Loading AI tools
explorateur grec massaliote De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Pythéas le Massaliote (en grec ancien, Πυθέας ὁ Μασσαλιώτης) est un astronome grec, considéré comme l'un des plus anciens explorateurs scientifiques ayant laissé une trace dans l'Histoire.
Naissance | |
---|---|
Décès |
Vers le IIIe siècle avant notre ère |
Nom de naissance |
Πυθέας |
Activités | |
Période d'activité |
IVe siècle av. J.-C., IVe siècle av. J.-C. ou vers |
Il a effectué un voyage dans les mers du nord de l'Europe vers 325 av. J.-C., mais son récit, connu dans l'Antiquité, n'a pas survécu. Il n'est révélé que partiellement par les écrits de quelques auteurs, dont Strabon et Pline l’Ancien. C'est l'un des plus anciens auteurs antiques qui ont décrit les phénomènes polaires, les marées et le mode de vie des populations du nord de l’Europe.
Pythéas évoque l’île de Thulé. Sa description des marées est le texte le plus ancien qui identifie leur cause à la Lune.
Le voyage de Pythéas s'est sans doute déroulé vers 330-320 av. J.-C., quoique certains auteurs le font remonter aux années 350 avant notre ère. D'autres donnent son expédition comme contemporaine de celle du massaliote Euthymènes, un compatriote qui se serait dirigé vers l’Atlantique sud. Euthymènes aurait longé les côtes de l'Afrique, depuis les « Colonnes d'Hercule » jusqu'au fleuve Sénégal, mais on ignore la date de son périple[note 1].
L'expédition de Pythéas a peut-être été soutenue par la cité de Massalia, alors à l’apogée de sa prospérité[1], mais cette hypothèse n’est étayée par aucune source antique. L’hypothèse selon laquelle c'est Alexandre le Grand[2] qui l'aurait envoyé explorer l'océan est plausible, puisque ce conquérant s’apprêtait à faire le tour de l’oïcoumène lorsqu’il mourut[note 2].
Les hypothèses sur le détail et les conditions de son voyage ne peuvent être que des conjectures. On a supposé, par exemple, que parti en mars, il soit rentré en octobre ou en novembre, après avoir parcouru 9 038 milles marins[3]. On a pensé que son navire était une galère mixte du IVe siècle av. J.-C., du type catascopium[note 3], avec un bordé doublé d’un vaigrage et protégé par des préceintes pour résister aux glaces de la mer du Nord[4]. Il est possible qu’il ait fait à la fois du cabotage et du long cours[5]. Il a peut-être été un passager de bateaux de commerce et de pêche. En effet, aucune source antique ne le qualifie de navigateur.
Quant au but de son expédition, la seule certitude est qu’elle avait une visée scientifique. L'intérêt de Pythéas pour la mesure des latitudes est un indice en faveur d'une expédition de recherche. Sa curiosité scientifique est illustrée par un extrait de Lucien de Samosate, retranscrit par Jean Peyras dans son écrit Les Méditerranéens et l’Atlantique dans l’Antiquité : géographies et anthropologie : « La cause de mon voyage et son intention étaient l’activité de mon esprit et mon désir de choses nouvelles, ainsi que la volonté de savoir où s’arrêtait l’océan et quels étaient les hommes qui habitaient sur l’autre rive. »[6]
Certains historiens[7] ont imaginé que Pythéas et Euthymènes seraient partis à la recherche de matières premières. On a aussi conjecturé une rivalité commerciale entre Marseille et Carthage[1]. Mais Pythéas désirait surtout établir une table des latitudes et « vérifier des phénomènes que démontrait clairement la géométrie mais auxquels il semblait difficile de croire[8]. »
On peut déduire de ces sources que le voyage de Pythéas aurait eu lieu, au plus tard, entre 330 et 300 av. J.-C.[note 4].
Parti de Massalia[11],[12], Pythéas rejoignit l'Atlantique, vraisemblablement après avoir franchi les colonnes d'Hercule (détroit de Gibraltar), mais certains auteurs retiennent plutôt[13] ou n'écartent pas l'hypothèse d'un voyage fluvial jusqu'au débouché de la Gironde ou de la Loire. Son voyage se poursuivit vers l'Armorique et la Grande-Bretagne. Poussant plus au nord au large des Orcades, il atteignit une région où la nuit ne durait que deux heures. Il évoqua également l'île de Thulé, située sur le cercle polaire, ainsi qu'une zone de la mer où la navigation devient impossible, l'océan ressemblant à un « poumon marin », peut-être un mélange de glace et d'eau dans les bruines et les brumes proches de la banquise[14].
L'association de son nom à l'ambre, notamment par Pline l'Ancien, a conduit certains auteurs à imaginer que Pythéas, à son retour, a également exploré la mer Baltique. Les étapes de son voyage restent mal connues, même si l'hypothèse d'un second voyage en mer Baltique n'est pas à écarter[14]. Si Pythéas est entré en mer Baltique, il a pu rencontrer le peuple des Guiones (Teutons) et découvrir les embouchures de l'Elbe et la région du Holstein. Quant à l'emplacement de Thulé, il reste de nos jours sujet à débat. Il pourrait s'agir de l'Islande, ou de l’extrémité sud de la Norvège, qu'il aurait prise pour une île. L'hypothèse qu'il s'agisse de l'île de Streymoy, principale terre émergée de l'archipel des Féroé, a également été avancée[15].
Seuls deux ouvrages de Pythéas sont connus par leur titres : De l'Océan (Περὶ τοῦ Ὠκεανοῦ, Perì toû Ôkeanoû)[16], et Description ou Voyage autour de la Terre (Περίοδος γῆς) ou Périple (περίπλους)[17]. On a pensé que ces deux titres désignaient le même ouvrage. Il n'est pas rare en effet qu'un livre de l'Antiquité soit diffusé et cité sous plusieurs titres, parce que parfois une seule partie de l'œuvre est éditée avec un titre propre. Ces ouvrages ne nous sont pas parvenus, peut-être ont-ils disparu dans l'un des incendies de la bibliothèque d'Alexandrie. Mais des auteurs antiques nous en ont transmis des fragments ; ces extraits se réduisent à quelques citations, notamment chez Timée, Ératosthène, Hipparque, le géographe Strabon (le principal détracteur de Pythéas qu’il accuse d'affabulation[18],[19]), Diodore de Sicile[20] (qui ne cite pas Pythéas) et Pline l'Ancien[21],[1]. On peut aussi tirer profit de passages de Géminos, de Cléomède et de Polybe[22].
La relation de Pythéas abonde en observations et en indications chiffrées.
Certains auteurs antiques considéraient Pythéas comme un affabulateur. C'est en particulier le cas de Polybe et de Strabon, pour lesquels il était inconcevable que des terres soient habitées au-delà de l'Irlande. Mais les témoignages de son périple, et surtout ses observations astronomiques, ont été pris au sérieux par d'autres savants comme Ératosthène ou Hipparque. Au fil du temps, ses récits sont apparus crédibles, et plus personne de nos jours ne remet en doute leur réalité[40].
D'autres savants l'admiraient aussi, comme Dicéarque, Timée et Ératosthène, grâce à son voyage unique et lointain, rendu remarquable par la description de la Bretagne (Bretanniké), de l'Irlande et de Thulé.
L'Histoire littéraire de la France consacre un chapitre à Pythéas, considéré comme un Gaulois[41].
Winston Churchill a rendu hommage à Pythéas dans son ouvrage Naissance d'une nation.
Un cratère lunaire[42] porte le nom de Pythéas.
Seamless Wikipedia browsing. On steroids.
Every time you click a link to Wikipedia, Wiktionary or Wikiquote in your browser's search results, it will show the modern Wikiwand interface.
Wikiwand extension is a five stars, simple, with minimum permission required to keep your browsing private, safe and transparent.