Saint-Sauveur (quartier)
quartier de la ville de Québec De Wikipédia, l'encyclopédie libre
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Saint-Sauveur est un des 35 quartiers de la ville de Québec, et un des six qui sont situés dans l'arrondissement La Cité–Limoilou. Il est l'un des quartiers formant la basse-ville de Québec. Le quartier est nommé en l'honneur de Jean Le Sueur, abbé de Saint-Sauveur, premier prêtre séculier à venir s'établir sur les bords du fleuve Saint-Laurent.
Saint-Sauveur | |
Administration | |
---|---|
Pays | Canada |
Province | Québec |
Municipalité | Québec |
Statut | Quartier |
Arrondissement | La Cité-Limoilou |
Démographie | |
Population | 15 495 hab. (2016) |
Densité | 3 903 hab./km2 |
Langue(s) parlée(s) | Français |
Géographie | |
Coordonnées | 46° 48′ 25″ nord, 71° 14′ 24″ ouest |
Superficie | 397 ha = 3,97 km2 |
Localisation | |
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Au tout début du régime français, les basses-terres de la plaine qui bordent la rivière Saint-Charles, où naîtra Saint-Sauveur, sont mises en réserve et forment les terres communales. En 1618, Champlain propose d’y installer une ville qu’il nommerait « Ludovica ». Ce projet ne se réalise pas; on abandonne cette idée vers 1638 et on installe plutôt la ville dans ce qui est aujourd'hui le Vieux-Québec, autour du fort Saint-Louis. Dès lors, on procède à la concession des terres. Ainsi, en 1653, Jean Le Sueur, premier prêtre séculier à venir en Nouvelle-France, reçoit de l'Hôtel-Dieu de Québec une concession qui prolonge jusqu'à la rivière celle qu’il possède déjà sur le coteau[1]. Jean Le Sueur, auparavant prêtre de Saint-Sauveur-de-Thury-Harcourt en Normandie, était surnommé Monsieur de Saint-Sauveur. Le quartier lui doit son nom: son surnom s'est étendu aux terres qu'il possédait, dont les limites est et ouest de ces terres sont alors respectivement les rues Durocher et Montmagny[1].
Les récollets, arrivés au Québec en 1615, obtiennent une concession sur les rives de la Saint-Charles. Leur terre s'étend du coteau Sainte-Geneviève à la rivière, entre les actuelles rues Caron et De Mazenod. Ils y érigent une chapelle et un couvent dédiés à Notre-Dame-des-Anges. Chassés de Québec en 1629 par la famille Kirke, ils ne seront de retour qu'en 1670. Ils reconstruisent un couvent et une chapelle, qui existent encore aujourd'hui, au sein de l'Hôpital-Général[1].
Ce faubourg, formant à l'époque une partie de la banlieue de Québec, est au départ peu habité. Dans les années 1840, le quartier est partagé entre quatre grandes propriétés foncières: le fief des récollets, qui appartient aux religieuses de l'Hôpital-Général, le Domaine Bois-Bijou (Boisseauville), les terres de l'Hôtel-Dieu, et une terre appartenant aux Ursulines de Québec[1].
Vers 1845 naît Boisseauville à la suite de travaux d'arpentage. À l'origine, le Domaine de Bois-Bijou appartenait à Michel Sauvageau; on y trouve une villa entourée d'un grand jardin, quelques granges, un étang. Michel Sauvageau fait tracer un premier plan de lotissement en 1810, et une première rangée de lots à bâtir est établie sur la rue Sauvageau, en direction du Faubourg Saint-Jean. Après sa mort, Pierre Boisseau procède au lotissement des terres, où s'élèvera Boisseauville[1].
S'ensuivra la construction d'une première église et d'un hôtel de ville.
Au début du XIXe siècle, le succès des chantiers navals, du commerce du bois et de l’activité portuaire entraîne le développement fulgurant de Saint-Sauveur. La forte demande de main-d’œuvre entraîne la construction d’un grand nombre de maisons. Depuis 1840, Saint-Sauveur était devenu le foyer d’un grand nombre d’ouvriers pauvres puisqu’à cet endroit, les règles de construction permettent de bâtir des maisons qui ne sont pas à l’épreuve du feu. Dès 1845, Saint-Sauveur est considéré comme la banlieue de Québec. L’incendie qui détruit Saint-Roch, le quartier voisin, va provoquer un mouvement de la population vers Boisseauville.
Le nouveau code municipal de 1855 oblige les petites villes et villages du Québec à se donner une administration municipale. Saint-Sauveur se regroupe d’abord avec Limoilou en une municipalité appelée « banlieue de Saint-Roch » jusqu’en 1862. Sur le plan religieux, l’archevêque de Québec transforme, ce qui n'était qu'une desserte de la paroisse de Saint-Roch en paroisse de plein exercice en 1853[2]. Il en confie la gestion à la congrégation des Oblats de Marie Immaculée. Le quartier obtient une charte municipale autonome en 1862, et change son nom officiel de Saint-Roch nord en Saint-Sauveur en 1872[3].
En 1866, Saint-Sauveur est rasé par le Grand incendie de Québec. La même année, le Boulevard Langelier est alors élargi pour éviter que le feu ne se propage entre Saint-Roch et Saint-Sauveur[3]. En 1874, une partie du territoire de Saint-Sauveur est détaché pour la création de la Paroisse de Notre-Dame-du-Sacré-Cœur qui deviendra Sacré-Cœur-de-Jésus en 1886.
En 1888, on construit le marché Saint-Pierre, là où se trouve aujourd’hui le centre Durocher. Baptisé en l’honneur de Pierre Boisseau, il devient la propriété de la ville de Québec lors de l’annexion en 1889 du village de Saint-Sauveur. La halle de briques rouges mesure 170 pi de long, soit la même dimension que la halle Montcalm[4]. Elle échappe à la conflagration de 1889 qui rase le quartier. Fermé en 1915, l'édifice est loué aux Œuvres de jeunesse, puis incendié en 1945[5].
Un autre incendie détruit 600 maisons le . « La nuit dernière, vers minuit, la population de la ville a été mise en émoi par le tocsin qui sonnait à tous les clochers de la ville ». Ainsi s’exprime le Journal de Québec pour rendre compte de cet incendie. Le feu éclate le mercredi 15 mai, vers 23h30, dans la propriété de Mme McKennon, boucher, sur la rue Saint-Vallier, et se propage en arrière sur le "terrain Bédard". À deux heures du matin, il ne reste déjà plus rien des rues Saint-Ambroise, Sainte-Catherine, Parent, Chenest, Sainte-Marie, et Saint-Louis[6]. Le feu consume près du tiers de la paroisse, soit environ cinq cents maisons dans la partie nord, le long de la rue Saint-Vallier, laissant de quatre à cinq mille personnes sans abri[1].
Cela relance le débat de l’annexion du quartier à la ville de Québec. L'enjeu principal concerne l'installation d'un réseau de distribution d’eau, essentielle pour combattre le feu. Les pourparlers commencent en juin 1889 entre les deux municipalités. Les citoyens de Saint-Sauveur entérinent l’entente par référendum les 26 et 27 septembre 1889[1]. Les autorités de Québec introduisent dans le quartier, et font construire des égouts, des trottoirs, pavent et éclairent des rues[3].
Les transformations seront rapides. Charles Baillargé, ingénieur à la ville parle de « la transformation la plus magique dont aucune ville n’ait jamais été témoin ». En moins de trois ans, le quartier rattrape son retard sur le reste de la ville quant aux équipements urbains : réseau de distribution d’eau, réseau de drainage, trottoirs, chaussées empierrées, poste de pompiers et de police, téléphones, éclairages électriques, etc. Le quartier s’étendra alors à la rue Saint-Vallier. À cette époque, la rue Saint-Ours, qui s’appellera plus tard le boulevard Langelier, constitue la plus belle artère de la ville.
En 1914, Jules Gingras fonde sur l'avenue du Sacré-Cœur la Laiterie de Québec, qui deviendra plus tard la Laiterie Arctic (ainsi nommée en l'honneur du navire du capitaine Joseph-Elzéar Bernier)[7]. C'est la première laiterie de Québec qui pasteurise son lait[8]. La laiterie sera déménagée sur le boulevard Charest Ouest en 1956.
Le , le quartier est le théâtre d'une des émeutes de la Crise de la conscription à Québec. La même année, la grippe espagnole fait 500 victimes à Québec. 80% des victimes se retrouvent dans la basse-ville de Québec, surtout dans les deux quartiers les plus pauvres: Saint-Sauveur et Saint-Malo[9].
En 1920, un auteur anonyme écrit dans L'Action catholique au sujet de Saint-Sauveur : « Jamais débuts ne furent plus modestes: le terrain est une savane non-irriguée et les résidences, de misérables cabanes ». D’ailleurs, Saint-Sauveur "était surnommé le faubourg des tuyaux, car beaucoup d’habitations n’avaient pas de cheminées de briques mais de simples tuyaux de tôle qui dépassaient du toit"[1].
Dès 1971, une campagne est lancée pour démanteler le chemin de fer qui traversait une partie du quartier et le coupait du parc Victoria. Les voies sont finalement enlevées en 1974[10].
De 2006 à 2008, la Ville de Québec entreprend de refaire au complet le boulevard Charest entre le boulevard Langelier et l'avenue Saint-Sacrement. L'artère principale subit des travaux de réfection majeurs sur 2,5 kilomètres avec le retrait du terre-plein, l'élargissement des trottoirs et la plantation d'arbres. On amorce aussi plusieurs projets de construction résidentielle dans le même secteur.
La rivière Saint-Charles, au nord du quartier, fait l'objet de travaux de renaturalisation des berges en 2007. Le parc Victoria est aussi transformé par la construction d'un bassin de rétention d'eau, par la démolition de l'aréna Victoria et par le déménagement d'une chapelle.
Le quartier de Saint-Sauveur est situé dans la basse-ville de Québec.
Au conseil municipal de Québec, le quartier est représenté par les districts de Saint-Sauveur et de Duberger-Les Saules.
Patro Laval
Tous les établissements publics d'enseignement du quartier sont opérés par la Commission scolaire de la Capitale.
Lors du recensement de 2016, le portrait démographique du quartier était le suivant[22] :
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