Loading AI tools
navire français construit en 1743 De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Le Prince de Conty est une frégate de commerce française qui s'est échouée puis a coulé avec sa cargaison au sud-ouest de Belle-Île-en-Mer en Bretagne en 1746 lors d'un retour d'un voyage en Chine. Tombée dans l'oubli, l'épave ne fut localisée qu'au milieu des années 1970 puis pillée. Une fouille archéologique fut menée en 1985.
Prince de Conty | |
Type | frégate |
---|---|
Histoire | |
A servi dans | Compagnie française des Indes orientales |
Lancement | 1743 |
Statut | Coulé le |
Caractéristiques militaires | |
Armement | 38 canons |
Pavillon | Royaume de France |
modifier |
Gilles Cambry fils construit le Prince de Conty en 1743 dans le port de Lorient en Bretagne[1]. Il appartenait à la Compagnie des Indes orientales. Il est nommé d'après Louis-François de Bourbon-Conti (1727-1776), prince de Conti.
Le Prince de Conty était un un navire de commerce à voiles de type frégate. Son tirant d'eau était de 5,28 mètres[1]. Sa coque était en bois et il possédait 38 canons[1]. Mesurant 40 mètres de longueur pour 12,50 mètres de largeur, son port en lourd était de 600 tonneaux[1].
Le bateau de 600 tonneaux et de 38 canons a été construit en 1743. Sous les ordre du capitaine Charles François Bréart de Boisanger, il quitta Lorient le pour la Chine avec L’Aimable et Le Philibert[1]. Après un voyage de vingt mois sur plusieurs océans, il arriva à Wampou puis fit une escale à Canton[1]. Il embarqua des lingots d'or[2], de la porcelaine[2], du thé[2] et des soieries d'Asie[3]. Il repartit au début de l'année 1746 et passa par le détroit de Flores[3]. Il fit escale aux Mascareignes dans l'océan Indien, des îles appartenant au royaume de France[3]. Avant de revenir en France, il passa par le Brésil sur l'île Fernando Noronha[1], où il chargea du café et du cacao et où il fut attaqué par des corsaires anglais. Le Royaume-Uni et le royaume de France étaient alors en conflit dans le cadre de la guerre de Succession d'Autriche[3] (1740-1748).
Après avoir traversé l'Atlantique, alors qu'il approchait de Lorient, son port d'attache, il fit naufrage au large de Belle-Île, à Port Loscat en Locmaria[4]. Le naufrage du « Prince de Conty » se produisit au cours de la nuit du , en raison du vent et du brouillard. Seuls 42 hommes réussirent à regagner la côte et 160 hommes périrent dans le naufrage[5].
La Compagnie française des Indes orientales, employant des forçats anglais, chercha en vain en 1747 à récupérer les lingots[3].
L'épave du Prince de Conty tombera dans l'oubli et ne fut redécouverte qu'en 1974[3] par Patrick Lizé, au pied de la falaise de l'extrême sud-ouest de Belle-Île, île côtière du sud de la Bretagne. Elle gît entre 10 et 15 mètres de profondeur. La découverte d'un premier lingot d'or provoquera dès l'année suivante un pillage de l'épave[6]. Après plusieurs années de poursuites judiciaires — plus d'une douzaine de personnes seront inculpées dans cette affaire[2] —, une fouille archéologique est menée en 1985. Sont dégagés de l'épave des milliers de fragments de porcelaine de Chine datant de l'empereur Qianlong (1736-1795), des restes de caisses de thé, des rondins de bois tinctorial et trois petits lingots d'or chinois, de 368 à 375 grammes[6]. Dans des grottes sous-marines proches, des pièces de porcelaine presque intactes sont aussi récupérées[6]. Une violente tempête empêche la fin de la campagne de fouille et enfouit l'épave à nouveau[6]. Depuis 2004, les vestiges du bateau sont exposé au musée de la Compagne des Indes de Lorient[3].
Début 2018, les Homeland Security Investigations (en), service de l'United States Immigration and Customs Enforcement, saisissent, sur demande de la DRASSM française[7], cinq petits lingots d'or d'une valeur estimée de 231 000 dollars avant leur vente aux enchères en Californie[8]. Ils sont formellement identifiés par les poinçons à leur surface, marque personnelle des fabricants de ces lingots sous la dynastie Qing, comme faisant partie de la cargaison du Prince de Conti[8]. Ces lingots étaient à l'époque utilisés par la Chine comme monnaie d'échange[8], ce qui a justifié que les autorités américaines refusent leur restitution à la Chine qui les réclamait également[2]. Ils sont officiellement restitués à la France lors d'une cérémonie le , à l'ambassade de France à Washington[8].
Le , le parquet de Brest[Note 1] met en examen des « chefs de recel de bien culturels provenant d’un vol commis en bande organisée, de blanchiment en bande organisée, d’association de malfaiteurs et d’exportation illégale de biens culturels » trois Français suspectés d’avoir revendu en Suisse et aux États-Unis des lingots d’or prélevés sur le navire[9]. Le 2 juin 2023, la chambre criminelle de la Cour de cassation a rejeté le pourvoi formé par les époux, qui contestaient la saisie de leur navire Téthys décidée par le juge d'instruction en décembre 2021[10].
Seamless Wikipedia browsing. On steroids.
Every time you click a link to Wikipedia, Wiktionary or Wikiquote in your browser's search results, it will show the modern Wikiwand interface.
Wikiwand extension is a five stars, simple, with minimum permission required to keep your browsing private, safe and transparent.