Philippe de Cuisy (1691-1779), fermier général de 1744 à 1764, habita dans cette rue. Il contribua dans des proportions différentes des 64 autres fermiers généraux à l'édition dite des Fermiers généraux de 1762 par Joseph Gérard Barbou, à Paris, des Fables de La Fontaine.
No4 bis: fut le siège de l'hebdomadaire Samedi Soir, aujourd'hui disparu.
Nos19-21: ici s'élevait au XVIIesiècle l'hôtel particulier de Robert Poquelin (v.1630-1715), dit Le Jeune, prêtre et docteur en Sorbonne, curé de l'Église Saint-Sauveur, docteur en théologie de la maison de Navarre, doyen de la Faculté de Paris[2], dont le jardin de son hôtel particulier allait jusqu'à la rue du Gros-Chenet à hauteur du no4. En 1700, l'abbé Robert Poquelin fait donation de son hôtel à Louis de Lubert (1676-1740), Président à mortier au Parlement de Paris, et amateur de musique [3], qui le divise en appartements qui y verront entre autres: monsieur le marquis de Pezay, le peintre François-Guillaume Ménageot, et le marchand de tableau Lebrun. En 1775, Élizabeth Vigée s’installe avec sa mère, son frère et son beau-père dans l’ hôtel de Lubert[4].. Elle y fait la connaissance de Pierre Lebrun (1748-1813), marchand de tableaux, qui lui fait découvrir sa galerie d’art. Le , elle épouse dans l’intimité Pierre Lebrun. En 1778, le couple Lebrun achète l’ hôtel de Lubert aux héritiers de cette famille. De 1784 à 1785, le couple décide d'agrandir leur hôtel en faisant construire un second bâtiment au fond du jardin par l'architecte Jean-Arnaud Raymond (1739-1811) qui va prendre le nom d' hôtel Lebrun et ouvrira au no4 de la rue du Gros-Chenet. L'architecte Jean-Arnaud Raymond est également chargé d’agrandir l’ancien hôtel de Lubert et réalise une salle destinée à la vente de tableaux. L’hôtel est relié par un escalier à une salle circulaire couverte d’une coupole lui offrant ainsi un éclairage zénithal. Des gradins surmontés d'arcades en plein cintre, elles-mêmes surmontées de rideaux entourent cette grande salle, lui donnant un aspect de théâtre antique. Pendant la Révolution, l’Église Notre-Dame-de-Bonne-Nouvelle de Paris étant fermée, la salle Lebrun est réquisitionnée pour la célébration de mariages et de baptêmes. Puis elle sert de salle de concert et disparait finalement au cours du XIXe siècle. Plus aucune trace n’en subsiste aujourd’hui[5],[6]
No56: sur la façade, les médaillons représentant Napoléon III sont la reproduction des médailles reçues par la coutellerie Hamon lors de l’exposition universelle de 1855. L’enseigne de l’établlissement, spécialisé dans le matériel destiné aux coiffeurs et aux barbiers, subsiste sous la forme d’une paire de ciseaux[8].
No97: maison du poète André Chénier (1762-1794)[9]. L'édifice, est situé au croisement avec la rue Beauregard; une plaque sur la façade indique «pointe Trigano»[10]. Il est considéré comme l'immeuble d'habitation le plus étroit de Paris[11].
Gallet (Michel), Les architectes parisiens du XVIIIe siècle, Paris, Mengès, 1995. Leborgne (Dominique), Guide du promeneur 2e arrondissement, Paris, Parigramme, 1995. Forum Marie-Antoinette
Renaud Gagneux et Denis Prouvost, Sur les traces des enceintes de Paris, promenade au long des murs disparus, Éditions Parigramme, Paris, 2004 (ISBN2-84096-322-1).
Jacques Hillairet, Connaissance du Vieux Paris, rive droite, rive gauche, les îles & les villages, Éditions Payot & Rivages, Paris, 1993 (ISBN2-86930-648-2).