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poème épique hindou De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Le Ramcharitmanas, ou Ram Charit Manas (IAST : Rāmacaritamānasa), littéralement « Lac des légendes de Rāma » (mais l’œuvre est aussi connue sous le nom de « Ramayan hindi »[1]) est une épopée hindoue vishnouite du XVIe siècle écrite par Goswami Tulsīdās (1532-[2]. Il s'agit là de son œuvre la plus importante, composée au milieu du XVIe siècle[3].
Rédigé en awadhi (un dialecte de l'hindi oriental), l'ouvrage conte la vie de Rāma en s'inspirant du Râmâyana. L'auteur invite le fidèle qui le lit à suivre la voie de la bhakti, c'est-à-dire de la dévotion, et entend purifier son âme. En Inde du Nord, il a été durant des siècles plus populaire que le Ramayana en sanskrit, car écrit dans une langue compréhensible par la masse des fidèles[4].
Le titre de l'ouvrage est un mot composé de trois termes: Râm-charit-mânas. Le dernier, mânas, désigne à la fois l'esprit et le lac sacré où le Gange prendrait sa source, selon la tradition, ce qui explique la traduction de mânas par « lac spirituel » retenue par la traductrice et indianiste Charlotte Vaudeville (en)[5]. Quant à carita, il signifie « exploits, aventure; ensemble des actes, vie ; existence »[6]. Le titre complet, Râmcharitmânas , renvoie donc à la source et à l'esprit de la vie de Râma, avatar de Vishnou, lequel est ainsi incarné en héros. Au final, le titre peut se rendre en français par « Lac des légendes de Rāma »[7] ou par « Lac spirituel de la geste de Râm »[3].
Cette geste de Râma conte aussi la nécessité du règne de l'Ordre (Dharma)[5].
La rédaction du Râmcharitmânas a débuté à une date et en lieu particulièrement favorables. Le texte indique[8] en effet que Tulsidas a entamé son travail « le 9e jour du mois de Caitra de l'an Vi,S. 1632 (sic) [1574 après J.-C.] » du calendrier hindou, soit en 1574 EC, jour qui correspond à la date à laquelle on célèbre, en Inde, la naissance de Rama; et d'autre part qu'il était Ayodhya, la ville tenue pour la capitale du royaume de Râma. Mais l’œuvre a sans doute été terminée bien plus tard à Bénarès, où Tulsîdâs a vécu les dernières années de sa vie[8].
Tulsîdâs mentionne explicitement deux sources qui l'ont inspiré. La première est le Râmâyana, et cette référence est sans doute aussi une allusion à l'auteur légendaire du Râmâyana, Vâlmiki, dont Tulsîdâs était, aux yeux de ses contemporains, la réincarnation; la seconde est l'Adhyâtma Râmâyana, « le Râmâyana spirituel », un ouvrage mystique, en sanskrit, datant du XIIIe ou XIVe siècle. S'il n'est pas toujours aisé de repérer les emprunts à ces ouvrages, leur étude permet de mieux déterminer l'originalité de Tulsîdâs en tant que poète et mystique[3].
C'est en adorateur de Râma que Tusîdâs compose son ouvrage — il dira d'ailleurs que son livre n'a pas d'autre mérite que de contenir le nom de Râma — et il fait de l'amour de Râma (Râm-bhakti) comme moyen de salut le thème religieux central de son livre[3].
Tout comme le Râmâyanae, le livre se compose de sept parties; les titres sont identiques dans les deux œuvres, à l'exception du sixiéme[9].
Selon Jean Filliozat[5], le Râmcharitmânas est « un des textes majeurs de la dévotion vichnouite vivante, en même temps qu'un chef-d'œuvre de la poésie hindi. »
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