Top Qs
Chronologie
Chat
Contexte
Puissance des armes nucléaires
De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Remove ads
Remove ads
La puissance explosive de l'arme nucléaire est la quantité d'énergie libérée lorsqu'une arme nucléaire explose, exprimée habituellement en masse équivalente de trinitrotoluène (TNT), soit en kilotonnes (milliers de tonnes de TNT) ou mégatonnes (millions de tonnes de TNT), ou parfois en térajoules (un kilotonne de TNT vaut 4,184 TJ). Comme la quantité précise de l'énergie libérée par la TNT est et a été sujet à des incertitudes de mesure, surtout à l'aube de l'ère nucléaire, la convention couramment admise est qu'un kilotonne de TNT équivaut à 1012 calories. L'énergie libérée par une bombe ne suffit pas à elle seule à préciser les dégâts potentiels que cette bombe peut occasionner à court et long terme. Ces dégâts sont de nature mécanique par effet de souffle lié à l'onde de choc, par propulsion et retombée de matériaux, poussières et blocs de toutes dimensions, effet thermique de la boule de feu dont la température initiale est de plusieurs milliers de degrés, effets radioactifs par diverses radiations immédiates et jusqu'à très long terme en particulier par ingestion de poussières, effet électromagnétique par impulsion de type foudre pouvant détruire les circuits électroniques. Pour chaque bombe d'une énergie donnée, ces effets sont d'intensité variable selon le choix de l'altitude à laquelle la bombe explose.

Le ratio puissance/poids est la quantité d'énergie divisée par la masse de l'arme. Le ratio puissance/poids théorique maximum des armes de fusion (armes thermonucléaires) est de 6 mégatonnes de TNT par tonne de bombe (25 TJ/kg). Des ratios de 5,2 mégatonnes par tonne et plus ont été atteints pour de grosses armes construites pour être utilisés comme une tête nucléaire unique au début des années 1960[1]. Depuis, les ogives plus petites, nécessaire pour augmenter les dégâts produits (dommages produits/masse totale des bombes) via des systèmes de lancement multitêtes, a entraîné une baisse du rendement puissance/poids des ogives modernes.
Remove ads
Exemples
Résumé
Contexte
Dans l'ordre croissant des puissances (la plupart des puissances sont approximatives) :

À titre de comparaison, la puissance de l'explosion de la Massive Ordnance Air Blast Bomb est de 0,011 kt, et celle de l'attentat d'Oklahoma City, en utilisant une bombe à base d'engrais dans un camion, a été de 0,002 kt. La dislocation du météore de Tcheliabinsk, en 2013, a dégagé une puissance de 440 kt, et la plus puissante explosion non-nucléaire accidentelle a été celle de la deuxième fusée lunaire soviétique N-1, qui a atteint une puissance de 10 kt. La plupart des explosions artificielles non nucléaires sont considérablement plus faibles que celle de ce qui est considéré comme de très petites armes nucléaires.
Limites de puissance
Le ratio puissance/masse est la puissance développée par l'arme par rapport à la masse de l'arme. Le ratio maximum théorique des bombes H (de fusion) est de 6 mégatonnes de TNT par tonne (25 TJ/kg)[1]. La limite pratique réalisable est un peu plus faible, et tend à être plus faible pour les plus petites armes, comme celle qui se trouvent majoritairement dans les arsenaux à l'heure actuelle, car conçues pour le mirvage, ou l'emport des missiles de croisière.
- La puissance théorique de la bombe B41 de 25 Mt lui donnerait un rapport de puissance/masse de 5,2 mégatonnes de TNT par tonne. Bien que cela nécessiterait une efficacité bien plus grande que toutes autres armes des États-Unis (au minimum 40 % d'efficacité lors de la fusion du deutérure de lithium), ce qui est apparemment réalisable.
- En 1963, des déclarations déclassifié du DoE indiquait que les États-Unis avaient la capacité technologique de déployer une ogive de 35 Mt sur le Titan II, ou d'emporter une bombe non guidée de 50-60 Mt par des B-52. Aucune arme n'a été mise en œuvre, mais il aurait fallu avoir des ratios de puissance/masse supérieur à celui de la B41.
- Concernant les petites armes américaines actuelles, le ratio atteint 600 à 2 200 kilotonnes de TNT par tonne. Alors que pour les très petits dispositifs tactiques, telles que le Davy Crockett il n'était que de 0,4 à 40 kilotonnes de TNT par tonne. À titre de comparaison historique, pour Little Boy le ratio n'était que de 4 kilotonnes de TNT par tonne, et pour la plus grande bombe ayant jamais explosé la Tsar Bomba, le ratio a été de 2 mégatonnes de TNT par tonne (dont la puissance a été volontairement réduite d'un facteur deux, il y a donc peu de doute que cette bombe ait été capable d'atteindre 4 mégatonnes par tonne).
- La plus puissante bombe à fission pure jamais construite a eu une puissance de 500 kilotonnes, ce qui est probablement de l'ordre de la limite supérieure de ce type d'arme. La fusion pourrait probablement augmenter l'efficacité d'une telle arme de manière significative, mais les armes à fission ont une limite supérieure en raison des grandes masses critiques. Cependant il n'y a pas de limite de puissance connue pour une bombe à fusion.
- Étant donné que le ratio maximum théorique est d'environ 6 mégatonnes de TNT par tonne, et que le ratio maximum atteint était apparemment de 5,2 mégatonnes de TNT par tonne, il existe une limite pratique sur la puissance des armes air-sol. Les armes de dernière génération n'ont plus la très lourde enveloppe que l'on croyait nécessaire pour que les réactions nucléaires se produisent de manière efficace - ce qui a considérablement accru le ratio puissance/masse. Par exemple, la bombe Mk-36 telle que construite avait un ratio de 1,25 mégatonne de TNT par tonne. Si l'enveloppe de la Mk-36 qui pesait 5,5 t avait été réduite des deux tiers, le ratio puissance/masse aurait été de 2,3 mégatonnes de TNT par tonne, soit ce qui est atteint une génération d'armes plus tard, comme pour la beaucoup plus légère bombe B53 (de 9 Mt).
- Les limites de taille dues à l'emport peuvent servir pour déterminer les limites des armes de très forte puissance. Si la pleine charge de 250 tonnes de l'Antonov An-225 pouvait être utilisée, une bombe 1,3 gigatonne pourrait être emportée. De même, la limite maximale d'une arme montée sur un missile déterminé par la capacité d'emport de celui-ci. Le gros missile balistique intercontinental russe SS-18 a une capacité d'emport de 7 200 kg, de sorte qu'il pourrait emporter une bombe ayant une puissance maximum théorique 37,4 mégatonnes de TNT. De même, une fusée Saturn V peut emporter plus de 120 tonnes, soit une puissance d'environ 700 mégatonnes.
Les grosses ogives font rarement partie des arsenaux d'aujourd'hui. Les plus petites ogives MIRV sont beaucoup plus destructrices pour une puissance totale donnée ou à capacité d'emport donnée.
Remove ads
Puissance de quelques explosions
Résumé
Contexte
La liste suivante recense les explosions nucléaires qui ont marqué l'ère nucléaire. En plus, des bombardements atomiques d'Hiroshima et de Nagasaki, le premier essai nucléaire d'un type d'arme donné pour un pays est inclus, ainsi que les essais qui ont été notables (comme le plus grand essai jamais effectué). Tous les puissances sont données en kilotonnes de TNT. Les tests putatifs (comme l'incident Vela) n'ont pas été inclus.
Nota 1 : Il y a deux types de bombes à fusion, la véritable bombe à fusion étagée suivant la configuration de Teller-Ulam ou la bombe à fission dopée. Pour une liste plus complète de la série d'essais nucléaires, voir la liste des essais nucléaires. Certaines estimations de puissance, comme celle dégagée par la Tsar Bomba, celles des tests effectués par l'Inde, et le Pakistan en 1998, sont contestées par les spécialistes.
Nota 2 : certains essais nucléaires ont pu occasionner des retombées affectant des populations civiles, notamment pour les essais de bombe A (à fission), ainsi que les écosystèmes locaux.
Remove ads
Calcul de la puissance et controverse
Résumé
Contexte
Les puissances des explosions nucléaires peuvent être très difficiles à évaluer. Même dans des conditions expérimentales très contrôlées, les puissances précises peuvent être très difficiles à déterminer, et pour des conditions moins contrôlées les marges d'erreur peuvent être très grandes. Les puissances peuvent être calculées de plusieurs façons, via des calculs basés sur la taille du souffle de l'explosion, sa luminosité, des données sismographiques, et la force de l'onde de choc. Enrico Fermi a fait un calcul approximatif (très) célèbre de la puissance de l'essai Trinity en lâchant des petits morceaux de papier dans l'air et en mesurant la distance à laquelle ils ont été emportés par l'onde de choc de l'explosion.

Une bonne approximation du rendement du dispositif d'essai Trinity a été obtenu par le physicien britannique Geoffrey Ingram Taylor à partir d'une simple analyse dimensionnelle[4]. Taylor a noté que le rayon R de l'explosion ne doit initialement dépendre que de l'énergie E de l'explosion, du temps t après la détonation, et de la densité de l'air ρ. La seule façon d'obtenir une dimension homogène à une longueur à partir de ces paramètres est :
En utilisant l'image de l'essai Trinity représenté ci-contre (qui avait été rendu publique par le gouvernement des États-Unis et publiée dans le magazine Life[4]), Taylor estime qu'à l'instant t = 0,025 s le rayon de l'explosion était de 140 mètres. Prenant ρ à 1 kg/m3 et en résolvant E, il a obtenu que la puissance de l'explosion était d'environ 22 kilotonnes de TNT (90 TJ). Ce calcul très simple est en accord avec la valeur officielle du rendement de la bombe à 10 % près (20 kilotonnes de TNT, soit 84 TJ). Cette valeur, à l'époque où Taylor a publié son résultat, était une information hautement classifiée[5].
Lorsque ces données ne sont pas disponibles, comme dans un certain nombre de cas, les puissances précises sont discutées, en particulier lorsqu'elles sont liées à des questions de politique. Les armes utilisées dans des bombardements atomiques d'Hiroshima et de Nagasaki, par exemple, avaient des conceptions très particulières, si bien qu'estimer leur puissance est assez difficile a posteriori. La bombe d'Hiroshima, "Little Boy", est estimée avoir développé une puissance de 12 à 18 kilotonnes de TNT (entre 50 et 75 TJ) (soit une marge de 20 % d'erreur), alors que la bombe de Nagasaki, "Fat Man", est estimée avoir eu une puissance située entre 18 et 23 kilotonnes de TNT (soit entre 75 et 96 TJ) (10 % de marge d'erreur). Ces incertitudes apparemment faibles peuvent avoir de l'importance lorsqu'on essaie d'utiliser les données de ces explosions pour extrapoler les effets d'autres bombes en situation réelle. Souvent on évalue également la puissance d'une bombe en "équivalent Hiroshima". Par exemple, la bombe à hydrogène Ivy Mike était équivalente à 867 ou 578 bombes d'Hiroshima – une différence assez importante (bien que purement théorique) selon que l'on utilise l'évaluation haute ou basse. D'autres puissances ont été contestées, notamment celle de la bombe Tsar Bomba. Sa puissance a été revendiquée à "seulement" 50 mégatonnes de TNT (210 PJ) ou jusqu'à un maximum de 57 mégatonnes de TNT (240 PJ) par différentes personnalités politiques.
Remove ads
Notes et références
Annexes
Wikiwand - on
Seamless Wikipedia browsing. On steroids.
Remove ads