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passionné des chemins de fer De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Le terme de ferrovipathe (en anglais britannique, « railway enthusiast » ou de façon restrictive « trainspotter »; en anglais américain, « railfan ») désigne un passionné du monde ferroviaire et des trains, qu'ils soient à « taille réelle » ou en miniature[1].
Le ferrovipathe se consacre à un ou plusieurs domaines : observation, relevés de compositions et photographie de trains ; gestion du patrimoine ferroviaire : travail historique et archivage, restauration de trains anciens (notamment de locomotives à vapeur), collection de trains ou de pièces ferroviaires ; modélisme ferroviaire...
Le terme de « ferrovipathe » est un néologisme, né de l'association de « ferro », par assimilation à « ferroviaire », et du grec « pathos », signifiant la passion brute.
Certains ferrovipathes se définissent, non sans humour, comme « malades de train »[réf. souhaitée], par assimilation à la terminaison « pathie », venant de la même racine grecque, associée à la notion de souffrance. Cette idée de souffrance, ou d'affection médicale, n'est pas toujours appréciée par certains[réf. souhaitée], qui préfèrent se définir plus simplement comme « amateurs de trains » ou « amateurs de chemins de fer ».
Des appellations synonymes existent : comme celle de « ferroviphile » (de « ferro », par assimilation à « ferroviaire », et du grec « philia » : « amour de »), ou celui plus construit de « sidérodromophiles » (du grec « sidero » : « fer », « drome » : « chemin », et « philia » : « amour de »), bien que ce dernier terme soit déjà employé pour désigner une paraphilie[2].
Le terme de « trainspotter », qui vient de l'anglais britannique, et particulièrement du terme de « spotter » (désignant un passionné d'avions) est parfois utilisé, tout comme celui de « railfan », venant de l'anglais américain. Au Royaume-Uni, les trainspotter sont parfois surnommés « anorak » du fait de leur prédilection à porter un gros manteau destiné à supporter plusieurs heures de présence sur un quai de gare[3]. Les employés des chemins de fer d'Amérique du nord utilisent le terme péjoratif de « foamer[4] » (de l'anglais « foam » : « mousse ») ; les amateurs de chemins de fer étant ici dépeints de manière caricaturale comme ayant la bouche écumante d'impatience alors qu'ils attendent les trains[5].
Le mot ferroequinologist (« ferroéquinologue » en français, dérivé de « ferro- » - fer et d'« equin » - cheval) est parfois utilisé, souvent de façon humoristique pour décrire un amateur du rail, notamment au Royaume-Uni[6].
L'observation et l'exploration concernent aussi bien les voies ferrées en activité que celles qui ne voient plus passer de trains depuis longtemps. Cette activité est multiple :
Cette volonté d'exploration peut amener certains amateurs à prévoir des séjours complets uniquement pour observer un type de train ou une région ferroviaire. Ces amateurs sont appelés bashers en anglais.
La photographie ferroviaire est l'activité ferrovipathe la plus fréquemment rencontrée avec l'observation et l'exploration, qu'elle complète efficacement. La photographie ferroviaire est principalement pratiquée à titre de documentation. Sa pratique dépend de la politique du pays où se situe le train ou l'installation ferroviaire à photographier, ainsi que des réglementations de la société exploitante ; chaque pays a donc sa propre régulation en la matière[7].
En France, la photographie ferroviaire reste autorisée en dehors des emprises ferroviaires[8]. À l'intérieur de celles-ci, la photographie est théoriquement interdite[9], du fait de la présente activité du Plan Vigipirate.
La recherche de documentation, dans le but de compléter le savoir concernant certains trains ou certaines régions ferroviaires est l'activité de certains ferrovipathes. Les recherches peuvent porter sur bien des aspects, comme les infrastructures ferroviaires, les accidents ferroviaires, certains types de locomotives, etc.
Cette branche de la passion ferroviaire est souvent la plus spectaculaire et la plus visible. Elle consiste à préserver le patrimoine ferroviaire, par le biais de collection de pièces (plaques d'immatriculation, pièces mécaniques, objets de décoration...), la restauration d'un bâtiment[10], la conservation de matériels[11], ou, plus impressionnant, la remise en état d'une locomotive ou l'exploitation d'un chemin de fer touristique.
Le modélisme ferroviaire consiste à reproduire, par le biais de modèles et de maquettes, les trains et le monde ferroviaire. De nombreux modélistes ferroviaires sont des ferrovipathes, s'adonnant notamment à la photographie et à la recherche de documentation afin de se rapprocher au plus près des modèles qu'ils reproduisent.
La collection de modèles réduits ferroviaires est souvent appelée « ferrovipathie », mais les modélistes ferroviaires préfèrent se faire appeler « ferromodélistes ».
Le tourisme ferroviaire consiste à visiter des lieux grâce au chemin de fer, que ce soit pour la qualité paysagère ou historique de la ligne, la réputation du trajet ou par ce que le voyage se fait en train touristique, fonctionnant avec du matériel issu du patrimoine ferroviaire. Pour mener l’expérience à son summum, certains ferrovipathes vont jusqu'à endosser l'uniforme d'un contrôleur de billets[12].
Le train est très présent dans la culture, notamment au cinéma, en littérature ou en bande dessinée (BD). L'action de nombreuses histoires se passe dans des trains, et parfois ce sont les trains qui motivent l'écriture d'une œuvre, l'idée de mouvement inhérente au train inspirant les artistes en tous genres. Ainsi, Jules Verne, qui avait fait de la modernité et de la technique un thème central de son univers a souvent situé les actions de ses romans à bord de trains (Michel Strogoff, Claudius Bombarnac...). En 1913, Blaise Cendrars écrit son plus célèbre poème, La prose du transsibérien et de la petite Jehanne de France, inspiré par la mise en route du Transsibérien quelques années plus tôt (ce long poème de 400 vers a aussi été mis en peinture par Sonia Delaunay). De la même manière, un autre train mythique, l'Orient-Express, a influencé nombre d'écrivains, au premier rang desquels Graham Greene et son Orient-Express et Agatha Christie et son Crime de l'Orient-Express. Les auteurs de BD ne sont pas en reste ; parmi les BDs célèbres plaçant le train au centre de l'histoire, citons Corto Maltese en Sibérie d'Hugo Pratt, Les naufragés du rail de Franquin, Delporte et Jidéhem, et de nombreuses histoires de Lucky Luke, de Morris et des Tuniques Bleues, de Lambil et Cauvin, Le Transperceneige, bande dessinée de science-fiction de Jacques Lob (scénario) et Jean-Marc Rochette (dessin). Ces œuvres prouvent la passion des artistes pour le train. Il existe aussi des amoureux de trains qui suivent les itinéraires ferroviaires de ces héros imaginaires.
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