La dynastie des Rodolphiens doit son nom au premier roi d'origine Welf, Rodolphe Ier, qui profite de l'affaiblissement du pouvoir carolingien pour former un royaume indépendant de la Haute-Bourgogne ou Bourgogne transjurane, en 888[1],[2].
Les Rodolphiens dominent un ensemble géographique, «du Jura aux Alpes [...] les vallées alpines, leurs «loca tutissima» et «inaccessibilia», où les Rodolphiens côtoient, dit-on, même des bouquetins, favorisèrent leur ancrage territorial et facilitèrent le maintien de leur royauté»[3]. Il s'articule entre les cités de Lausanne-Sion au nord et Vienne au sud[4]. Le territoire comprend ainsi tout ou partie des archidiocèses de Besançon (comprenant les diocèses de Bâle et de Lausanne), la Tarentaise (comprenant les diocèses de Sion, de Saint-Jean-de-Maurienne et d'Aoste), Vienne (avec le diocèse de Genève)[1].
Sous le règne de Rodolphe II, vers 931-933 (plus des accords complémentaires jusqu'en 942, sous son fils Conrad II), le royaume de Haute-Bourgogne est uni avec le royaume de Provence. Le nouveau royaume prend le nom de «Royaume des Deux-Bourgognes» (Royaume d'Arles), et se place sous la suzeraineté des souverains germaniques à partir de 1032.
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
Bibliographie
Geneviève Bührer-Thierry, Thomas Deswarte, Pouvoirs, Église et société — France, Bourgogne, Germanie — 888–1120, Paris, CNED/SEDES, , 304p. (ISBN978-2-301-00118-4, lire en ligne).
Laurent Ripart, « Le royaume de Bourgogne de 888 au début du XIIe siècle »
Guido Castelnuovo, «les élites des royaumes de Bourgogne (mi IXe - mi Xe siècle)», dans Régine Le Jan, La royauté et les élites dans l'Europe carolingienne (du début du Xe siècle aux environs de 920), (lire en ligne[PDF]), p.383-408
Francois Demotz, L’An 888. Le royaume de Bourgogne. Une puissance européenne au bord du Léman, Lausanne, Presses polytechniques et universitaires romandes, coll.«Le savoir suisse», , 142p., chap.83
François Demotz, La Bourgogne, dernier des royaumes carolingiens (855-1056). Roi, pouvoirs et élites autour du Léman, Lausanne, Société d’histoire de la Suisse romande, , 764p. (ISBN978-2-940066-06-3), p.669.
Francois Demotz, « Aux origines des Humbertiens: les Rodolphiens et le royaume de Bourgogne » in Aux origines des Humbertiens: les Rodolphiens et le royaume de Bourgogne, 2003, Ripaille, France p.26-43, 2005.
Christian Guilleré, Jean-Michel Poisson, Laurent Ripart, Cyrille Ducourthial, Le royaume de Bourgogne autour de l'an mil, Chambéry, Université de Savoie, coll.«Sociétés, Religions, Politiques», , 286p. (ISBN978-2-915797-35-0)
Paul Lullin et Charles Le Fort, Régeste genevois: Répertoire chronologique et analytique des documents imprimés relatifs à l'histoire de la ville et du diocèse de Genève avant l'année 1312, Société d'histoire et d'archéologie de Genève, , 542p. (lire en ligne)..
Laurent Ripart, « Le royaume rodolphien fut-il un royaume burgonde? » ([PDF], lire en ligne), paru dans Anne Wagner, Les royaumes de Bourgogne jusqu’en 1032, du point de vue de la religion et de la culture. Actes du colloque international de Besançon, 2-
Laurent Ripart, «Le royaume rodolphien de Bourgogne (fin IXe-début XIe siècle)», dans Michèle Gaillard, Michel Margue, Alain Dierkens et Harold Pettiau (dir.), De la mer du Nord à la méditerranée: Francia media, une région au cœur de l’Europe (c. 840 - c. 1050). Actes du colloque de Metz, Luxembourg, Trêves (8-), Luxembourg, 2011 (Publications du CLUDEM, 25), p. 429-452.