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avion léger bimoteur à hélices De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Le Beechcraft Model 18 est un bimoteur de transport léger américain développé durant l'entre-deux-guerres. Produit en très grande série durant la Seconde Guerre mondiale comme avion de transport mais aussi d'entraînement, il a connu une très longue carrière, les derniers exemplaires sortant d'usine en 1969. Outre des versions spécialisées comme le Beech AT-11 Kansan, le Twin Beech a également fait l'objet de nombreuses remotorisations turbopropulsées.
Beech 18S | ||
Beech UC-45F en vol | ||
Rôle | Transport léger | |
---|---|---|
Constructeur | Beechcraft | |
Équipage | 2 | |
Premier vol | ||
Mise en service | 1937 | |
Production | 9 000 + | |
Dimensions | ||
Longueur | 10,35 m | |
Envergure | 14,50 m | |
Hauteur | 2,95 m | |
Aire alaire | 32,42 m2 | |
Masse et capacité d'emport | ||
Max. à vide | 2 585 t | |
Max. au décollage | 3 970 t | |
Passagers | 7/10 | |
Motorisation | ||
Moteurs | 2 Pratt & Whitney R-985-AN-1/3 Wasp Junior | |
Puissance unitaire | kW (450 ch) |
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Performances | ||
Vitesse de croisière maximale | 340 km/h | |
Vitesse maximale | 370 km/h |
|
Distance franchissable | 860 km | |
Plafond | 6 450 m | |
Vitesse ascensionnelle | 6,33 m/s | |
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Le , le Bureau of Air Commerce des États-Unis publia une fiche-programme pour un bimoteur de transport léger destiné aux lignes d'apport et à ses inspecteurs afin de faciliter leurs déplacements à l'intérieur du pays[1]. L'appareil devait avoir une vitesse maximale égale ou supérieure à 280 km/h au moins, une vitesse d'atterrissage égale ou inférieure à 105 km/h, pouvoir voler en palier à 460 m sur un seul moteur et franchir un obstacle de 15 m au décollage en moins de 460 m. Capable de transporter deux pilotes et six passagers, l'appareil devait également être équipé d'un dégivrage de bord d'attaque, d'hélices à pas variable et d'un double équipement radio. Les concurrents devaient effectuer leur premier vol avant le , soit avant la fin de l'année fiscale 1936[1]. Ce programme attira trois constructeurs : Beechcraft avec son Model 18, Barkley-Grow qui proposa le Barkley-Grow T8P-1 et Lockheed qui présenta le L-12 Electra Junior. Seul ce dernier prit l'air dans les temps, effectuant son premier vol le . Il fut donc logiquement déclaré vainqueur, même si le Beech 18 connut un succès commercial nettement plus important.
Moins d'une trentaine de Model 17 étaient sortis de l'ancienne usine Travel Air lorsque Walter Herschel Beech et son ingénieur en chef, T.A. « Ted » Wells se lancèrent sur ce nouveau projet. Concevoir un bimoteur entièrement métallique à aile basse cantilever et train escamotable, puis construire un prototype, demanda un peu plus d'une année, car il ne fallait pas perturber les livraisons des Model 17. Le Model 18A (NX15810, c/n 62) fut achevé début avec deux moteurs Wright R-760-E2, des groupes propulseurs à 7 cylindres en étoile de 320 ch. Pour s'assurer les meilleures conditions possibles pour le premier vol, Walter H.Beech avait engagé un des meilleurs pilotes de Transcontinental & Western Air, James N.Payton, que devait assister H.C. « Ding » Rankin, pilote d'essais du constructeur. Le , en début d'après-midi, Payton et Rankin prirent place dans l'appareil, accompagnés de R.E.Williams, représentant le motoriste, Walter.H.Beech et quelques amis de ce dernier. Après un décollage sans problème et une montée prudente, le prototype effectua quelques évolutions, avant de revenir stationner devant l'usine et son personnel assemblé[2].
Un autre pilote de la TWA, Jack Thornburg, réalisa la première tranche d'essais, 23 heures 20 minutes de vols qui s'achevèrent par l'attribution du certificat de navigabilité ATC-630. Une seconde tranche d'essais (13 heures 20 minutes) s'acheva le , Jack Thornburg ne suggérant dans son compte-rendu final que quelques modifications de détail immobilisant l'avion tout juste quelques jours avant sa livraison à Ethyl Corporation, qui, après avoir acheté le prototype du Model 17, s'offrait celui du Model 18 pour 37 500 dollars.
Les compagnies d'apport, et les entreprises désireuses de s'affranchir des horaires et des itinéraires des lignes aériennes régulières, s'intéressèrent rapidement au Model 18A. Mais pour mieux répondre aux attentes de la clientèle, Walter Beech et T. A. Wells souhaitaient proposer leur bimoteur sous différentes motorisations, politique qui réussissait parfaitement avec le Model 17, et deux nouvelles versions du Model 18 apparurent en 1937 : avec deux moteurs Jacobs L-5 de 285 ch le Beech 18B, certifié sous ATC-656, offrait une vitesse de croisière supérieure de 21 km/h et surtout une autonomie supérieure de 160 km pour un gain de poids de 81 kg et un prix ramené à 33 500 dollars. Le Beech 18D adoptait des Jacobs L-6 de 330 ch et fut proposé au prix de 37 000 dollars. Il reçut la certification ATC-684.
Le premier Model 18B fut certainement le prototype NC15810, repris par le constructeur qui en négociait la cession à Harry K.Coffey, directeur d'une compagnie d'assurances de Portland, dans l'Oregon, couvrant le nord-ouest des États-Unis et l'Alaska. L'appareil lui fut remis le et Harry K.Coffey l'utilisa régulièrement pendant trois ans, avant de le revendre en 1940 au gouvernement canadien, qui constituait un vaste parc aérien pour la formation des pilotes et spécialistes dont la guerre en Europe avait besoin. Cet avion devait revenir sur le registre civil américain après la Seconde Guerre mondiale, retrouver son immatriculation originale, et continuer à voler en Alaska. Finalement radié le , il est depuis conservé sur un aéroport californien en attente de restauration[3].
Cinq autres Twin Beech, ainsi qu'on désignait déjà l'appareil, furent construits et livrés en 1937 : le premier Model 18D (NC18578, c/n 169), suivi de deux 18B (NC18583 et NC18567, c/n 170 et 171) et de deux appareils équipés de flotteurs Edo. Tracté par des Wright R-760-E2 le premier de ces deux hydravions, désigné S.18A, fut livré le à Starrat Airways and Transportation d'Hudson (en), en Ontario (CF-BGY, c/n 172), devenant le premier bimoteur Beech commandé et livré hors des États-Unis. Le second (NC18569, c/n 173) était équipé de deux moteurs Jacobs L-5, répondant à la désignation S.18B. Les flotteurs du premier pouvaient aisément être remplacés par des skis en hiver, mais il apparut rapidement que les flotteurs engendraient une telle traînée que la stabilité en lacet était affectée. Pour y remédier, on adopta donc sur les modèles à flotteurs de nouvelles dérives, plus hautes, qui devinrent par la suite standard pour tous les modèles[2].
En 1938 apparut l'A-18D, dont le fuselage allongé permettait de loger dix passagers. Équipé de moteurs Jacobs de 330 ch, il fut inclus dans la certification ATC-684. Offrant des performances identiques au Model 18D pour un prix inchangé, ce bimoteur connut un certain succès, avec 66 exemplaires construits, une version hydravion SA-18D faisant son apparition en 1940. Parmi les appareils livrés en 1938 on relève deux exemplaires remis à la compagnie canadienne Prairie Airways Ltd de Moose Jaw, en Saskatchewan (CF-BKN/O, c/n 177 et 178), et un hydravion destiné au réseau insulaire d'Aerovias de Puerto Rico, tandis que l'armée des Philippines passait commande de deux exemplaires (c/n 220 et 223) destinés aux liaisons d'État-Major et à l'évacuation sanitaire, les deux premiers Model 18 livrés à une force armée.
La principale version du Model 18 apparut en 1939 et fut certifiée sous ATC-710. Le Beech 18S recevait deux Pratt et Whitney R-985 de 450 ch et pouvait transporter huit personnes dans un fuselage légèrement redessiné atteignant 10,35 m de long. Il atteignait 386 km/h en pointe pour 354 km/h en croisière avec une autonomie de 1 600 km. Le prototype de la série 18S (NC19452, c/n 222) fut modifié après essais de certification pour participer au McFadden Trophy, course aérienne organisée entre Saint-Louis et Miami. Pour participer à l'épreuve un puissant poste radio émetteur-récepteur fut installé et les sièges de cabine retirés au profit de deux réservoirs supplémentaires de 190 litres chacun. Piloté par H. C. Rankin avec Walter H. Beech comme copilote, l'appareil décolla de Lambert Field pour couvrir les 1 744 km le séparant de Miami en 4 h 37 min. Le bimoteur Beech s'attribuait le McFadden Trophy à la moyenne de 376,66 km/h et avec une consommation remarquablement basse, tout juste 787 litres[4]. La plupart des appareils livrés en 1940 furent des Model 18S, le dernier destiné au marché civil (c/n 434 NC1040) étant remis le au journal Evening News.
Début 1939, l'USAAC commença à s'intéresser au bimoteur Beech et dès le débutèrent à Wright Field, dans l'Ohio, des négociations portant sur la fourniture d'une machine de photographie aérienne capable d'évoluer à très haute altitude et d'assurer soit des missions de reconnaissance rapide avec un seul appareil de prise de vue, soit des relevés topographiques avec deux caméras jumelées, soit des missions de nuit avec des caméras à émulsions spéciales. Quatorze exemplaires furent finalement commandés en utilisant la plate-forme du Modèle civil 18S, sous la désignation de Beech F-2. Après des essais d'évaluation et de réception effectués à Wichita par le Major Ray G. Harris, le premier F-2 (serial 40-682, c/n 340) fut officiellement livré le au Capitaine Russell Kiellor, chargé de le convoyer à Wright Field. Les treize derniers F-2 furent livrés entre mars et (serial 40-683/695, c/n 341/353). Le dernier de ces bimoteurs fut démoli seulement le à Kelly Field, dans le Texas.
À l'automne 1939, les forces armées anglaises et françaises s'intéressèrent à leur tour au Twin Beech, les appareils commandés par la Commission d'achats Britannique ne devant être livrés que bien plus tard, après que les États-Unis eurent adopté l'appareil et satisfait leurs besoins essentiels. De son côté, la Suède prit livraison le d'un Beech 18R (c/n 321) à moteurs Wright R-975-E3 (en) de 420 ch aménagé comme avion d'évacuation sanitaire rapide, et qui devait rester en service jusqu'en 1953. Le gouvernement chinois s'intéressait aussi à cette époque au bimoteur produit à Wichita, et le passa commande de six AT-18R destinés à l'entraînement au bombardement. Le premier appareil livré à la Chine en (NX25474, c/n 375) ne se distinguait en fait d'un Model 18S que par sa motorisation. Il était destiné au transport de l'État-Major du généralissime Tchang Kaï-chek. Brièvement inscrits sur le registre civil américain (NX25475/25479, c/n 376/380)[5], les cinq autres Model 18R chinois se distinguaient par un nez vitré et une tourelle dorsale. Livrés en octobre et , ces appareils pouvant emporter vingt bombes de 11 kg semblent avoir été utilisés pour des missions de guerre contre les Japonais en Chine occupée.
Les négociations portant sur la fourniture des treize F-2 n'étaient pas achevées que l'USAAC passa commande de onze bimoteurs légers de liaison d'état-major pour six passagers directement dérivés du Model 18, sous la désignation C-45 (sérial 40-180/190, c/n 364/374). Le premier C-45 fut remis en au Capt. J-G Fowler et au Sgt. Paulhus pour convoyage vers Bolling Field (Washington, DC.), les suivants étant livrés entre mai et août. Ces appareils devaient être par la suite re-désignés UC-45 Expeditor. Devaient suivre vingt C-45A, 222 C-45B à moteurs Pratt & Whitney R-985-AN-1 ou AN-3 de 450 ch et surtout 1522 UC-45F Expeditor. Reconnaissable extérieurement à un nez plus allongé, il se distinguait surtout par de nouveaux équipements et un aménagement intérieur revu : Destiné au transport rapide, il était équipé de trois sièges à droite et deux à gauche de la cabine, disposait d'une réserve de carburant de 780 litres et de coffres a bagages d'une capacité de 35 kg, d'un pilote automatique Jack & Heintz A-3A et d'un dégivrage complet.
Fin 1940, l'USAAC prit conscience de la nécessité de former des navigateurs pour l'aviation stratégique qu'elle se préparait à constituer, et le bimoteur Beech apparut comme une excellente plate-forme pour l'entrainement à la navigation, les modifications nécessaires étant relativement faciles : cinq élèves disposaient chacun d'une console de travail et se partageaient une coupole supérieure pour les relèvements astronomiques. Utilisée également pour la formation avancée des pilotes de multimoteurs, cette nouvelle version du Twin Beech, l'AT-7 Navigator, redésigné par la suite T-7-BH, disposait en outre d'une distribution d'oxygène à haute pression et de dégivreurs de bord d'attaque. Avec des moteurs Pratt et Whitney R-985-25 de 450 ch, il atteignait 3 958 kg en charge et disposait d'une vitesse de pointe de 360 km/h pour une vitesse de croisière de 305 km/h. Le premier exemplaire fut livré en et les livraisons s'échelonnèrent jusqu'en , avec un total de 577 exemplaires commandés. Quelques exemplaires furent directement modifiés sur les chaînes de production en UC-45B, E ou F, sept achevés en hydravions à flotteurs comme AT-7A et dix adaptés à utilisation en zones arctiques sous la désignation AT-7B. Apparu en 1943, l'AT-7C (549 exemplaires) se distinguait par ses moteurs R-985-AN-3.
Début 1941, le général « Hap » Arnold, chef d'État-major de l'USAAC, effectua une tournée d'inspection des usines aéronautiques américaines. Au cours de la visite de Wichita, il entendit parler des Beech 18R chinois. Intéressé par la polyvalence de la machine, il réclama la commande de 150 appareils similaires. Adapté aux besoins de l'US Army, l'appareil reçut un nez vitré plus important, des Pratt & Whitney R-985-AN-1, un pilote automatique Minneapolis-Honeywell et une alimentation d'oxygène haute pression, tandis que les vitrages de cabine disparaissaient au profit de petits hublots ronds. 1582 AT-11 Kansan devaient être livrés à l'armée américaine entre le et , soit pour la formation de ses bombardiers (trois élèves et un astrodôme) soit pour l'entrainement des mitrailleurs (quatre élèves et une tourelle dorsale). Cette version du Beech 18 affichait une masse de 4 218 kg en charge et atteignait 346 km/h. 24 exemplaires furent par la suite modifiés en AT-11A d'entrainement à la navigation avec des Wasp AN-3 et un exemplaire reçut à titre expérimental en 1945 un empennage en V.
Au printemps 1940, l'US Navy demanda à son tour à Beechcraft d'étudier la possibilité de modifier quelques cellules de Model 18S à une tâche bien particulière, le radioguidage de cibles volantes, l'appareil devant en outre pouvoir assurer une mission secondaire, la reconnaissance photographique avec une caméra oblique. Pour pouvoir emporter l'équipement de radioguidage, la cabine fut réaménagée avec seulement trois sièges, l'opérateur prenant place dans une importante protubérance dorsale largement vitrée dans le prolongement du pare-brise. Cette version à l'aspect très caractéristique prit la désignation JRB-1. Avec une masse de 3 958 kg, elle ne dépassait pas 370 km/h avec des moteurs R-985-AN-4 ou R-985-50 de 450 ch. Le premier JRB-1 (BuNo 2543, c/n 425) fut livré à la Navy le , les quatre suivants en . Par la suite, la Navy devait encore faire modifier en JRB-1 six appareils cédés par l'USAAC en 1941, et un (BuNo 89493) après la guerre. La désignation JRB-2 fut donnée par contre à une version de transport de l'appareil, similaire au C-45A, le JRB-3 correspondait au C-45B et le JRB-4 n'était autre que le C-45F.
L'US Navy avait naturellement les mêmes besoins que l'USAAC en matière de formation de spécialistes multimoteur. Elle obtint donc, entre et , la livraison de 320 SNB-1 Kansan et de 509 SNB-2 Navigator (AT-11), puis entre et de 375 SNB-2C (AT-7C).
Dès , le Twin Beech refit son apparition sur le registre civil américain, le tout premier étant un AT-11 Kansan, dépourvu de son viseur Norden et mis à la disposition de Radio Corporation of America. Nombre d'entreprises travaillant pour l'industrie de l'armement ou dans des secteurs économiques sensibles, comme Standard Oil, Goodyear Aircraft, Phillips Petroleum, Bell Aircraft, Republic Aviation ou Chance Vought se virent attribuer un ou deux Navigator ou Expeditor.
Dès la fin de la Seconde Guerre mondiale, un grand nombre de bimoteurs Beech furent stockés ou versés aux surplus et, en , Beechcraft remit à neuf un C-45B (c/n 5862 serial 43-35489) qui devint sous immatriculation civile NC44550, démonstrateur d'une nouvelle version de l'appareil désignée C-18S. Couverte par l'ATC 757, cette désignation devait englober Expeditor, Navigator ou Kansan démobilisés et revendus aux alentours de 63 000 dollars après reconditionnement à Wichita. Notons que le démonstrateur C-18S, transformé en appareil de travail agricole en 1958, volait toujours sous les couleurs de New Air Service, une entreprise installée à Utica, NY[6].
Parallèlement au reconditionnement de cellules provenant des surplus, la production du Model 18 fut relancée pour les besoins du marché civil avec une version modernisée du C-45F pour neuf passagers et une motorisation standardisée autour du Pratt & Whitney R-985 de 450 ch. La tête de série D-18S (NC44592, c/n A-1) prit l'air en et fut certifiée le suivant. Mis sur le marché à un prix de base relativement bas, 63 550 dollars, près d'un millier de ces bimoteurs furent construits jusqu'en 1953, le premier étant livré dès le à Byron Jackson Corp (NC44599, c/n A-9). Le D-18S connut également un certain succès à l'étranger, le premier client à l'exportation étant la Misr. Airwork SAE égyptienne dont les trois appareils (SU-ADK/L/M) quittèrent Wichita le pour rejoindre Le Caire en vol via le Brésil, le Sénégal et le Maroc, soit 16 000 km couverts en 47 h 40 min.
En 1947, Beechcraft proposa aux compagnies d'apport (feederliners), le D-18C Feeder Twin, un appareil pour neuf passagers optimisé pour les transporteurs d'apport avec des moteurs Continental R-9A de 525 ch. Le fuselage était allongé pour atteindre 10,41 m et la charge utile atteignait 1 566 kg. Seulement quatre exemplaires furent vendus au prix de 64 250 dollars, suivis de seize D-18CT Feeder Twin, dont la soute à bagages agrandie et surtout une avionique plus importante justifiait le prix : 64 890 dollars.
Durant les premières années de l'après-guerre le Twin Beech continua à rendre des services appréciables aux forces armées américaines pour les missions les plus variées, mais de nombreux appareils arrivaient à bout de potentiel. Dès 1947 L'US Navy renvoya 117 SNB-1 en usine pour modernisation, ce qui donna autant de SNB-4. En 1951 l'Air Force suivit l'exemple de la marine. Alors que l'industrie américaine attendait un appel d'offres visant au remplacement des C-45, elle préféra faire reconditionner les RC-45A, C-45F, AT-7 et AT-11 encore en service au standard D-18S : Moteurs R-985-AN-3 entraînant des hélices à vitesse constante et pas variable, nouveau train d'atterrissage renforcé, section centrale de voilure renforcée, pilote automatique Jack & Heintz A-3A, instrumentation de vol modernisée. Aménagées pour six passagers, 372 cellules ainsi reconstruites reçurent de nouvelles immatriculations (serials), devenant C-45G. 96 autres furent converties en classe volante d'entrainement à la navigation comme TC-45G en 1952 et 432 AT-7 et AT-11 reconstruits comme C-45H, identiques au C-45G à l'exception du pilote automatique. En , l'USAF retira du service actif les onze derniers C-45 non reconditionnés pour les stocker, les C-45G et H poursuivant leur carrière jusqu'au milieu des années 1970.
L'US Navy, qui avait montré l'exemple, ne fut pas en reste, renvoyant en usine des SNB-2 et JRB-4 (vingt exemplaires), qui lui furent re-livrés pour devenir SNB-5 Expeditor. Ces appareils ne changèrent donc pas d'identité (BuNo), ce qui ne fut pas le cas pour un certain nombre de C-45 ou AT-7 provenant des surplus de l'USAF, renvoyés chez Beechcraft pour refonte au standard SNB-5 avant livraison à la Navy, ou destinés aux Plans d'Aide Militaire, comme six bimoteurs destinés aux Pays-Bas, vingt cédés à l'Aéronavale française ou six AT-7 transférés par l'Air Force au CAA en 1946 et rétrocédés à la Navy. La marine américaine renonça par contre à faire reconditionner un certain nombre d'UC-45F comme JRB-5 au profit du JRB-6, des JRB-3 et -4 partiellement modernisés, conservant en particulier leur train d'atterrissage d'origine.
En 1962, la désignation des appareils militaires américains fut uniformisée entre les trois armes. Les bimoteurs Beech encore en service dans l'US Navy devinrent donc TC-45J, RC-45J et UC-45J, dont l'US Army acheta par la suite quelques exemplaires.
En 1954, le D-18S fut remplacé au catalogue du constructeur par l'E-18S Executive Super Twin, dont le premier vol eut lieu le . Présenté à la presse le comme « Super 18 » et proposé au prix de 61 500 dollars, l'E-18S fut produit à 464 exemplaires entre et . Il se distinguait par une hauteur de fuselage plus importante, un agrandissement des portes d'accès au fuselage, un pare-brise en deux éléments et un large vitrage panoramique au centre du fuselage, de chaque côté de la cabine, sans oublier une avionique plus moderne. Envergure et surface portante étaient augmentées par des surfaces rectangulaires coiffant la voilure d'origine, qui permettaient d'accroître la masse totale en charge de 250 kg et d'offrir en option un réservoir supplémentaire de 300 litres logé dans le nez.
En 1959, Beech proposa aux utilisateurs des C-45G/H, D-18S et E-18S des kits de conversion permettant de moderniser leurs bimoteurs avec un train tricycle escamotable mis au point par la firme Volpar. Schématiquement, il s'agissait de reculer le point d'articulation du train principal pour qu'il se relève vers l'avant et d'allonger le nez pour y loger une roulette avant de même diamètre.
Suspendue quelques mois, la production d'appareils neufs fut relancée en 1959 avec le G-18S, un E-18S équipé pour la première fois d'hélices tripales. 156 exemplaires devaient sortir d'usine jusqu'en 1962, année de sortie du H-18 Super Twin. Le prix unitaire de cette dernière version passait brutalement à 179 500 dollars, l'appareil incorporant en série le train tricycle Volpar, donc une pointe avant allongée, et des hélices tripales à pas variable. Capable d'emporter de six à dix passagers, l'appareil atteignait 378 km/h en pointe et 354 km/h en croisière continue, pour une distance franchissable de 2 400 km. Parmi les premiers clients de cette ultime variante la Force aérienne brésilienne (quinze appareils) et Japan Airlines (JAL), avec treize appareils achetés pour assurer la formation et le perfectionnement de ses pilotes multimoteurs. Dans un marché fortement concurrentiel le Beech 18 conservait des performances honorables avec un coût de maintenance remarquablement bas. 149 exemplaires du H-18 furent livrés, les trois derniers, destinés à JAL, sortant d'usine le .
Dès le début des années 1950 s'est développé aux États-Unis un marché de conversion des nombreux Beech 18 des surplus de l'armée américaine pour le marché civil. Certaines entreprises, comme Remmert-Werner, se sont contentés de commercialiser des kits d'aménagement pour transformer la cabine, d'autres comme Bristol Aerospace Ltd ont fait certifier l'adaptation de flotteurs sur les D18S et C45G/H. Mais certains industriels sont allés plus loin, proposant des appareils sensiblement modifiés et souvent re-motorisés avec des turbopropulseurs.
Le 19 juillet 1960, un Expeditor 3T de la RCAF (HB-109, ex 43-35478) fut loué à United Aircraft of Canada pour permettre les essais en vol d'une nouvelle turbine à hélice, qui fut installée par de Havilland Canada à Downsview (Ontario) dans la pointe avant de l'appareil. Les essais en vol débutèrent en juin 1961, confirmant rapidement les qualités du PT6A. La CAF ayant cessé d'utiliser ce type d'appareil pour la formation de ces pilotes, le trimoteur fut cédé à Pratt & Whitney Canada pour un dollar symbolique le 1er juin 1971 et apparut donc sur le registre civil canadien avec les lettres CF-ZWY. Le 3 juin 1980 cette machine effectua son dernier vol. Un mois plus tard la cellule était offerte à l'École nationale d'aéronautique de Saint-Hubert (Québec) sous réserve qu'elle ne soit jamais remise en état de vol. Ramené à sa configuration d'origine, cet appareil est encore aujourd'hui utilisé comme cellule d'instruction statique.
Un Beech 18 trimoteur fut également réalisé en ajoutant un Tiara T6-260 (puis un T6-320) aux deux TSIO-520 de 300ch de voilure. Cet appareil servit de banc d'essais en vol du moteur Tiara.
FANASA a utilisé un Beech 18 pour expérimenter une aile à incidence variable.
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