Sacrifice gladiatorial
rite de sacrifice humain qui a été pratiqué en Mésoamérique De Wikipédia, l'encyclopédie libre
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Le sacrifice gladiatorial (« sacrificio gladiatorio » en espagnol, « tlahuahuanaliztli » en nahuatl) est un rite de sacrifice humain qui a été pratiqué en Mésoamérique.
Les sacrifices gladiatoriaux nous sont connus principalement par l'intermédiaire de trois sources coloniales : l’Histoire générale des choses de la Nouvelle-Espagne de Bernardino de Sahagún, ainsi que l’Historia de las Indias de Nueva-España y islas de Tierra Firme de Diego Durán et la Crónica mexicana de Fernando Alvarado Tezozómoc, ces deux dernières sources étant très proches et probablement basées sur l'interprétation d'un hypothétique codex indigène appelé Chronique X.
La victime était armée ; selon Durán, cet équipement militaire était cependant factice et se composait d'une simple épée en bois emplumée[1], de boules en bois[2] (ou quatre bouts de bois de torche[3]) et d'un bouclier[4]. Tezozómoc n'évoque, pour sa part, comme équipement, qu'une épée en bois « sans lame ni silex » et une « peau de loup »[5].
La victime était ensuite attachée à une sorte de grande meule de pierre (« temalacatl »)[6] par une corde blanche (appelée « aztamecatl », selon Tezozómoc[7]) passée autour de la taille (selon Sahagún)[8] ou du pied (selon Durán)[9]. Selon Sahagún, on lui faisait ingérer, juste avant de l'attacher, une boisson alcoolisée[10] appelée « teuoctli »[11] (le « pulque des dieux »[12]).
Le sacrifié devait alors affronter des guerriers armés d'épées en bois à tranchants d'obsidienne[13] (macuahuitl) ou, selon une scène de tradition mixtèque représentée dans le Codex Zouche-Nuttall, de gants munis de griffes[13]. Ces guerriers étaient nommés en nahuatl « tlahuahuanque » (« rayeurs »), du nom du rituel (« tlahuahuanaliztli » signifie, selon Alonso de Molina, « acte de ratisser, ou de rayer quelque chose »)[13].
Selon Michel Graulich, dans la tradition aztèque, le premier adversaire était un guerrier aigle[13] ; si le sacrifié lui survivait, il devait ensuite affronter un guerrier jaguar, puis éventuellement un second guerrier aigle et un second guerrier jaguar, et si cela ne suffisait pas c'est un gaucher (symbole de Huitzilopochtli) qui l'achevait[13]. Selon certaines sources, si le prisonnier survivait à ce cinquième combat, il était relâché et gagnait sa liberté[14].
Une fois la victime vaincue, les prêtres (le « youallaua » et ses quatre assistants) procédaient à sa cardiectomie à l'aide d'un « ixquacac », puis à sa décapitation[13]. La victime était ensuite écorchée et sa peau portée par un prêtre pendant un mois.
Ce rituel était célébré dans la religion aztèque[13], pendant la fête de « tlacaxipehualiztli » (« écorchement des hommes »)[15] et lors des cérémonies de consécration du Templo Mayor, dont il constituait le rite le plus important[16].
Selon Michel Graulich, ce rite aurait pu être une reconstitution du mythe, raconté dans la légende des soleils, du massacre des quatre cents « mimixcoah » ordonné par Tonatiuh[17].
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