes et compte 37 469 habitants en 2021. Ce fut une ville de l'ancienne province d'Artois.
Située dans la région Hauts-de-France, plus précisément dans le département du Pas-de-Calais (arrondissement d'Arras), la commune est le centre d'impulsion du pays du Ternois.
Elle se situe au carrefour entre les routes d'Amiens à Béthune ou Saint-Omer et Dunkerque d'une part et d'Arras à Boulogne-sur-Mer et la Côte d'Opale d'autre part.
Le territoire de la commune est limitrophe de ceux de sept communes :
La superficie de la commune est de 8,24 km2 ; son altitude varie de 82 à 149 mètres[1].
Le sous-sol de la commune est essentiellement crayeux. Le sol est constitué en grande partie par le limon des plateaux.
Le relief de la commune est peu accidenté. Cependant, la vallée de la Ternoise naissante constitue le cœur du site dominé par le Mont sur lequel fut construit le château féodal. La végétation est commune à celle de tout le Nord de la France. Le paysage est caractérisé par la présence de prairies dans la vallée surtout et de terres cultivées sur le plateau.
Le territoire de la commune est traversée par la Ternoise, rivière de 43 kilomètres affluent de la Canche qui elle-même se jette ensuite dans la Manche. La Ternoise prend sa source dans la commune d'Ostreville[2].
En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[3]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Côtes de la Manche orientale, caractérisée par un faible ensoleillement (1 550 h/an) ; forte humidité de l’air (plus de 20 h/jour avec humidité relative > 80 % en hiver), vents forts fréquents[4].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,2 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 13,8 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 843 mm, avec 12,7 jours de précipitations en janvier et 9,4 jours en juillet[3]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Humières à 9 km à vol d'oiseau[5], est de 10,9 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 856,9 mm[6],[7]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[8].
La commune s'inscrit dans les « paysages du Ternois » tels qu’ils sont définis dans l’atlas de paysages de la région Nord-Pas-de-Calais, conçu par la direction régionale de l'Environnement, de l'Aménagement et du Logement (DREAL)[Note 2],[9].
Ces paysages, qui concernent 138 communes avec trois pôles d’attraction que sont Hesdin à l'ouest, Saint-Pol-sur-Ternoise à l’est et, dans une moindre mesure, Frévent en lisière sud, sont délimités par deux cours d’eau : la Canche au Sud et la Ternoise au Nord. Ces paysages sont composés de plateaux, de vallées et de bocages. Les plateaux du Ternois montrent une structure tabulaire assez plane et une altitude assez régulière avec des points culminants entre 150 et 160 m.
Le territoire d’une vingtaine de kilomètres du Nord au Sud et d’Est en Ouest, est traversé par la D 939 reliant Saint-Pol-sur-Ternoise à Hesdin, par la D 912 entre Saint-Pol-sur-Ternoise et Frévent et par la ligne ferroviaire de Saint-Pol-sur-Ternoise à Étaples dans la vallée de la Canche. La position excentrée, en l’absence de grands axes autoroutiers ou ferrés structurants, a permis au Ternois de conserver un caractère rural et une certaine qualité de paysage.
Au niveau de l’occupation des sols, les surfaces cultivées sont omniprésentes sur les plateaux, avec majoritairement la culture de la betterave et de la pomme de terre, et représentent près de 72 % de la surface totale de ces paysages du Ternois, les espaces artificialisés, cantonnés dans les fonds de vallée, représentent 13 % et les surfaces boisées, présentes dans les deux principales vallées de la Ternoise et de la Canche, ne représentent que 6 %[10].
L’inventaire des zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) a pour objectif de réaliser une couverture des zones les plus intéressantes sur le plan écologique, essentiellement dans la perspective d’améliorer la connaissance du patrimoine naturel national et de fournir aux différents décideurs un outil d’aide à la prise en compte de l’environnement dans l’aménagement du territoire.
Le territoire communal comprend une ZNIEFF de type 1[Note 3] : le bois de Saint-Michel-sur-Ternoise, d’une superficie de 194 hectares et d'une altitude variant de 25 à 146 mètres. Cette ZNIEFF est occupée dans sa partie centrale par un massif forestier typique des bois artésiens avec hêtraie, érablaie et frênaie[11].
Au , Saint-Pol-sur-Ternoise est catégorisée petite ville, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[12]. Elle appartient à l'unité urbaine de Saint-Pol-sur-Ternoise[Note 4], une agglomération intra-départementale regroupant huit communes, dont elle est ville-centre[Note 5],[13],[Insee 1]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Saint-Pol-sur-Ternoise, dont elle est la commune-centre[Note 6],[Insee 1]. Cette aire, qui regroupe 72 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[14],[15].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (59,9 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (61,9 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (51,2 %), zones urbanisées (22,9 %), forêts (8,8 %), zones agricoles hétérogènes (8,7 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (8,4 %)[16]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
La ville de Saint-Pol s'est construite sur les deux rives de la Ternoise. Elle s'est développée à partir du carrefour des axes nord-sud et est-ouest en débordant sur les rebords du plateau du Ternois. La ville de Saint-Pol forme avec Saint-Michel-sur-Ternoise, Gauchin-Verloingt et Ramecourt un seul et même ensemble urbain, le bâti étant continu entre ces trois communes.
En 2009, le nombre total de logements dans la commune était de 2 505, alors qu'il était de 2 350 en 1999[Insee 2].
Parmi ces logements, 90,7 % étaient des résidences principales, 1,2 % des résidences secondaires et 8,1 % des logements vacants. Ces logements étaient pour 67,5 % d'entre eux des maisons individuelles et pour 29,8 % des appartements[Insee 3].
La proportion des résidences principales, propriétés de leurs occupants était de 43,1 %, en baisse par rapport à 1999 (45,9 %). La part de logements HLM loués vides (logements sociaux) était de 14,2 % contre 16,1 % en 1999, leur nombre ayant diminué de 349 à 323[Insee 4].
Au milieu d'une région rurale distante d'une trentaine de kilomètres des centres urbains plus importants comme Arras ou Béthune, la commune concentre un nombre important d'activités économiques et de services : commerce, artisanat, banque, santé, établissements scolaires, etc.
Pour cette raison, la commune, malgré sa taille réduite, polarise fortement le territoire qui l'entoure.
Le nom de la localité est attesté sous les formes Sanctus Paulus (1051) ; Sanctus Paullus (1239) ; Sanctus Paulus in Ternesio (1291) ; Sainct-Paoul (1550) ; Tervana seu Paulopolis (XVIIe siècle) ; Pol (1793)[17].
Des auteurs ont confondu, à cause de la ressemblance des noms, Tervana-Saint-Pol, avec Tervanna-Thérouanne, capitale des Morins. C'est à cause de l'U qui remplaça longtemps le V : Tervana, qu'on écrivit d'abord Terüana et non Terüanna, Thérouanne avec deux N. Marianus Scottus, qui écrivit vers le milieu du XIe siècle, dit que Clodion le chevelu, chef des Francs saliens, un des peuples germaniques qui constituaient la ligue des Francs, vainquit les Romains vers l'an 438, et s'empara des Tervaniens et des Morins. Il distingue bien ainsi les deux peuples.
Saint-Pol est hagiotoponyme. Ce nom de Tervana fut changé en celui de Saint-Pol de la façon suivante : les Danois étant venus faire une incursion chez les circonvoisins, mirent tout à feu et à sang, nulle forteresse, nulle chaumière ne fut épargnée. Après l'orage, quand le flot dévastateur se fut retiré, on vit au milieu de cette contrée ruinée, la petite ville sourire paisible et toute rayonnante de tranquillité. Cela se passa en 881, au temps de Louis III et Carloman II, un an après l'incendie d'Arras par les Normands. Un nuage miraculeux sans doute l'avait enveloppée, grâce à la Vierge dit-on ! Et l'ennemi l'avait croisée sans la voir. Nos bons aïeux ne se contentèrent pas de reconnaître par des neuvaines la protection du saint apôtre, sous le patronage duquel ils avaient déjà placé leur ville ; ils voulurent la nommer du nom de leur saint.
Les habitants ont encore le même saint pour patron. Pol est en français la forme normale de Paulus, dont une variante à visée étymologique est Paul (comparer latin vulgaire auricula et français oreille, non *aureille).
La Ternoise est une rivière de la région Hauts-de-France, dans le département du Pas-de-Calais.
Durant la Révolution, la commune porte le nom de Pol[1]. Les sans-culottes voulaient, quant à eux, changer radicalement le nom de la commune en l'appelant, Ternois libre.[réf. nécessaire]
Des fouilles archéologiques ont mis au jour des bifaces abbevilliens et acheuléens dans la vallée de la Ternoise.
L'archéologie a révélé la présence d'agriculteurs dans la vallée de la Ternoise et la présence d'une hache de parade de ~ 2 300 av. J.C., venant selon toute vraisemblance de Bretagne, laisse supposer l'existence d'une activité commerciale.
Certains pensent que les Gaulois créèrent une agglomération sur le site de Saint-Pol, à cause d'une galerie qui se trouvait le long du château, du côté de la ville, et que cette architecture en galeries se retrouve à l'époque gauloise.
Quoi qu'il en soit, il est possible que les Morins et les Atrébates, comme le reste des peuples de la Gaule, ayant besoin de se préparer un refuge en cas d'alerte, plaçaient des forts sur les hauteurs et dans le voisinage des rivières.
Les Romains auraient pu construire sur le site une agglomération secondaire (vicus), parce que pendant les guerres en Morinie, ou pendant les 500 ans à peu près qu'ils restèrent en Gaule soumise à leur domination, ils auraient pu fonder une forteresse, ce qu'on serait porté à croire, à cause des chemins qui y aboutissent (à savoir, le chemin de Thérouanne, celui des sept voies en Boulonnais, qui pouvait arriver en face de la Sénéchaussée et celui d'Arras qui pouvait, lui, entrer par la porte du vieux château, à l'est).
On a retrouvé des statères en or et en bronze à Saint-Pol.
Le château surgit donc au-dessus de la petite rivière de Lhena ou Terna, plus tard Thernois, Ternois et enfin Ternoise. Les maisons ne durent pas tarder à arriver.
Quand César vint attaquer les Morins, qu'il eut bien de la peine à soumettre, nous étions donc des braves, alors, que nous ayons eu un beau château ou de pauvres cabanes. Les Romains envoyaient la cavalerie de leurs armées des Gaules se refaire dans ce pays ; et des écrivains trouvèrent de là l'étymologie de Tervane ou Terrane, nom qu'il porta longtemps ainsi que la ville. Ce nom disent-ils, fut formé de celui que les Romains donnèrent à tout ce pays Terra avenae, Terre d'avoine. Il suffit d'une petite syncope pour en faire celui de Tervana. Nous verrons d'ailleurs un comte de Tervane Saint-Pol ajouter à son nom de Hugues celui de Campdavaine ou champ d'avoine, et prendre pour armoiries une gerbe d'or en champ d'azur. Comme on disait le pays Tervanois, il n'est pas étonnant que bientôt, par la vitesse de la prononciation, on ait dit Ternois en parlant du pays et de la rivière, ce nom resta longtemps, on disait : le comté de ternois.
Il est possible que la voie romaine reliant Samarobriva (Amiens) passa par Saint-Pol. On a retrouvé des traces de villa gallo-romaine à Herlin-le-Sec.
À la fin du IIe siècle eurent lieu les premières invasions germaniques avec les incursions des Alamans. On en retrouve la trace dans la toponymie des villages et lieux-dits du Ternois.
Période mérovingienne Tervane ou Saint-Pol et le pays de Tervane, pays Ternavien, et enfin pays de Ternois, furent érigés en comté vers 543. Un comte de Boulogne nommé Roulphe ou Rodolphe, fils d'Aimeric, lui-même fils de Leger ou Leodgard (premier comte de Boulogne en 511) donna alors en dot cette contrée à sa fille. Ce Roulphe, outre sa fille mariée à Leodegond, avait un fils nommé Robert ou Robrès, qui s'empara de la Flandre, du pays des Normands, et donna à sa fille, épouse d'un comte de Vermandois, ce qu'il appela le comté d'Hesdin.
La présence du christianisme est attestée dans la région de Saint-Pol au VIIe siècle par l'archéologie. Un monastère fut créé à Blangy en 682.
Période carolingienne La conservation d'une ville seule, restée debout au milieu du sac de toutes les autres et de la dévastation de toute la contrée qui l'entoure, a été remarquée par les chroniqueurs.
« Il y a, dit Lambert d'Ardres, un bourg et son château appelé Tervana, situé près de la rivière Téna ou Terna, commandant à tout le territoire qui s'étendait même au-delà de la Canche… Ce bourg avait le nom de Tervana, avant de 900 de J-C… Ce nom fut changé en celui de St-Paul, parce que, lors d'une incursion des Danois en 881, ce bourg et son château éprouvèrent la protection de Saint Paul. Pauli Fanum (le temple de saint Paul) seul, n'est pas compté parmi les endroits qui furent réédifiés; c'est qu'il n'avait pas été détruit. Le nom de Tervaniens fut changé en celui de Saint-Polois. »[réf. nécessaire] Après tout, libre à nous de croire que les habitants, attaqués comme les autres, joignirent le courage aux prières, et que dévotement persuadés que leurs prières seules les avaient sauvés, ils en témoignèrent, comme ils le pouvaient, leur reconnaissance au saint.
La paroisse de Saint-Pol aurait été fondée vers 900-910.
En 1030, pour la première fois, il est fait mention du château de Saint-Pol. Roger, comte de Saint-Pol, fonda le chapitre Saint-Sauveur qui desservit l'église du château. Il fit restaurer l'Abbaye Sainte-Berthe de Blangy-sur-Ternoise qui lui servit de nécropole.
Au XIIe siècle, la maison de Campdavaine détint le comté de Saint-Pol. En 1202, Hugues IV de Campdavaine, dernier comte de la famille de Candavène octroie aux bourgeois de Saint-Pol une charte communale.
Au XIIIe siècle, le comté et la ville de Saint-Pol passèrent à la maison de Châtillon. En 1354, le comté de Saint-Pol passa par mariage à la maison de Luxembourg.
En 1381, le comté d'Artois échut au duc de Bourgogne Philippe le Bon. Louis de Luxembourg-Saint-Pol, connu dans l'histoire comme le connétable de Saint-Pol joua double-jeu entre le duc de Bourgogne Charles le Téméraire et le roi de France Louis XI. Découvert, il fut fait prisonnier, jugé et décapité en place de Grève, à Paris en 1475. Le comté de Saint-Pol passa alors à la maison de Bourbon-Vendôme en 1482.
Saint-Pol et le Ternois vécurent aux XVIe et XVIIe siècles une période de guerre quasi permanente.
En 1556, le roi de France Henri II donna le comté de Saint-Pol à François de Clèves.
En 1582, les Français incendièrent la ville mais épargnèrent les édifices religieux.
En 1593, ce fut au tour des Espagnols d'incendier une nouvelle fois Saint-Pol.
En 1635, un incendie accidentel détruisit en partie la ville.
En 1649, Turenne prit Saint-Pol pour le compte du roi Louis XIV.
En 1659, la Paix des Pyrénées entre la France et l'Espagne attachait définitivement Saint-Pol et le Ternois au royaume de France.
En 1705, le comté de Saint-Pol échut à Louis II de Melun.
En 1710, au cours de la Guerre de succession d'Espagne, les troupes du Prince Eugène de Savoie arrivèrent jusqu'aux abords de Saint-Pol.
En 1723, la ville fut victime d'une épidémie de suette.
En 1765, Charles de Rohan-Soubise, maréchal de France et comte de Saint-Pol gagna son procès contre les bourgeois de Saint-Pol au sujet de l'élection du maire.
En 1789, le curé de Saint-Pol, Jacques Leroux fut élu député du Tiers état.
Saint-Pol fut chef-lieu de district de 1790 à 1795, puis de canton de 1800 à 1801, et d'arrondissement de 1801 à 1926[1].
Pendant la Terreur, il y eut 34 guillotinés à Saint-Pol.
À la fin de l'épopée napoléonienne, lors de la Campagne de France, le 19 février 1814, la ville fut investie par les cosaques. Saint-Pol et le Ternois demeurèrent sous l'occupation des troupes prussiennes et anglaises jusque 1819.
Pendant le XIXe siècle et le début du XXe siècle, Saint-Pol et le Ternois restèrent à l'écart de la révolution industrielle. Seules sont présentes l'industrie textile et quelques industries agro-alimentaires.
En 1875 arrive le chemin de fer à Saint-Pol. La gare de Saint-Pol-sur-Ternoise se trouve sur les lignes d'Arras à Saint-Pol, de Saint-Pol à Étaples et de Fives à Abbeville.
Pendant la Première Guerre mondiale, Saint-Pol, située à l'arrière du front accueillit des hôpitaux militaires. Une cantine militaire était installée à la gare de Saint-Pol[19].
Au début de la Seconde Guerre mondiale, au cours de la Bataille de France de 1940, la ville de Saint-Pol accueillit des réfugiés belges qui fuyaient vers le sud. Les Allemands occupèrent la ville à partir du 19 mai 1940.
La gare de Saint-Pol fut presque complètement détruite par les bombardements aériens alliés des 4 et 7 septembre 1943[19]. Les Allemands construisirent un blockhaus devant la gare en prévision d’éventuels combats avec les armées alliées. Ce blockhaus était censé défendre l'accès à la route d'Arras.
Lors des combats de la libération de la France, en juin 1944, la ville de Saint-Pol-sur-Ternoise subit de violents bombardements de la part de l’aviation alliée. Le centre-ville a été durement atteint : outre la gare, l’église, l’hôtel de ville et une partie des rues commerçantes furent totalement détruits.
Saint-Pol-sur-Ternoise reçoit la croix de guerre 1939-1945 le 10 octobre 1949[20].
La reconstruction du centre-ville et des principaux monuments, hôtel de ville, église et gare débuta dès 1946 et s'échelonna jusque 1965 avec l'ouverture au public de la nouvelle gare.
La commune se trouve dans l'arrondissement d'Arras du département du Pas-de-Calais.
La commune était le siège de la Communauté de communes du Saint-Polois créée fin 1995.
Dans le cadre de la réforme des collectivités territoriales françaises, par la loi de réforme des collectivités territoriales du 16 décembre 2010[21] (dite loi RCT) destinée à permettre notamment l'intégration de la totalité des communes dans un EPCI à fiscalité propre, la suppression des enclaves et discontinuités territoriales et les modalités de rationalisation des périmètres des établissements publics de coopération intercommunale et des syndicats mixtes existants, cette intercommunalité fusionne avec sa voisine, la communauté de communes du pays d'Heuchin, formant le la communauté de communes des Vertes Collines du Saint-Polois.
Un nouveau mouvement de regroupement intercommunal intervient dans le cadre des dispositions de la loi portant nouvelle organisation territoriale de la République (Loi NOTRe) du 7 août 2015, qui prévoit que les établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) à fiscalité propre doivent avoir un minimum de 15 000 habitants[22]. À l'initiative des intercommunalités concernées[23], la Commission départementale de coopération intercommunale (CDCI) adopte le 26 février 2016 le principe de la fusion de :
La communauté de communes du Ternois, qui résulte de cette fusion et dont la commune est désormais le siège, est créée par un arrêté préfectoral qui a pris effet le [27].
La commune était depuis 1793 le chef-lieu du canton de Saint-Pol-sur-Ternoise[1]. Dans le cadre du redécoupage cantonal de 2014 en France, la composition de ce canton, dont la commune est désormais le bureau centralisateur, est modifié et regroupe désormais 88 communes.
Pour l'élection des députés, la commune fait partie de la première circonscription du Pas-de-Calais.
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
---|---|---|---|---|
novembre 1944 | mai 1953 | Oscar Ricque | Directeur d'école | |
mai 1953 | mars 1959 | Lucien Duprez | Huissier de justice | |
mars 1959 | mars 1965 | Pierre Bonnel | RI | Pharmacien Conseiller général de Saint-Pol-sur-Ternoise (1967 → 1972) Député du Pas-de-Calais (3e circ.) (1968 → 1973) |
mars 1965 | novembre 1989 | Lucien Pignion | SFIO puis PS |
Inspecteur de l'enseignement primaire Député du Pas-de-Calais (3e circ.) (1973 → 1986) Décédé en fonction |
novembre 1989 | 1992 | Rémy Cachera | PS | Démissionnaire |
1992 | juin 1995 | Maurice Louf | PS | Chargé de mission au conseil général du Pas-de-Calais |
juin 1995[29] | juin 2000[30],[31] | Philippe Vasseur | UDF | Journaliste, Député du Pas-de-Calais (1986 → 1995 et 1997 → 2000), Ministre de l'Agriculture, de la Pêche et de l'Alimentation (1995 → 1997) Démissionnaire |
juin 2000 | mars 2001 | Jean Pépin | UDF | |
mars 2001 | mars 2008 | Maurice Louf | PS | Directeur d'association, Conseiller général de Saint-Pol-sur-Ternoise (2004 → 2015) |
mars 2008 | juin 2011[32] | Yves Héniart | DVD | Mandat écourté à la suite de la démission d'une majorité de conseillers municipaux |
26 juin 2011[33],[34] | mai 2020[35] | Maurice Louf[36],[37] | PS | Conseiller général de Saint-Pol-sur-Ternoise (2004 → 2015[38]) |
mai 2020[39] | décembre 2022 Démissionnaire[40] |
Benoît Demagny[41] | SE | Ancien directeur d'usine Vice président de la communauté de communes du Ternois (2020 → 2022)[40] |
8 décembre 2022[40] | En cours (au 13 décembre 2022) |
Danielle Vasseur |
La commune s'est dotée d'un conseil municipal des jeunes[42].
La commune est jumelée avec :
Ville | Pays | Période | ||
---|---|---|---|---|
Hebden Bridge[43],[44] | Royaume-Uni | depuis | ||
Warstein[43] | Allemagne | depuis |
Les habitants de la commune sont appelés les Saint-Polois[45], anciennement les Polopolitains.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[46]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[47].
En 2021, la commune comptait 4 838 habitants[Note 7], en évolution de −3,8 % par rapport à 2015 (Pas-de-Calais : −0,76 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
2018 | 2021 | - | - | - | - | - | - | - |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
4 942 | 4 838 | - | - | - | - | - | - | - |
En 2018, le taux de personnes d'un âge inférieur à 30 ans s'élève à 34,8 %, soit en dessous de la moyenne départementale (36,7 %). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à 60 ans est de 28,5 % la même année, alors qu'il est de 24,9 % au niveau départemental.
En 2018, la commune comptait 2 348 hommes pour 2 594 femmes, soit un taux de 52,49 % de femmes, légèrement supérieur au taux départemental (51,50 %).
Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit.
Hommes | Classe d’âge | Femmes |
---|---|---|
0,6 | 2,9 | |
6,7 | 12,8 | |
16,1 | 17,4 | |
21,5 | 20,0 | |
16,7 | 15,4 | |
20,8 | 17,0 | |
17,7 | 14,5 |
Hommes | Classe d’âge | Femmes |
---|---|---|
0,5 | 1,6 | |
5,6 | 8,9 | |
16,7 | 18,1 | |
20,2 | 19,2 | |
18,9 | 18,1 | |
18,2 | 16,2 | |
19,9 | 17,9 |
La commune dépend de l'académie de Lille et de l'inspection académique du Pas-de-Calais.
Elle administre[51] une école maternelle (école Lucien-Pignion de 218 élèves en 2013-2014[52]) et deux écoles élémentaires communales (école Jacques-Prévert de 214 élèves en 2013-2014[53] et Jean-de-la-Fontaine de 149 élèves en 2013-2014[54]) et dispose d'une école élémentaire privée Sainte-Anne de 177 élèves en 2013-2014[55].
Le département gère deux collèges (Salengro et Saint-Louis[56]) et la région Nord-Pas-de-Calais deux lycées (le lycée d'enseignement général et technologique Albert-Châtelet et le lycée professionnel Pierre-Mendès-France)[57].
Fondée en 1837 par Bruno Danvin, elle conserve un fonds ancien d'histoire locale et régionale de plus de 12 000 ouvrages du XVIe siècle à nos jours : registres d'état civil, livres imprimés, journaux… Elle est installée au Centre Henri-Picot en face du musée.
La création du musée de Saint-Pol remonte à 1838 mais une partie des collections fut dispersée en 1887. En 1907, le musée fut réinstallé dans la mairie sous l’impulsion d’Edmond Edmont. En 1967, il fut rouvert dans la chapelle des Sœurs-Noires. Il renferme quatre types de collections :
Le musée accueille chaque année des expositions d’œuvres d’artistes contemporains.
Créée en 1960, située place Louis-Lebel, cette bibliothèque est membre de l'Union nationale Culture et Bibliothèque reconnue d'utilité publique.
La Maison des jeunes et de la culture (MJC) du Ternois organise différentes activités de loisirs: danse, sport, travaux manuel, couture, théâtre…
Le cinéma Le Régency de 140 places a rouvert en 1988. Il est classé Art et Essai et Label Jeune public.
L'école de danse Academy Ballet propose des cours de danse classique et contemporaine.
Atelier de pratique artistique en Ternois.
Le collectif 360 s'est fixé pour mission l'organisation d'événements artistiques franco-anglo-allemands.
L'école de cirque Cirqu'en cavale enseigne les arts du cirque et organise des spectacles.
La commune possède une harmonie municipale, société de musique créée en 1815.
L'école de musique existe depuis 1932 : cours d'instruments (clarinette, cor, flûte traversière, hautbois, percussions, piano, saxophone, trompette, tambour, tuba...) et classe d'orchestre.
Le Cercle historique du Ternois est une société savante qui a pour but l'étude de l'histoire locale et du patrimoine du Ternois ainsi que la publication d'ouvrages les concernant.
L'association « Les Baladins des Temps Jadis » organise chaque année la commémoration historique des événements ayant marqué la commune et sa région depuis le haut Moyen Âge.
L'association « Les Pères la Joie » est une société fondée en 1922 de musiciens et de danseurs du folklore local à but carnavalesque. Après une éclipse, la troupe fut réactivée en 1952. La tenue des « Père la Joie » est celle traditionnelle du meunier saint-polois : roulière en toile bleue, pantalon blanc, bonnet bleu, haut faux-col. Deux géants, un âne et un moulin, complètent la troupe.
Saint-Pol-sur-Ternoise est, entre autres, connue pour son club de basket-ball, le « Basket Club Saint-Polois » et son club de football, l'USSP (union sportive Saint-Poloise).
L'USSP évolue pour la saison 2020-2021 dans le championnat de Régional 3, mais a déjà évolue au cran du dessus, la DHR (actuelle Régional 2).
Le samedi 23 novembre 2002, Saint-Pol-sur-Ternoise (PH) a reçu l'US Créteil-Lusitanos (Ligue 2) au stade Degouve-Brabant d'Arras pour le 7e tour de la Coupe de France car son stade de la Cavée n'était pas aux normes pour recevoir ce match. Les Cristolliens s'imposent six buts à un[58].
L'Abeille de la Ternoise est un hebdomadaire d'informations locales fondé en 1827.
Le territoire de la commune dépend de la paroisse catholique « Saint-Paul-du-Ternois » au sein du doyenné « des Sept Vallées - Ternois » du diocèse d'Arras[59]. Au sein de cette paroisse, les lieux de culte sont répartis au sein de 53 communes[60] ; pour Saint-Pol-sur-Ternoise, il s'agit de l'église Saint-Paul dont la bénédiction a eu lieu le 8 avril 1962, à la suite de sa reconstruction[61]. La chapelle Notre-Dame-du-Rosaire appartenant à la fraternité sacerdotale Saint-Pie-X fait célébrer des messes selon le rite romain d'avant 1962. La commune ne dispose pas de lieu de culte israélite, musulman[62] ou protestant[63].
En 2010, le revenu fiscal médian par ménage était de 20 872 €, ce qui plaçait Saint-Pol-sur-Ternoise au 29 354e rang parmi les 31 525 communes de plus de 39 ménages en métropole[64].
En 2009, la population âgée de 15 à 64 ans s'élevait à 3 239 personnes, parmi lesquelles on comptait 69,1 % d'actifs dont 58,6 % ayant un emploi et 10,5 % de chômeurs[Insee 5].
On comptait 4 997 emplois dans la zone d'emploi, contre 4 494 en 1999. Le nombre d'actifs ayant un emploi résidant dans la zone d'emploi étant de 1 907, l'indicateur de concentration d'emploi[Note 8] est de 262,0 %, ce qui signifie que la zone d'emploi offre près de trois emplois pour un habitant actif[Insee 6].
Au 31 décembre 2010, Saint-Pol-sur-Ternoise comptait 491 établissements : 5 dans l’agriculture-sylviculture-pêche, 29 dans l'industrie, 18 dans la construction, 302 dans le commerce-transports-services divers et 137 étaient relatifs au secteur administratif[Insee 7].
En 2011, 16 entreprises ont été créées à Saint-Pol-sur-Ternoise[Insee 8], dont 5 par des autoentrepreneurs[Insee 9].
La commune compte trois monuments répertoriés à l'inventaire des monuments historiques[65] et un monument répertorié à l'inventaire général du patrimoine culturel[66] :
La commune compte sept objets répertoriés à l'inventaire des monuments historiques[69] et un objet répertorié à l'inventaire général du patrimoine culturel[70] :
L'hôtel de ville, l'église et la gare ont été détruits par les bombardements alliés de la Seconde Guerre mondiale.
On peut également noter :
Une légende folklorique est particulièrement rattachée à Saint-Pol-sur-Ternoise, celle d'ech goblin, également connu sous le nom de qu'vau blanc[78] ou ch'gvo blanc[79], qui est mentionné au XIXe siècle comme un gobelin capable de prendre la forme d'un mammifère fantastique possédant un long pelage blanc, et portant autour du cou un collier garni de clochettes. Le son mélodieux de celles-ci pousse les gens et surtout les enfants à chevaucher l'animal dès qu'ils l'entendent. Le dos d'ech goblin s'allonge au fur et à mesure que des personnes l'enfourchent. Lorsqu'il en porte suffisamment, il court à toute vitesse vers la rivière la plus proche et y noie ses cavaliers[79]. Le soir, cette créature se cachait dans des carrières ou des excavations le long de routes qui menaient vers la forêt[78].
Il était évoqué pour effrayer les enfants turbulents, auxquels on disait« Gare a ti, v'lo ch'goblin »[78],[79].
Blason | Parti : au 1er d'azur à la gerbe d'avoine d'or, au 2e de gueules à trois pals de vair et au chef d'or chargé d'un lambel de trois pendants d'azur[82].
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