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chasseur-bombardier américain à réaction De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Le Republic F-84F Thunderstreak était un chasseur-bombardier américain à réaction, conçu par la société Republic Aviation. Initialement envisagé comme une évolution importante à ailes en flèche du F-84 Thunderjet à ailes droites, l'avion était en fait presque entièrement nouveau.
Un F-84F Thunderstreak de la garde nationale aérienne de l'Ohio, aux États-Unis. | ||
Constructeur | Republic Aviation Corp. | |
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Rôle | Chasseur-bombardier/Avion de reconnaissance[1],[2] | |
Statut | Retiré du service | |
Premier vol | ||
Mise en service | ||
Date de retrait | • US ANG : 1972 • Grèce : 1991 |
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Coût unitaire | 769 330 dollars | |
Nombre construits | 3 428 exemplaires | |
Équipage | ||
1 pilote | ||
Motorisation | ||
Moteur | Wright J65-W-3 | |
Nombre | 1 | |
Type | Turboréacteur à simple flux sans postcombustion | |
Poussée unitaire | 32,2 kN | |
Dimensions | ||
Envergure | 10,25 m | |
Longueur | 13,23 m | |
Hauteur | 4,39 m | |
Surface alaire | 30 m2 | |
Masses | ||
À vide | 5 200 kg | |
Maximale | 12 701 kg | |
Performances | ||
Vitesse maximale | 1 119 km/h (Mach 0,91) | |
Plafond | 14 000 m | |
Vitesse ascensionnelle | 2 520 m/min | |
Rayon d'action | 1 304 km | |
Charge alaire | 173,33 kg/m2 | |
Armement | ||
Interne | 6 mitrailleuses Browning M3 de 12,7 mm (calibre .50) | |
Externe | Jusqu'à 2 727 kg de bombes ou roquettes, incluant la bombe nucléaire Mark 7 | |
Avionique | ||
Radar de télémétrie APG-30 ou Mk.18 Système de visée canon A-1CM ou A-4 Radio AN/ARC-33 ou -34 IFF AN/APX-6 ou -6A Radiocompas AN/AR-6 Installation radar AN/APW-11 ou -11A Installation TACAN AN/APN-21 |
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Le Republic RF-84F Thunderflash était une version dérivée dédiée à la reconnaissance aérienne, facilement reconnaissable à ses entrées d'air triangulaires intégrées à l'emplanture des ailes.
En 1949, une version à ailes en flèche du F-84 fut créée, dans l'espoir d'atteindre des performances équivalentes à celles du F-86 Sabre de North American Aviation. Le dernier F-84E de production fut équipé avec une queue à gouvernes en flèche, une nouvelle aile avec une flèche de 38.5° au niveau du bord d'attaque et 3.5° de dièdre négatif, et un turboréacteur Allison J35-A-25, produisant une poussée de 23,58 kN[3]. L'avion fut désigné XF-96A. Il vola pour la première fois le , avec le pilote Otto P. Haas aux commandes. Bien que l'appareil soit capable d'atteindre une vitesse de 1 115 km/h, le gain de performances par rapport au F-84F fut considéré comme plutôt léger. Il fut toutefois commandé en série en , sous la désignation de F-84F Thunderstreak. La désignation F-84 fut conservée car le chasseur devait être une amélioration à faible coût du Thunderjet, un avion déjà existant, et plus de 55 % des outils utilisés pour la production de ce premier avion auraient dû être repris pour fabriquer le nouveau modèle[3].
Dans le même temps, l'US Air Force, désireuse de performances plus élevées à haute altitude grâce à un moteur plus puissant, s'arrangea pour que le moteur britannique Armstrong Siddeley Sapphire soit construit aux États-Unis, sous le nom de Wright J65. Afin d'accueillir le nouveau moteur, plus gros, les YF-84F dotés de Sapphires, ainsi que les F-84F de production dotés du J65, eurent un fuselage étiré verticalement, avec une entrée d'air frontale devenant ovale. Les retards de production de cet avion forcèrent toutefois l'US Air Force à commander plusieurs F-84G à ailes droites, comme mesure temporaire[3]
La production rencontra rapidement des problèmes. Bien que la similarité d'outillage avec celui du Thunderjet avait été estimée à environ 55 %, il se trouva en réalité que seulement 15 % des outils pouvaient être réutilisés[3]. Pour ne pas arranger les choses, le F-84F utilisait des longerons et des nervures forgées. À cette période, il n'existait que trois presses aux États-Unis capables de fabriquer ce type d'éléments, et la priorité était donnée au bombardier B-47 Stratojet plutôt qu'au F-84F[3]. Le moteur YJ65-W-1 fut considéré comme obsolète et sa version améliorée J65-W-3 ne devint pas disponible avant 1954. Lorsque le premier F-84F de production vola enfin, le , il était différent des avions utilisés pour les tests. Il avait une verrière qui s'ouvrait vert le haut et l'arrière, au lieu de l'ancienne verrière coulissant en arrière, et des aérofreins placés sur les côtés du fuselage au lieu du dessous[3]. L'avion fut déclaré comme n'étant pas prêt pour un déploiement opérationnel en raison de problèmes de contrôle et de stabilité. Les 275 premiers exemplaires, équipés d'un plan horizontal classique fixe (dont seules les parties arrière étaient mobiles) souffraient de cabrages accélérés en situation de décrochage et n'étaient pas très manœuvrables aux vitesses de combat. À partir du Block 25 de production, le problème fut grandement résolu en remplaçant les gouvernes de profondeur initiales par des modèles monoblocs (en anglais : « stabilators ») actionnés hydrauliquement. De nombreux appareils furent également rééquipés avec des destructeurs de portance pour un meilleur contrôle à haute vitesse. Conséquence de toutes ces modifications, le F-84F ne put pas être déclaré opérationnel avant le [3].
Le second prototype YF-84F fut réalisé avec des entrées d'air intégrées à l'emplanture des ailes. Elles ne furent pas adoptées sur la version de chasse de l'avion car elles causaient des pertes de puissance du moteur. Toutefois, cette disposition fut jugée intéressante pour le RF-84F Thunderflash de reconnaissance aérienne, car elle libérait une place importante dans le nez de l'avion pour l'installation de caméras, nécessaires pour les missions de reconnaissance attribuées à l'avion.
La construction du premier YRF-84F fut achevée en [3]. L'avion conservait un armement de quatre mitrailleuses et pouvait embarquer jusqu'à quinze caméras. L'appareil bénéficiait de quelques innovations, dont des contrôles informatisés pour l'ajustement des réglages des caméras pour la lumière, la vitesse et l'altitude, un périscope pour donner au pilote une meilleure vue de la cible, et un enregistreur vocal pour permettre au pilote de commenter ses observations. Étant largement identique au F-84F, le Thunderflash souffrit des mêmes problèmes de retards de production et de moteurs, retardant sa mise en service au mois de . L'avion fut retiré du service actif en 1957, pour être réactivé en 1961 puis finalement retiré du service à la garde nationale aérienne (ANG, Air National Guard) en 1972[3].
Plusieurs Thunderflashes modifiés furent utilisés pour le projet FICON, faisant appel à un bombardier B-36 modifié en avion porteur et un RF-84 modifié en avion parasite. Le RF-84F devait être largué à proximité de l'objectif et venir se raccrocher sous le bombardier une fois sa mission terminée. Les essais se montrèrent plutôt satisfaisants, mais le projet fut abandonné.
Le Thunderstreak souffrait du même problème de faibles performances au décollage que le Thunderjet à ailes droites, même en étant doté d'un moteur plus puissant. En fait, presque 3,11 kN (soit 10 %) de la poussée totale produite par le moteur était perdue, parce-que le J65 était installé avec un angle par rapport au centre de gravité de l'avion, et sa tuyère possédait un pli important. Par une journée chaude, 2 285 m de piste étaient nécessaires pour effectuer une course de décollage[4]. Une vitesse de décollage de 300 km/h était typique[4]. Toutefois, comme son aîné le Thunderjet, le Thunderstreak excellait en vol de croisière et avait des caractéristiques de manœuvrabilité prévisibles lorsqu'il restait à l'intérieur de son enveloppe de vol prévue.
Toutefois, comme son prédécesseur, il souffrait également d'un cabrage violent lorsqu'il était en situation de décrochage, ce qui pouvait parfois mener à l'arrachement des ailes du reste de l'avion. De plus, une mise en vrille en F-84F était presque inévitablement irrécupérable, et l'éjection était la seule solution envisageable en dessous de 3 000 m d'altitude[4].
Les essais liés au projet furent achevés en , et révélèrent que l'avion convenait parfaitement à l'US Air Force et était considérablement meilleur que le F-84G. Des casses répétées de moteurs immobilisèrent au sol la totalité de la flotte au début de l'année 1955. Aussi, le J65 continuait à être victime d'extinctions (en anglais : « flameouts ») lorsque l'avion volait à travers une pluie ou une neige importantes[3]. Du fait de ces problèmes, le retrait du service actif de l'avion commença presque aussitôt qu'il entrât en service, en 1954, et fut achevé en 1958. Des tensions incessantes en Allemagne, associées à la construction du mur de Berlin en 1961, menèrent à la réactivation de la flotte de F-84F. En 1962, la flotte fut à nouveau privée de vols en raison de la présence de corrosion sur les tringleries de commande. Un total de 1 800 hommes-heures (en) furent nécessaires pour ramener chaque appareil à une capacité pleinement opérationnelle[3]. L'apparition de criques de fatigue sur les structures força finalement le retrait du service des F-84F de la garde nationale aérienne en 1971.
L'armée de l'air française utilisa ces appareils durant la guerre d'Algérie, essentiellement dans des missions de reconnaissance.
Au cours de ce qui fut probablement l'un des très rares engagements air-air impliquant le F-84F, deux F-84F de l'armée de l'air turque abattirent deux bombardiers Iliouchine Il-28 irakiens qui avaient franchi la frontière turque par erreur au cours d'une opération de bombardement contre des insurgents kurdes. Cet engagement se produisit le [5].
Avec l'arrivée dans les escadrons du F-105 Thunderchief, surnommé « Thud » et qui utilisait aussi des entrées d'air intégrées aux emplantures d'ailes, le Thunderstreak reçut le surnom de « Thud's Mother » (la mère du Thud)[4]. Les anciens F-84A reçurent le surnom de « Hog » et le F-84F de « Super Hog », le F-105 devenant l'« Ultra Hog ».
Le F-84F fut retiré du service actif en 1964, et remplacé par le F-100 Super Sabre. Le RF-84F fut lui remplacé par le RF-101 Voodoo dans les unités de l'Air Force, puis relégué au service dans la garde nationale aérienne. Le dernier RF-84F fut retiré de la garde nationale en 1971. Les trois RF-84F de la force aérienne grecque retirés du service en 1991 étaient les derniers F-84 opérationnels.
Le , le lieutenant-colonel Robert R. Scott, à bord d'un F-84F, établit un record de 3 h 44 min 53 s pour le vol de 3 614,58 kilomètres reliant Los Angeles à New-York[6].
Elle reçoit 328 (ou 357) Republic F-84F à partir de 1955 qui seront répartis dans cinq escadres de chasse basé en France métropolitaine et en RFA jusqu’en 1965[10] ; 88 RF-84-F sont livrés, ils utilisés uniquement par la 33e escadre de reconnaissance de 1955 a 1966[11].
Richard Bach, qui écrivit plus tard le bestseller « Jonathan Livingston le goéland », était un pilote de F-84F de la garde nationale aérienne qui fut une fois appelé au service en Europe. Son premier livre, « Mission de nuit sur la France »[84], décrivait en détail l'expérience du pilotage du Thunderstreak au cours d'un vol opérationnel de nuit d'Angleterre vers la France, pendant des conditions météo exécrables.
Les F-84F furent également utilisés pour représenter les chasseurs MiG-15 nord-coréens dans Flammes sur l'Asie, la version cinématographique de 1958 du roman de James Salter « The Hunters », parce qu'aucun des chasseurs soviétiques n'était disponible en pleine guerre froide. Les avions furent repeints en gris mat avec des étoiles rouges, représentant les insignes communistes.
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