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famille d'organiers français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
La famille Boisseau est une famille de facteurs d'orgues français du XXe siècle.
Les Boisseau sont surtout connus pour avoir procédé aux premières restaurations à l'identique en appliquant, dès 1970 sur l'orgue Louis-Alexandre Clicquot de Houdan, le résultat des recherches personnelles de Robert Boisseau commencées des lustres avant par la fréquentation « quotidienne » du Clicquot de Poitiers, et bien sûr par celle d'organistes tels que les Souberbielle, Jean-Albert Villard, Michel Chapuis, Francis Chapelet, Xavier Darasse, musiciens et organologues très préoccupés par ce nécessaire retour aux techniques anciennes dans leur application à la restauration des orgues, en particulier des orgues dits « classiques français » des XVIIe et XVIIIe siècles.
Précurseur en la matière, Robert Boisseau a effectué dès 1963, sur un positif de 5 jeux construit par ses soins en étain martelé, le premier accord à un tempérament inégal depuis la fin du XVIIIe début du XIXe siècle. Cet instrument fut joué en concert à Poitiers par Francis Chapelet, puis présenté en 1964 à l'Académie d'orgues de Saint-Maximin-la-Sainte-Baume. Il construira aussi à la demande de Solange Corbin de Mangoux, pour sa toute nouvelle classe de musicologie de l'université de Poitiers, un portatif destiné à tenir sa partie dans la musique médiévale.
Les Boisseau sont aussi connus comme harmonistes, en particulier pour leurs jeux d'anches. Ils ont fait en sorte de maîtriser tous les aspects et toutes les techniques du métier, étant leurs propres tuyautiers, renouant aussi avec les techniques de traitement des peaux, le travail du bois, du fer, la recherche et la réutilisation de matériaux oubliés tels que l'os (pour les claviers) et autres pratiques abandonnées depuis longtemps, pour les appliquer de nouveau aux instruments historiques. Robert Boisseau a aussi été le premier facteur d'orgue français depuis Aristide Cavaillé-Coll à installer dans les orgues neufs ou restaurés (Royan, Notre-Dame de Paris) les fameuses chamades, créant ainsi une mode encore en vigueur aujourd'hui.
Ils s'intéresseront aussi, et tout autant qu'aux orgues « classiques français », aux orgues romantiques et symphoniques et se verront confier l'entretien puis la restauration de « grands Cavaillé » : Pithiviers (Isnard/Cavaillé), Cathédrale Notre-Dame de Paris, orgue de la basilique Saint-Denis, Saint-Sernin de Toulouse.
Robert Boisseau s'est aussi passionné pour la restitution du son en inventant des enceintes acoustiques construites sur le principe de résonance du tuyau d'orgue, en collaboration, pour la partie ampli/préampli, avec son fils Jean-Dominique, électronicien, et produites en grand nombre dans les années soixante sous la marque « Clervox ».
Robert Boisseau s'est intéressé à toutes sortes de techniques étrangères au domaine de l'orgue pourvu qu'elles fussent empreintes de nouveauté, que soit dans la redécouverte de techniques oubliées ou dans la recherche de techniques nouvelles. C'est ainsi qu'il expérimenta dans les années cinquante, avec l'ingénieur Roget, une machine à laver à ultra-sons qui n'eut, en son temps, aucune application industrielle, mais dont le principe fut repris avec succès par son fils Jean-Loup, quarante ans après, pour le nettoyage des tuyaux d'orgue (Clicquot de Poitiers).
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