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homme politique albanais De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Prenk Pervizi, né le à Skuraj (district de Kurbin) en Albanie et mort en Belgique le , est un général de l’armée albanaise.
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Il venait d'une importante famille noble catholique, les Pervizi Skuraj de Kurbine[1], qui avait laissé des traces dans l'histoire de l'Albanie lors de la lutte contre la domination turque. Il fut un militaire de grande valeur, sorti de l’académie militaire (Kadettenschule) de Vienne (1914-1918) et plus tard de l'école de guerre de Turin (1930-1933).
En 1918-1920, il est commandant du district de Krujë, puis affecté à l'état-major de l’armée, il se distingue dans les opérations d'expulsion des Serbes des régions du nord du pays en 1920-1921.
Ami du futur roi Ahmet Zog depuis son séjour à Vienne, il devient son bras droit dans ses efforts pour créer et affirmer le jeune État albanais, sorti du congrès de Lushnjë de 1920. Le il fait échouer un coup d'État, mettant en déroute les rebelles qui avaient tenté de renverser le gouvernement.
Après le coup d'État du qui renverse le gouvernement de Zog, il suit ce dernier lors de son exil en Yougoslavie. Le , il prend part aux opérations qui ramènent Zog au pouvoir avec l'aide des Yougoslaves.
Zog, devenu président, divise l’Albanie en quatre zones militaires. Il confie la zone centrale, comprenant Tirana, à Pervizi, les autres aux trois capitaines : Muharrem Bajraktari (nord), Fiqri Dine (nord-ouest) et Hysni Dema (sud), un quatuor de fer qui en cinq ans (1924-1929) fait régner l'ordre dans le pays[2].
En novembre- éclate l'insurrection de Dukagjin (en), organisée par la Yougoslavie pour déstabiliser l'Albanie, les régions catholiques du nord devant s'unir au Monténégro chrétien. Les rebelles remportent un premier succès, et se préparent à attaquer Scutari. Le Président Zog charge Prenk Pervizi des pleins pouvoirs pour réprimer la révolte. Celui-ci réussit à mettre fin à la rébellion en trois jours. Ce succès augmenta la renommée et l'influence des Pervizi dans l'armée et dans le peuple et suscita peut-être la méfiance de Zog[3]. En 1929, Prenk Pervizi est envoyé à l'école de guerre de Turin, où il reste de 1930 à 1933 ; puis il est nommé inspecteur des étudiants albanais en Italie jusqu'en 1935.
À son retour en Albanie, lieutenant-colonel, il représente son pays dans la Commission des observateurs étrangers dans la guerre d'Abyssinie (1935-1936), où il fait la connaissance des généraux Badoglio, Graziani et De Bono. En , il représente l'Albanie aux grandes manœuvres d'Italie en Irpinia, où il échange quelques mots avec Mussolini, qui lui donne à entendre son intention d'intervenir en Albanie[4], Il communique ce projet au roi Zog, qui fit sourde oreille à ce danger. Pour le 25e anniversaire de l'Indépendance albanaise, Pervizi est nommé colonel et grand-officier de l’ordre de Skanderbeg et de la Couronne d'Italie. La participation de l'Italie à la guerre d'Espagne met alors en suspens l'invasion de l'Albanie.
Le premier , Francisco Franco proclame la fin de la guerre d'Espagne, et six jours plus tard, à l'aube du , l'Italie attaque l'Albanie, qu'elle occupe en trois jours.
Le roi Zog en fuite se confie au colonel Prenk Pervizi, qui l'incite en vain à lancer un appel au peuple pour conduire la résistance dans les montagnes. Le roi lui demande au contraire d’organiser son passage en Grèce. C'était la fin du royaume d'Albanie.
Rentré en Albanie par ordre du roi même, Pervizi est convoqué par les généraux Pariani et Guzzoni. Il leur explique que l'armée albanaise restera passive et ne participera à aucune action contre son peuple. Cette condition acceptée, le colonel est mis en disposition, sans fonction effective. Les Italiens en connaissant la renommée, l'influence et la popularité, ne prirent pas de mesures contre lui.
Lorsqu'éclate la guerre italo-grecque le , quelques bataillons albanais sont intégrés aux divisions Venezia et Julia. Pervizi représente l'armée albanaise auprès de l'état-major des opérations. Une unité albanaise massacrée par les Grecs devient un motif d'opposition ; Pervizi proteste auprès de l'état-major italien, refusant que les Albanais servent de chair à canon. Lors de la contre-attaque grecque ( - ), Pervizi commande même à ses troupes de battre en retraite. L'Armée italienne est défaite et les troupes albanaises furent transférées et isolées dans les montagnes du nord. Le colonel et ses officiers furent isolés dans la zone montagneuse de Puka. Pour calmer les esprits des Albanais, Pervizi est ensuite promu général et mis à nouveau en disposition, comme simple conseiller.
Le , au moment de la capitulation de l'Italie, il intime au général Renzo Dalmazzo d'émettre l'ordre de reddition de toutes les garnisons italiennes. Le , il est élu ministre de la Défense avec le grade de général de division[5]. Il s’efforce de reformer l'armée albanaise et de réintégrer les régions unies à l'Albanie par l'Allemagne et l'Italie en 1941-1944 : le Kosovo avec une partie de la Macédoine albanaise. Il renforce la frontière nord du Kosovo contre la tentative des Serbes de récupérer la région du Kosovo. Le gouvernement nationaliste albanais désirait la maintenir attachée à l'Albanie à tout prix. Il s’oppose aux Allemands, ne leur permettant pas de créer des troupes SS en Albanie. Cela suscita la rupture qui obligea le gouvernement et le haut conseil de régence à abandonner Tirana et à passer dans les montagnes pour lutter à la fois contre les Allemands et contre les communistes. Ceux-ci, renforcés et organisés par les conseillers militaires soviétiques et yougoslaves, finissent par s'emparer du pouvoir en 1944.
Le général s'associa à la mission britannique du lieutenant-colonel Neil McLean, et se lia d'amitié avec Julian Amery (futur Lord Amery) et avec le colonel David Smiley. Il reste avec eux jusqu'à leur départ en [6]. Il trouve ensuite refuge dans les montagnes du district de Kurbin. Condamné à mort par contumace par le gouvernement communiste, il réussit en à passer en Grèce.
Il y demeure 19 ans comme réfugié politique, puis un an en Italie et 11 ans en Belgique, où il meurt le . Il est inhumé au cimetière de Haine-Saint-Paul, carré G, allée B, 43e tombe en partant de la droite.
Ses trois fils, sa mère et sa femme, subirent la terreur de la dictature communiste. Sa mère nonagénaire, sa femme et un de ses fils moururent dans les camps. Dix de ses cousins furent tués, ses maisons de campagne incendiées et ses biens confisqués. Des familles entières de sa lignée furent internées, quelques-uns de ses officiers et d’autres militaires et civils, fidèles à lui, fusillés.
Tous les documents de famille et beaucoup d'autres furent brûlés avec les maisons. Seuls quelques documents et photographies ont été redécouverts dans les archives d'État après la chute de la dictature.
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