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branche de la sémiologie médicale qui étude des signes, symptômes et syndromes que l'on peut observer au cours des troubles psychiques De Wikipédia, l'encyclopédie libre
La sémiologie psychiatrique, branche de la sémiologie médicale, est l'étude des signes, symptômes et syndromes que l'on peut observer au cours des troubles psychiques.
La sémiologie est l’étude, au sens le plus général, des systèmes de communication et plus précisément, l’étude des signes en usage dans une société donnée. Ici, c’est l’étude des signes qui ont un sens dans le champ de la pathologie mentale. On distingue traditionnellement les signes des symptômes, le signe étant observé et le symptôme décrit par le patient. Les signes n’apparaissent ni ne se groupent de manière aléatoire et certaines associations signifiantes de signes sont décrites : de telles associations sont appelées syndromes. La connaissance de la sémiologie est nécessaire à l'élaboration du diagnostic. Ce diagnostic est souvent seulement synchronique, fondé sur la sémiologie présentée hic et nunc (« ici et maintenant »). L'examen psychiatrique est alors proche de l'examen physique dans d'autres branches de la médecine. Le psychiatre cherche des signes les moins subjectifs possibles décrivant au mieux l'état mental actuel du patient. La prise en compte des antécédents d'une part, de l'évolution d'autre part permet de poser dans un second temps un diagnostic diachronique. La recontextualisation biologique, psychologique et sociale s'approche de l'analyse de l'histoire de la maladie dans d'autres champs de la médecine.
Le terme sémiologie date du XVIIIe siècle et Littré le définira 100 ans plus tard comme « partie de la médecine qui traite des signes des maladies ». On l'appelle aussi « sciences des signes ». Elle est issue de la psychiatrie. Littré distinguait aussi signe et symptôme : « Le signe est une conclusion que l'esprit tire des symptômes observés : le signe appartient plus au jugement, et le symptôme aux sens. » Les signes et les symptômes sont regroupés en syndromes (ensemble de signes). La sémiologie psychiatrique distingue treize catégories de troubles principaux :
Il s'agit des troubles qui s'expriment par des symptômes moteurs, mais qui traduisent en fait des processus psychopathologiques sous-jacents.
L’agitation est l'expression dans le comportement de l’excitation psychique. Il s’agit d’une activité motrice augmentée et inadaptée. Cette activité peut être contrôlable ou non par le sujet. Les manifestations cliniques de l’agitation sont motrices (déambulation, mouvements brutaux et incoordonnés, manifestations d’agressivité) et verbales (voix forte et parole précipitée, cris…) Ces états peuvent être brefs et réactionnels (à un choc, une frustration), mais ils peuvent aussi être plus durables. Ils s'intègrent alors à un tableau plus complexe : manie, délire, confusion mentale, démence. On distingue trois niveaux d'agitation d'intensité croissante :
Actes inutiles ou absurdes, très ritualisés, que le sujet ne peut pas s'empêcher d'accomplir, même s'il perçoit bien leur caractère absurde. Si la personne, porteuse de TOC par exemple, en proie à une compulsion, essaie de lutter, une angoisse importante va apparaître, qui la pousse à se laisser aller à son rituel après un temps de lutte anxieuse.
Chez l'autiste, les compulsions (comme les obsessions) ont un caractère plutôt égosyntonique qu’égodystonique (c.-à-d. la personne avec autisme considère cette activité comme faisant partie de son fonctionnement naturel et habituel, alors que, dans les TOC sans TSA, la personne ressent le besoin irrépressible d'agir comme s'il lui était imposé par l’extérieur et contre lequel elle lutte). Il a été noté qu'en cas de TOC, la fréquence des TSA et des traits autistiques est élevée (20 % selon Bejerot et al., 2001) et que les TOC avec TSA résistent plus aux thérapies que les TOC sans TSA. Bejerot et al., en 2001 suggèrent que les TOC avec TSA sont un sous type de TSA (comme il peut y avoir des TOC avec tics)[1],[2].
Ces actes sont très variés : vérifications diverses, lavages de main, etc. Lorsqu'elles sont nombreuses ou envahissantes, on parle de névrose obsessionnelle ou de TOC.
L'histoire d'une compulsion est d'abord relationnelle et consécutive à un rapport de force mental et conscient, interprété sans analyse originelle par le sujet qui l'a vécu comme une relation affective[réf. souhaitée].
L’impulsion est la tendance irrésistible à la réalisation d’un acte. Elles peuvent être dirigées contre les choses (fugues, kleptomanie, pyromanie) ou contre les personnes (agression, homicide). Il peut s'agir d'un acte délictueux, violent, ou absurde. Contrairement à ce qui se passe dans les compulsions, il n'y a pas de lutte anxieuse. On peut rencontrer des impulsions dans un grand nombre de pathologies, mais ils sont particulièrement fréquents chez les sujets présentant une personnalité antisociale.
Impulsion brusque entraînant un passage à l'acte immédiat en général violent : on parle de « raptus agressif », de « raptus suicidaire »…
Ce sont des mouvements anormaux, répétitifs, stéréotypés, qui parasitent l'activité motrice normale à laquelle ils se superposent. On les observe dans la schizophrénie et le retard mental.
Mouvements anormaux, brusques, conscients mais involontaires qui concernent généralement quelques muscles, le plus souvent au niveau du visage (clignement des yeux, tics de bouche). Des tics transitoires sont fréquemment observés au cours du développement de l'enfant et n'ont pas de signification pathologique. Dans la maladie de Gilles de la Tourette les tics sont à la fois moteurs, vocaux et sonores, et sont particulièrement envahissants.
La stupeur (l'état stuporeux) est caractérisée par la suspension de toute activité motrice et langagière. Le calme du patient n'est qu'apparent dans la mesure où l'activité psychique sous-jacente peut être intense, rendant possible un passage à l'acte. On peut observer un état stuporeux immédiatement après un traumatisme psychique, au cours de la mélancolie (mélancolie stuporeuse), de la schizophrénie, du syndrome confusionnel.
Ralentissement de l'activité motrice, et de l'activité psychique (bradypsychie), observé principalement dans la dépression (médecine).
Il associe deux états, qui sont en général alternants :
Malgré la passivité apparente, de brusques passages à l'acte sont possibles. La catatonie s'observe au cours de certaines schizophrénies. Ce tableau est traditionnellement décrit par les psychiatres, mais n'est pas du tout spécifique et doit faire rechercher une pathologie non psychiatrique.
Ce sont des mouvements rythmiques et oscillatoires touchant surtout les extrémités. On distingue :
Ce sont des troubles du tonus musculaire qui perturbent le mouvement volontaire ou la posture. Elles sont parfois spectaculaires et peuvent être douloureuses. Elles peuvent être la conséquence de la prise d’un traitement neuroleptique.
Nous n'étudions pas ici les troubles du langage liés à des troubles neurologiques, par exemple les aphasies. Le langage peut être perturbé dans sa dynamique ou bien dans son contenu.
C'est principalement l'agrammatisme : la perte de la capacité de faire des phrases syntaxiquement correctes (place des mots dans la phrase, orthographe grammatical).
La vigilance traduit un état de réactivité à son environnement.
C’est l’incapacité pour le sujet qui en est atteint, de se repérer par rapport au temps et à l’espace. En général, la désorientation temporelle précède la désorientation spatiale. On rencontre ces troubles au cours du syndrome confusionnel, du syndrome démentiel ainsi que dans certaines formes de troubles de l’humeur.
L'attention peut être augmentée, de manière sélective, on parle alors d'hyperprosexie, ou bien diminuée (hypoprosexie, aprosexie).
exemples :
On distingue les troubles du « cours » et du « contenu » de la pensée.
Nota Bene : les obsessions phobiques et les phobies d'impulsion sont donc des obsessions et pas des phobies.
Histoire fantasque et extraordinaire racontée par le sujet qui en est l’inventeur comme s’il s’agissait de faits réels. La fabulation est normale dans la petite enfance et aux débuts de l’adolescence. Pathologique, elle relève de la mythomanie ou du délire d’imagination. Les confabulations sont des fabulations qui s’observent chez des patients présentant un déficit de la mémoire antérograde (oubli à mesure).
Tendance pathologique plus ou moins volontaire et consciente à l’altération de la vérité, la fabulation et la construction de récits imaginaires voire à penser et construire sa vie sur le mode du récit imaginaire.
Dans la simulation, le simulateur se présente en mentant délibérément ou après une lésion auto-infligée. Tout cela est réalisé dans le but d'obtenir un bénéfice direct généralement matériel (une pension, une dispense, etc.).
Le délire est un trouble du contenu de la pensée caractérisé par la permanence d'idées délirantes. Les idées délirantes sont des idées manifestement en désaccord avec les faits observés et les croyances habituellement partagées dans un contexte culturel donné. Ces idées emportent l'adhésion du patient.
Perception sans objet proche de l’hallucination visuelle, faite d’images colorées mais sans participation affective du sujet qui a conscience que ce n'est « pas réel » ; elle n’est pas intégrée à un système délirant. S’observe dans certaines lésions cérébrales, ou du nerf optique, certaines épilepsies partielles. On parle également d’hallucinose au sujet d’hallucinations auditives sans trouble de la conscience ni participation affective du sujet et qui se rencontrent chez l’alcoolique chronique.
Liées au sommeil, elles sont le plus souvent auditives ou visuelles et n’ont pas de caractère pathologique. On décrit les hallucinations hypnagogiques, qui surviennent lors de l’endormissement, et les hallucinations hypnopompiques, qui surviennent au réveil. On range dans cette catégorie les hallucinations qui peuvent survenir lors de la privation de sommeil. Elles n'entraînent pas d'adhésion du sujet, mais peuvent causer une certaine angoisse (voir : paralysie du sommeil).
Ces termes traduisent une modification de l’ambiance perceptive. Contrairement aux hallucinations, dans la déréalisation il y a perception correcte de la réalité mais le patient a un éprouvé inhabituel et étrange, une perte de la familiarité de l’environnement.
La dépersonnalisation est un syndrome clinique complexe lié au sentiment éprouvé par certains sujets de n’être plus eux-mêmes.
Les hallucinations sont des perceptions sans objet à percevoir. Elles ne se rencontrent pas que dans les psychoses. Il convient toujours de les faire préciser au mieux et de « tester » l'adhésion voire l'obéissance du patient à ses hallucinations. L'observation d'un patient halluciné permet parfois de repérer des "attitudes d'écoute" où le patient semble écouter quelque chose. On peut aussi voir le patient suivre du regard une scène inexistante.
Ce syndrome a été décrit par Gaëtan Gatian de Clérambault. Le patient a la conviction délirante qu’il n’est plus le maître du fonctionnement de son psychisme, qu’une force extérieure et étrangère agit en lui et contrôle sa vie psychique, ses actes, ses pensées et ses perceptions.
Selon l’intensité des symptômes, on distingue un grand et un petit automatisme mental.
Les troubles du schéma corporel sont nombreux. On distingue :
C'est la disposition affective de base donnant un éprouvé agréable ou désagréable oscillant entre les deux pôles extrêmes du plaisir et de la douleur. L’humeur peut être normale (on parle alors d’euthymie), expansive ou hyperthymique comme dans le syndrome maniaque, triste voire mélancolique comme dans le syndrome dépressif.
La peur, la colère, la surprise, le plaisir, sont des affects, des émotions de base. Selon le degré de réaction du patient, on parle d’hyper-expressivité des affects, d’affect normal, restreint, émoussé voire abrasé.
Ils peuvent être divisés en deux catégories : les déficiences sexuelles d’une part, les déviations du comportement sexuel de l’autre.
Outre la perte de désir et l’aversion sexuelle décrites déjà chez l’homme, on parle essentiellement chez la femme de frigidité, terme qui englobe diverses affections se traduisant toutes par une incapacité à parvenir à l’orgasme ou une insatisfaction sexuelle en général.
Le vaginisme, qui est le rétrécissement de l’ouverture vaginale due à une contraction musculaire involontaire, empêche la pénétration.
La dyspareunie décrit un coït douloureux.
Le DSM-V s’écarte sur de nombreux points des éditions précédentes, apportant plusieurs changements concernant les paraphilies. Ces changements ont été principalement motivés par des considérations légales.
Plusieurs modifications ont été apportées au texte descriptif de ces troubles, au détriment des critères diagnostiques qui étaient soumis à beaucoup moins de révision.
L’Association Américaine de Psychiatrie a opté pour la conservation intégrale des huit catégories des troubles paraphiliques, en association avec deux catégories résiduelles : « autre trouble paraphilique spécifié » et « trouble paraphilique non spécifié ».
Ces huit types de paraphilies sont : le trouble exhibitionniste, le trouble frotteuriste, le trouble voyeuriste, le trouble fétichiste, le trouble pédophilique, le trouble masochiste sexuel, le trouble sadique sexuel et le trouble de travestissement fétichiste.
Les différents changements ayant concerné les critères des troubles paraphiliques exigent principalement la considération des faux positifs potentiels, ayant comme risque notamment le fait d’assigner plus facilement des diagnostics psychiatriques aux prédateurs sexuellement violents.
La classification de certains comportements sexuels comme pathologiques, même en l’absence de détresse, révèle une conception morale sous-jacente qui continue à sanctionner des comportements socialement répréhensibles. De ce fait, certains auteurs remettent en question la fiabilité diagnostique des paraphilies, et vont jusqu’à suggérer des changements révolutionnaires, dépathologisant les paraphilies et les supprimant des systèmes de classification des troubles mentaux[3].
Ils concernent les enfants.
L’énurésie est l’émission involontaire d’urine par un enfant, le plus souvent la nuit, à un âge où le contrôle mictionnel est normalement acquis, en règle après cinq ans. On distingue l’énurésie primaire, quand le contrôle sphinctérien n’a jamais été acquis, de l’énurésie secondaire, qui survient après une période plus ou moins longue de propreté. Elle concerne plus souvent les garçons, est souvent un signe d’immaturité et peut traduire une angoisse de séparation aux figures d'attachement.
L’encoprésie est l’absence de contrôle sphinctérien anal après l’âge où la propreté est normalement acquise. Les garçons en sont plus souvent atteints que les filles. C’est un trouble plus rare que l’énurésie.
Ils portent sur la quantité, la qualité ou l’horaire du sommeil, et peuvent être permanents ou transitoires.
L'hypersomnie est l'augmentation de la durée du sommeil.
Le plus souvent d’origine psychogène, ils peuvent révéler une pathologie organique ou être un des symptômes d’une affection générale ou neurologique. La pathologie du sommeil fait partie intégrante de la pathologie psychiatrique.
On distingue les dyssomnies, insomnies et hypersomnies, et les troubles du rythme circadien (avance et retard de phase essentiellement).
Les parasomnies tels que le somnambulisme, les terreurs nocturnes, le bruxisme et certains phénomènes hallucinatoires (hallucinations hypnopompiques et hypnagogiques).
L'aphasie est une perte de la parole liée à une lésion cérébrale, il faut donc en distinguer le mutisme (qui réalise une perte de la parole sans lésion). La sémiologie varie selon l'aire corticale affectée.
L'apraxie est un signe clinique qui décrit une incapacité à effectuer un mouvement ou une série de mouvements sur consigne. Ce ou ces mouvements sont par ailleurs bien exécutés spontanément. Les apraxies sont des troubles touchant les mouvements élaborés en l’absence de déficit sensoriel et de déficit moteur. Elles sont liées à des atteintes cérébrales.
On les regroupe en deux catégories : les apraxies idéomotrices et idéatoires.
Les agnosies sont des troubles de la reconnaissance des formes en l’absence d’atteinte visuelle. Elles sont de divers types et les mécanismes mis en jeu sont complexes. On retrouve souvent des lésions des lobes pariétaux. Une agnosie spécifique est la prosopagnosie ou trouble de la reconnaissance des visages. Dans ce trouble, les visages des proches perdent leur familiarité.
Anosognosie : il s'agit de l'incapacité du sujet à se reconnaitre malade. C'est l'un des éléments classique observé dans la schizophrénie.
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