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jurisconsulte français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Robert-Joseph Pothier, né le et mort le à Orléans, est un jurisconsulte français.
Robert-Joseph Pothier est issu d'une famille bourgeoise d'Orléans, dont l'implantation et la renommée remontent au XVe siècle[1] ; dans son ascendance se trouvent beaucoup de magistrats locaux et un maire d'Orléans[1].
Son père meurt alors qu'il n'a que huit ans. Il est désormais éduqué par son oncle, chanoine de la cathédrale Sainte-Croix d'Orléans. Élève du collège des jésuites, puis à l'Université d'Orléans, il obtient sa licence en droit en 1718. Il envisage cependant d'abord d'entrer dans le clergé en tant que chanoine régulier, mais finit par se laisser tenter par la magistrature.
Deux ans plus tard, à l'âge de 21 ans, il est nommé conseiller au présidial d'Orléans, fonction déjà occupée par son père et son grand-père ; il le restera jusqu'à sa mort.
Il est par ailleurs élu échevin d'Orléans de 1747 jusqu'à sa mort.
Il est inhumé dans la cathédrale Sainte-Croix à Orléans.
De mœurs austères, Pothier était réputé pour la sobriété de sa mise, si bien que tout changement et renouvellement d'habit était immédiatement attribué par ses élèves à sa gouvernante, Thérèse Javoi, qui régissait sa maison dans les moindres détails. Il se racontait que Pothier refusa à son notaire, qui lui amenait six ans de loyer d'un de ses biens en espèces fiduciaires, de les encaisser ; il fallut que celui-ci se fâche pour que Pothier accepte d'encaisser son dû... Comparable par la bonté et la simplicité de ses mœurs à Jean de La Fontaine, il n'eut pas la chance de ce dernier de rencontrer une dame de la Sablière ; il resta « vieux garçon » toute sa vie, peut-être à cause d'un physique commun et de mœurs jansénistes qu'on disait austères.
Auteur prolifique dès sa jeunesse, il est le premier à aborder tous les sujets du droit, y compris le droit de pays étrangers (allemand, néerlandais, italien). Il mène à bien son ambition qui était de rassembler et de présenter, dans un ordre naturel et méthodique, les maximes et les principes du droit romain, si épars et confus dans les compilations de Justinien publiées jusqu'alors. Encouragé par le chancelier d'Aguesseau avec qui il entretient une intense correspondance, il s'attaqua jeune au dépoussiérage de cet énorme corpus. Avec l'aide de son disciple Guillaume-François Le Trosne, futur auteur majeur du mouvement physiocratique, il fait paraître à Paris, de 1748 à 1752, les trois volumes de ses Pandectæ Justinianeæ in novum ordinem digestæ.
En 1749, après la parution du premier volume, Pothier obtient de Louis XV, grâce à d'Aguesseau, une chaire de professeur royal de droit français à l'université d'Orléans. Il y remplace Prévôt de la Jannès, décédé, dont il reprend l'habitude de convier chez lui ses élèves à des conférences, sorte de travaux dirigés avant l'heure, tout à fait gratuits et avec même la demi-pension offerte à sa table pour tous ses étudiants.
Par la suite, il s'intéresse plus particulièrement au droit français, comparant les droits écrits des pays de langue d'oc aux droits coutumiers des pays de langue d'oil, jetant ainsi les bases d'une législation nationale, dans une volonté d'unification de la coutume française. Ainsi paraissent les deux tomes de son traité consacré à la coutume d'Orléans.
Pothier est très influencé par le jusnaturalisme dans les domaines du droit se rattachant aux biens et aux obligations[1]. Ainsi, dans son Traité des obligations, il développe une théorie du droit civil fondée sur le droit moral. Se basant sur la morale chrétienne, il s'y déclare notamment hostile à la « question », un mode d'interrogatoire courant consistant en l'usage de diverses tortures d'intensité graduelle : « La torture interroge et la douleur répond », écrit-il[2].
L'éclectisme et le pluralisme des sources de Pothier font de son travail une œuvre majeure. En effet, au-delà d'une simple compilation et réorganisation du droit, c'est une véritable réflexion globale sur le droit et les sources du droit français que nous offre Robert-Joseph Pothier.
Son œuvre fondatrice a inspiré notamment les rédacteurs du « Code civil des Français » dit « Code Napoléon », ainsi que les juristes américains du XVIIIe siècle.
Robert-Joseph Pothier est représenté sur un bas-relief au Capitole américain de Washington.
La ville d'Orléans l'a également honoré d'une statue par Vital-Dubray, qui sera fondue sous le régime de Vichy.. Une autre statue de Pothier a été placée au XIXème siècle sur une façade de l'Hôtel Groslot à Orléans, grand hôtel particulier Renaissance devenu plus tard la mairie d'Orléans.
En 1920, le lycée d'Orléans (qui a pris la succession de l'ancien collège des Jésuites) a adopté son nom ; celui-ci a aussi été donné plus récemment au grand amphithéâtre de la faculté de droit de cette ville.
Ont notamment paru de son vivant :
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