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RÜ, de son vrai nom Albert Quéméré est un dessinateur humoriste, caricaturiste et illustrateur français, né le à Paris 14e et décédé le à Ballainvilliers[1].
Naissance | |
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Nom de naissance |
Albert-Louis-Hervé Quéméré |
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Albert-Louis-Hervé Quéméré naît en 1924 à Paris. Son père est puisatier, sa mère, femme de ménage, deux Bretons « immigrés de l'intérieur ».
Il est formé à la gravure en taille douce et au dessin de publicité à l'école Estienne[2]. Diplômé en 1944[3], il rentre à la Manufacture nationale de Sèvres en qualité de graveur-décorateur le , la veille du débarquement en Normandie.
Pour échapper à la guerre en Alsace ou en Indochine, il s'engage au Service cartographique des armées en . Il y dessine cartes et illustrations jusqu'à sa démobilisation à la fin de l'année.
Après la guerre, Albert Quéméré travaille d'abord comme graveur de reproduction salarié d'un éditeur avant de travailler en indépendant. Il réalise de la gravure pour l'illustration de livres, des couvertures pour les éditions Stock, des travaux publicitaires, des emballages pharmaceutiques[4]...
Il suit les cours de Robert Lesbounit à Montparnasse avec Bourigeaud, Ipousteguy, Ibarra, Pécheux, Leduc, Sutter, Martin[5]. RÜ participe à la fresque de l'église Saint-Jacques de Montrouge.
De 1947 à 1948, il est salarié de l'hebdomadaire Noir et Blanc, en tant que conseiller artistique[3].
C'est par hasard, pour remplacer une illustration qui n'était pas arrivée, qu'il y publie ses premiers dessins. Le dessins sont signés « RV »[3] (en phonétique son deuxième prénom), le public lit « RU ». Il optera donc pour « RÜ », qui, en breton, signifie « rouquin[6]. »
Après une escapade en Angleterre où il dessine pour Men Only (en), Rü réalise dans une vingtaine de journaux français, pendant une quinzaine d'années, des dessins d'humour, réservant à Noir et Blanc la majeure partie de ses dessins d'actualité et caricatures politiques.
En 1961, Albert Quéméré réintègre sur concours l'école Estienne des arts et industries graphiques. Il y enseigne[3] le maquette, la mise en page et la typographie[7],[8]
Il continue parallèlement le dessin de presse mais doit cesser en 1970 à cause d’ennuis cardiaques. À la même époque, Noir et Blanc cesse de paraître. Rü disparait des journaux, mais ne s’arrête pas de dessiner. Il participe tardivement à quelques festivals (Saint-Estève 1993, Guérande 1995).
Il meurt le , à 71 ans.
Selon Catherine Saint-Martin, dans son ouvrage Dico Solo, il a « un style personnel, dégagé de toute influence, au service d'un humour plein de trouvailles : anguleux, dépouillé, sobre, immédiatement repérable[9]. »
Pour Alain Manevy, dans Le livre d'or de l'humour français : « Inspiré par l'art de l'Égypte, l'art roman et le cubisme, RÜ a défendu le dessin direct, sans fioriture, instinctif, privilégiant l'expression et sans légende, un genre difficile à faire accepter[10]. »
Et, pour François Quéméré, dans son article « RÜ, le virtuose oublié » dans Papiers nickelés : « Son humour couvre un large spectre : de la blague potache à la poésie. Du non-sens à l’humour noir. De la vie de tous les jours à la référence historique. Du clin d'œil à l’attaque cruelle. Sans complaisance pour les politiques et les institutions, ce qui aura du mal à passer auprès de certaines rédactions. Beaucoup de dessins seront refusés[11]. »
Depuis 1994, une partie importante de ses caricatures politiques se trouvent au musée de La contemporaine à l’Université Paris Nanterre.
152 dessins originaux sont conservés à la BnF, dans le département des Estampes et photographies[3].
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