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Les relations entre la Pologne et la Russie (polonais : Stosunki polsko-rosyjskie, russe : Российско-польские отношения) désignent les relations politiques, économiques, militaires et culturelles se déroulant entre la Pologne et la Russie. Malgré une appartenance commune à la sphère culturelle slave, les relations entre les deux pays se caractérisent par des tensions fréquentes.
Relations entre la Pologne et la Russie | |
Ambassades | |
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Mission de la république de Pologne en Russie | |
Ambassadeur | Katarzyna Pełczyńska-Nałęcz |
Adresse | Klimashkina 4 123-557 Moscou Russie |
Site web | Site de la mission |
Mission de la fédération de Russie en Pologne | |
Ambassadeur | Сергей Вадимович Андреев (ru) |
Adresse | ul. Belwederska 49, 00-761 Warszawa |
Site web | [www.poland.mid.ru] |
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À la suite de l'annexion de la Crimée par la Russie en , une majorité de Polonais craignent un conflit futur avec la Russie, du fait de la proximité de l'enclave russe de Kaliningrad[1].
Les relations entre le royaume de Pologne et la Moscovie se caractérisent par des tensions dès le XVIIe siècle, quand le grand-duché de Lituanie entraîne le royaume de Pologne dans une guerre contre la Moscovie. L'historien polonais Andrzej Nowak note que si des contacts occasionnels entre Polonais et Russes ont pu avoir lieu, la nouvelle union de la Pologne et de la Lituanie voit la Pologne catholique et la Russie orthodoxe s'engager dans une "compétition politique, stratégique et civilisationnelle en Europe centrale et orientale"[2]. Malgré des tentatives d'alliance sporadiques entre le nouvel État polono-lituanien et la Moscovie, dont plusieurs tentatives d'accession des tsars au trône polonais pour créer la république polono-lithuano-moscovite, toutes ont échoué[2]. À la place, des guerres se manifestent.
Lors de la guerre polono-russe, les forces polonaises s'emparent de Moscou[2] – un événement-clé dans la définition des relations futures entre les deux pays[2],[3],[4].
Par la suite, le tsarat de Russie prend l'ascendant sur une république des deux Nations vieillissante, s'empare de territoires disputés et à la suite de la guerre russo-polonaise (1654-1667)[2], étend son territoire vers l'Ouest. Moscou apporte son soutien au Déluge. Au début du XVIIIe siècle, l'anarchie croissante au sein de la république des deux Nations permet à Moscou de renforcer son influence dans les affaires intérieures polonaises, tant sur les plans politiques que militaires[2].
Au milieu du XVIIIe siècle, l'influence des ambassadeurs russes en Pologne peut être comparée à celle des vice-rois coloniaux[5] et la république des deux Nations est perçue par les Russes comme un protectorat[2],[6],[7].
Avec l'échec de la Confédération de Bar qui tente de s'opposer à l'ingérence de la Russie, le premier partage de la Pologne intervient en 1772 ; trois partages de la Pologne, amenant de facto à la disparition du pays en 1795[2]. Comme le souligne Andrzej Nowak, l'émergence des Lumières donna de nouveaux arguments favorables à l'interventionnisme russe. La Pologne est présentée par la Russie comme un pays dangereux, en proie à l'anarchie : ses idées catholiques et démocratiques sont perçues comme vectrices d'instabilité, la Pologne doit donc être mise sous tutelle de ses voisins, jugés plus stables[2].
Pendant les 123 années suivantes, une grande partie des anciens territoires polonais et de leurs habitants deviennent sujets de l'Empire russe[2]. Plusieurs soulèvements ont lieu, dont l'insurrection de Novembre (1830) et l'insurrection de Janvier 1863 (1861-1864), qui tentent de reconquérir l'indépendance polonaise, de contrer la russification du pays et d'empêcher Moscou d'effacer toute trace culturelle polonaise. La Pologne ne recouvre son indépendance qu'après la Première Guerre mondiale[2].
Dès le recouvrement de son indépendance en 1918, la seconde république de Pologne fait face à la nouvelle Russie bolchévique. La guerre soviéto-polonaise se conclut par une victoire de la Pologne, empêchant Lénine d'envoyer l'Armée rouge vers l'Ouest pour étendre la révolution communiste[2].
Pendant l'entre-deux-guerres, la Pologne est perçue par l'Union soviétique comme une ennemie. L'URSS soutient des activités de déstabilisation du Parti communiste de Pologne, du Parti communiste de Biélorussie occidentale, et du Parti communiste d'Ukraine occidentale. En URSS, le NKVD exécute 111 091 Polonais pendant l'opération polonaise du NKVD (1937–38) et déporte de nombreuses familles polonaises vers le Kazakhstan.
En 1938, alors que l'Allemagne nazie s’apprête à envahir la région des Sudètes (Tchécoslovaquie), l'Armée rouge mobilise des forces considérables afin d'intervenir, à condition que la France s'associe à l'opération, en soutien à la Tchécoslovaquie. Toutefois, malgré ses bons rapports avec la France, le gouvernement polonais refuse le passage des forces soviétiques sur son territoire[8].
En 1939, le pacte germano-soviétique permet au Troisième Reich et à l'Union soviétique d'envahir la Pologne[2] faisant disparaitre la frontière entre la Pologne et l'URSS et de la diviser. Les années qui suivent sont marquées par une répression sévère de l'URSS envers les citoyens polonais.
En 1941 puis à partir d'avril 1943, dans la forêt de Katyn, les forces allemandes découvrent plusieurs charniers composés de 20 000 cadavres, rapidement identifiés comme des officiers polonais exécutés[9]. Moscou rejette toute implication. Toutefois, la Croix Rouge arrive à la conclusion après examen approfondi des corps, que les exécutions ont été commises en avril et mai 1940, au moment où les forces Soviétiques occupaient la région[9]. L'événement aura de lourdes conséquences sur la relation polono-soviétique[2],[4].
En 1944, l'Armia Krajowa organise une insurrection dans la capitale, Varsovie, pour se coordonner avec l'Armée rouge, qui se rapproche. Sur ordre de Staline, celle-ci s'arrête aux limites de la ville et n'intervient pas, dans le but de casser le mouvement de résistance nationale polonais et placer ses propres hommes. En outre, l'URSS n'autorise pas les Alliés à utiliser les aéroports environnants pour larguer du matériel.[réf. nécessaire] Cela permit aux forces allemandes de briser la résistance et d'anéantir la ville, causant la mort de nombreux civils, avec une estimation allant de 150 000 à 200 000 civils. Les circonstances tragiques entourant la libération de Varsovie renforceront les tensions entre Russes et Polonais.
À la conférence de Yalta en 1945, Staline présente aux Alliés l'occupation de la Pologne comme un fait accompli. Ses forces militaires occupent le pays, ses agents contrôlent l'administration. L'URSS absorbe les territoires occupés entre 1939 et 1941. Staline est déterminé à faire de la Pologne un État fantoche contrôlé par les soviétiques. Les liens avec le gouvernement polonais en exil ont été rompus en 1943, mais pour donner des garanties à Roosevelt et Churchill, le chef de l'URSS accepte qu'un gouvernement de coalition soit formé. De nombreux Polonais furent tués ou déportés en Union soviétique. En 1946, Staline refuse la tenue d'élections libres[2].
La Pologne devient un membre du bloc de l'Est. Après la mort de Staline en 1953, l'emprise de Moscou sur la Pologne se détend, et cesse définitivement après la chute du gouvernement communiste polonais en , bien que les forces soviétiques ne quittent pas le sol polonais avant 1993.
Les relations entre la Pologne et la fédération de Russie débutent en 1989 avec le mouvement syndical Solidarité et l'accord de la table ronde. Les élections de 1989 amènent à la formation d'un nouveau gouvernement. La Pologne retrouve la totalité de sa souveraineté[2] quand l'URSS se divise en quinze entités indépendantes, dont la fédération de Russie. Avec l'indépendance de la Lituanie, de l'Ukraine et du Belarus, la frontière russo-polonaise atteint 210 km autour de l'exclave de Kaliningrad[10].
L'adhésion de la Pologne à l'OTAN en 1999, et à l'Union européenne en 2004 sont perçues comme des manœuvres pour s'extraire de la sphère d'influence russe[2],[3]. Par ailleurs, Varsovie poursuit une politique extérieure dans l'esprit de la doctrine Giedroyc, avec l'établissement de relations ténues avec les États post-soviétiques[3] comme illustré par le soutien à la révolution orange d'Ukraine en 2004[3].
Avec la commémoration d'événements historiques sensibles, la question de la responsabilité russe lors de l'invasion de 1939 ou du Massacre de Katyń suscite de nouvelles controverses. Beaucoup de citoyens polonais et d'hommes politiques qualifient Katyń de génocide, mais les autorités russes privilégient le qualificatif de crime de guerre[3],[4] ; à l'inverse, les Russes accusent la Pologne de ne pas suffisamment reconnaître l'importance de l'intervention soviétique, occupée alors par l'Allemagne nazie (malgré l'occupation qui s'ensuivit)[4].
Pendant les années 1990, le soutien du gouvernement polonais au mouvement séparatiste tchétchène a été critiqué par les autorités russes[11]. En 2009, une controverse éclate après l'affirmation par le Kremlin et les médias pro-gouvernementaux que l'Allemagne nazie, l'empire du Japon et la deuxième république de Pologne se sont alliés, ou projetaient de s'allier contre l'Union soviétique avant la Seconde Guerre mondiale[12]. Ces affirmations ont été qualifiées par les hommes politiques et diplomates polonais de tentative de révisionnisme[13],[14],[15].
D'autres sujets importants dans les relations russo-polonaises incluent le bouclier anti-missile en Europe[16],[3], le gazoduc North Stream, l'établissement de visas pour les citoyens russes[4]. Varsovie importe 90 % de son pétrole et 60 % de son gaz de Russie[17], ce qui nourrit son inquiétude pour sa sécurité énergétique. L'influence de la Pologne sur les relations de l'UE avec la Russie[3],[16] et différents aspects économiques comme le boycott de la Russie sur les importations de nourriture[17],[16]. En , la Russie organise l'exercice Zapad-99, qui simule une attaque nucléaire de la Pologne, la répression d'un soulèvement de la minorité polonaise au Belarus et de nombreuses opérations de nature offensive[18].
Le crash de l'avion présidentiel polonais a été une mise à l'épreuve forte des relations polono-russes[19]. Le Wall Street Journal a affirmé que la déclaration conjointe des Premiers ministres Vladimir Poutine et Donald Tusk sur Katyń, et la réponse ayant suivi le crash a rapproché les deux pays et présenté l'opportunité d'un nouveau départ, mettant fin à de longs siècles de rivalité et de confrontation[20].
Au cours de la visite du Président Medvedev en Pologne en , il a été décidé la création de structures visant à renforcer le dialogue polono-russe[21]. Le centre polono-russe (polonais : Centrum Polsko-Rosyjskiego Dialogu i Porozumienia) soutient la coopération entre la jeunesse des deux pays. La Russie quant à elle a créé le fond pour le centre de dialogue et d'échanges russo-polonais (russe : фонд «российско-польский центр диалога и согласия»). Cette structure est cependant critiqué car elle ne coopèrerait pas avec son homologue polonais. Par ailleurs, son directeur Youri Bondarenko a émis des opinions controversées sur les relations russo-polonaises[22],[23].
À partir des années 1990, redevenu indépendante en 1991, soutenue par les États-Unis et bénéficiant des aides de l'Union Européenne qu'elle intègre en 2004, la Pologne mène une politique régionale visant à émanciper l'Ukraine de la tutelle russe en étendant les pratiques démocratiques russes et rendre toute nouvelle occupation soviétique[24]. Inversement, la Russie perçoit l'Ukraine comme l'élément central de sa stratégie de glacis de protection vis-à-vis de l'Occident à contrôler ou à neutraliser[24].
Après l'annexion de la Crimée par la Russie et l'émergence d'un mouvement séparatiste dans le Donbass, la Pologne a demandé le déploiement d'unités supplémentaires de l'OTAN sur son sol[25]. Varsovie est pour le durcissement des sanctions européennes à l'égard de Moscou[26]. Le soutien au gouvernement ukrainien de Petro Porochenko, hostile à la Russie, et les accusations polonaises d'interférence de Moscou dans le jeu politique ukrainien alimente les tensions[réf. nécessaire]. Le , la Russie a stoppé l'importation de fruits et légumes polonais, affirmant que les produits visés comporteraient des niveaux de pesticides et de nitrates inacceptables. Cette décision prive la Pologne de plus de 1 milliard d'euros de revenus annuels.
À la suite du crash du vol 17 de la Malaysia Airlines survenu le en Ukraine, les gouvernements ont décidé d'annuler « l'année polonaise en Russie » et « l'année russe en Pologne » prévues pour 2015[27],[28].
Placée en première ligne dès les premiers jours de l'invasion de l'Ukraine par la Russie en 2022, la Pologne se place en État d'alerte le 24 février 2022 date de l'invasion par les forces russes du territoire ukrainien. Le président polonais, Andrzej Duda déclare alors «Il s’agit d’un acte d’agression sans précédent, une autre violation du droit international par la Russie.» indiquant «Je tiens à vous assurer que nous sommes aux côtés de l’Ukraine en tant que ses voisins, au nom de l’Otan, et en tant que membre de l’UE. Nous espérons que l’agression russe sera stoppée, que les autorités russes réfléchiront au fait qu’elle n’est pas dans l’intérêt de la Russie». Il déclare enfin «J’appelle les citoyens russes à ne pas soutenir leurs autorités dans cette action. J’appelle à arrêter les hostilités, à laisser l’Ukraine tranquille, et je vous assure qu’en tant que membre de la communauté internationale, je ferai de mon mieux pour arrêter ce qui se passe en Ukraine dès que possible»[29].
En effet, le pays qui partage 500 kilomètres de frontière avec l'Ukraine et qui, en parallèle entretient de nombreux contentieux non réglés avec la Russie, accueille dans un premier temps les milliers puis les millions de réfugiés ukrainiens à sa frontière, essentiellement des femmes et enfants, les hommes étant mobilisés à la suite des décisions du gouvernement ukrainien. Le 12 mars 2022, la Pologne a accueilli 2,2 millions de réfugiés[30] basé sur l'existence d'une forte communauté ukrainienne forte d'un million de personnes présente depuis de nombreuses années sur son sol[31].
De même, au cours de l'intensification du conflit et de la résistance de l'Ukraine face à l'armée russe, la Pologne devient une zone névralgique du transfert d'armement vers son voisin immédiat. L’aéroport de Rzeszow situé à 170 kilomètres de Lviv devient un point de passage majeur pour alimenter les forces ukrainiennes[32].
Daniel Szeligowski, chercheur à l’Institut polonais des affaires internationales, explique alors que : "La Pologne est devenue de facto un hub, la plaque tournante pour fournir les armes occidentales à l’Ukraine. Toutes les fournitures de l’OTAN et des États-Unis atterrissent dans le sud-est polonais puis sont transférées par voie terrestre dans l’ouest de l’Ukraine. Et ensuite, bien sûr, les militaires ukrainiens s’occupent de la répartition sur les différents fronts[32]."
La Pologne délivre également des armements puisés dans ses propres stocks d'armes datant de l'époque soviétique mais également des armes plus modernes tel que le missile de fabrication polonaise, le Piorun, missile sol-air porté à l'épaule qui est déployé contre les hélicoptères russes[32]. La Pologne a également proposé dès le 8 mars 2022 de mettre à ses dispositions ses Migs 29 au profit de l'Ukraine, proposition refusée par les États-Unis par peur d'une intensification du conflit avec la Russie[33]. Elle envoie un total de 250 chars T-72 modernisés à l'armée ukrainienne en avril 2022, en principe remplacé par l'Allemagne par des chars Léopard 2[34] qui a décidé également de réarmer avec un budget de 100 Milliards d'euros[35].
Le 21 mars 2022, confrontée à la position très ferme adoptée par les dirigeants polonais face à l’agression russe, partisans d'une coupure totale des relations économiques de l’Union européenne avec la Russie, cette dernière réagit par l'intermédiaire de l'ancien président de la Russie, Dimitri Medvedev dénonçant une "russophobie" et accusant qu'“Il est beaucoup plus important pour les élites polonaises de prêter allégeance à leur suzerain -l’Amérique- que d’aider leurs propres citoyens[31].”
Le 23 mars 2022, nouveau signe de la dégradation des relations déjà tendues entre les deux pays, Varsovie décide d'expulser 45 diplomates russes accusés d'action d'espionnage sur le territoire polonais[36]. Le porte parole du ministère des affaires étrangères polonais, Lukasz Jasina déclare à cette occasion : "La Russie mène une guerre barbare contre l'Ukraine depuis plus de trois semaines", a-t-il dit. "Nous, et les autres pays occidentaux, nous sommes traités par la Russie comme son adversaire clé. Tolérer ultérieurement ce genre d'activité illégale des services russes menacerait particulièrement la sécurité de la Pologne et celle de nos alliés de l'Otan et de l'Union européenne, avec qui nous coordonnons toutes nos activités de ce genre"[36]. La Russie accuse Varsovie détaillant “Varsovie a procédé à une escalade dangereuse dans la région, guidée non pas par ses intérêts nationaux, mais par les principes de l’Otan fondés sur une russophobie ouverte élevée au rang de politique officielle” publié par le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué. Il a ensuite promis une réponse “qui fera réfléchir les provocateurs polonais et se faire sentir"[31].
Le 24 mars 2022, le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki accuse la Russie d’être devenue “un État totalitaire” avant d’appeler à nouveau au renforcement des sanctions contre le régime de Vladimir Poutine[31]. Il souligne rappelant les évènements de 1939 notamment la partition de la Pologne entre l'URSS et l'Allemagne nazie en vertu de pacte Molotov-Ribbentrop, l'annexion des pays baltes et la guerre d'Hiver entre la Finlande et l'URSS en 1940, “Si Poutine brise l’Ukraine, s’il nous brise, nous, notre volonté de combat, de combat économique, il avancera, dans un an ou deux, vers d’autres objectifs” avertissant “Il avancera sur Helsinki, Vilnius, Varsovie, Bucarest, peut-être sur Berlin. Qu’en Allemagne on y réfléchisse bien”[31].
Le 27 avril 2022, nouveau signe de tension, la Russie par l'intermédiaire de son entreprise Gazprom suspend ses livraisons de gaz naturel à la Pologne et à la Bulgarie en raison du refus des autorités bulgares polonaises de régler les factures en rouble. Cette exigence non contractuelle est formulée par le Kremlin à la suite des sanctions économiques prises par l'Union européenne à la suite de l'invasion par l'armée russe de l'Ukraine, le 24 février 2022[37].
Pour résoudre cette confrontation, la Pologne mise sur deux nouveaux projets de gazoducs. Le premier, le gazoduc Baltic Pipe qui l’approvisionnera en gaz d'ici octobre 2022, reliera la Pologne à la Norvège via le Danemark[31]. Un autre, inauguré en mai 2022, devrait également faire le lien avec la Lituanie et le réseau des pays baltes via le terminal gazier du port de Swinoujscie[37], ces derniers s'activant durablement à la mise en œuvre d'une stratégie d'indépendance et d'autonomie énergétique vis-à-vis de la Russie depuis 2010, seule garantie vis-à-vis de leur voisin[38].
En 1996, le premier ministre Józef Oleksy doit démissionner. Il est accusé d'espionnage au profit de Moscou et entretiendrait des liens avec l'agent du SVR Vladimir Alganov[39]. En 2004, le renseignement polonais enregistre l'agent russe, parlant de corruption d'hommes politiques polonais haut placés[40],[41]. En 2017, le journaliste Tomasz Piątek affirme dans son livre Macierewicz i jego tajemnice, que le ministre de la Défense Antoni Macierewicz entretient des liens avec la mafia russe par le biais de Semion Mogilevich, mais également avec l'entourage du Président Poutine[42].
Le , le président polonais Andrzej Duda approuve les amendements d'une loi anti-propagande, qui autorise la démolition de monuments soviétiques, qualifiés de « symboles du régime totalitaire ». Dans un communiqué officiel publié le même jour, le ministère des Affaires étrangères russe qualifie le geste de « provocation grossière »[43].
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