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film sorti en 1969 De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Porcherie (Porcile) est un film italo-français réalisé par Pier Paolo Pasolini, sorti en 1969.
Titre original | Porcile |
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Réalisation | Pier Paolo Pasolini |
Scénario | Pier Paolo Pasolini |
Acteurs principaux | |
Sociétés de production |
Idi Cinematografica I Film dell'Orso Capac |
Pays de production |
Italie France |
Genre | Drame |
Durée | 99 minutes |
Sortie | 1969 |
Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.
Deux histoires sont entrelacées dans un montage parallèle : dans la première, une famille allemande bourgeoise est dirigée par un père nazi dont le fils est dévoré par les porcs avec lesquels il s'accouple habituellement ; dans la seconde, un jeune homme affamé s'égare dans une lande volcanique désolée (filmée sur l'Etna) où il deviendra cannibale et à laquelle se joindront d'autres individus : tous seront ensuite condamnés à être déchiquetés par des chiens errants.
En 1967, dans une villa allemande de Godesberg, le jeune Julian mène une existence plate et sans horizon, confiné dans un monde à lui, sans se rendre compte qu'il étouffe les sentiments amoureux de son amie Ida. Son père, M. Klotz, tente de convaincre son fils de se hâter de se marier avec la jeune fille, mais il est inflexible, car il cache un secret pervers : son amour pour les animaux. En fait, à tout moment, lorsqu'il a un peu de liberté, Julian entre dans la grange et se livre à des relations sexuelles anales avec les cochons.
La situation familiale s'aggrave encore lorsque le pauvre Julian tombe dans un état de transe en s'allongeant sur un fauteuil, restant indifférent à tout ce qui se passe autour de lui. Pendant ce temps, deux hommes arrivent à la villa, dont l'un, Guenther, présente Klotz à M. Herdhitze, son ancien compagnon d'armes. Herdhitze veut maintenant s'associer avec Klotz. Il refuse, mais il est ensuite contraint de reconsidérer sa décision en raison de la révélation par Guenther des relations scabreuses de Julian avec les porcs.
Pendant ce temps, Julian reprend ses esprits et décide une fois pour toutes d'avoir une discussion claire et précise avec Ida, en lui révélant ses idées sur l'amour, mais sans lui parler de ses relations. Ensuite, tandis qu'Ida quitte la villa pour se marier avec quelqu'un d'autre et que Klotz et Herdhitze forment une société, Julian se rend à la porcherie, où il se fait dévorer par des porcs. La fin de Julian n'est pas montrée mais racontée dans un dialogue entre Herdhitze et le jardinier de la villa, Maracchione. Et comme il ne reste rien de Julian, Herdhitze exige le silence sur la question.
L'histoire se déroule dans les années 1500 sur les pentes de l'Etna en Sicile. Un homme se promène en tuant et en mangeant des insectes et des petits animaux, éprouvant à la fois plaisir et douleur. Il fuit les garnisons de soldats, craignant d'être vu, et ne s'approche que des cadavres. Bientôt, l'homme ne se satisfait plus de manger de la chair animale et veut expérimenter la chair humaine. Peu de temps après, voyant la même garnison que celle qu'il avait vue au début du film, il parvient à attirer un soldat pour le tuer. Après ce premier acte de cannibalisme, l'homme est rejoint par d'autres cannibales, dont des femmes.
Après un nouveau carnage, la nouvelle de leurs expéditions parvient à un village. Bientôt, les cannibales sont encerclés et capturés par les habitants. Puis des poteaux sont érigés auxquels les cannibales seront attachés. Alors que cet épisode était jusque là totalement sans parole, le protagoniste prononce une réplique devant ses juges : « Moi, j'ai tué mon père, mangé de la chair humaine et frissonné de joie ». Les cannibales seront finalement lentement dévorés par des chiens errants.
Selon le Lexikon des internationalen Films, « Un pamphlet allégorique sur la situation de la jeunesse italienne d'après-guerre, qui rappelle Buñuel par son esthétique choc utilisée avec ironie et distance »[2]. Toutefois, pour Wieland Wiegand dans le Frankfurter Allgemeine Zeitung du : « Pasolini s'est réfugié dans un langage visuel sombre, expression conséquente d'un artiste qui se considère comme un voyant. [...] Force est de constater que le public fait de plus en plus défaut pour des paroles primaires aussi orphiques, ce terme englobant également une grande partie de la critique et des cinéastes. L'art est une communication. Mais pour Pasolini, il est devenu une conversation avec soi-même ».
En France, Jean de Baroncelli écrit dans Le Monde « Pasolini a pris soin de nous faire savoir que la Porcherie, comme Théorème, était une fable, un conte allégorique. On s'en serait douté. Mais, alors que dans Théorème le récit était relativement simple et qu'on ne pouvait hésiter que sur sa signification profonde, l'ambiguïté pèse sur la Porcherie à tous les niveaux, si bien que c'est sous forme de rébus que se présente le plus souvent ce brûlot provocateur qui se voudrait message de désespoir »[3].
Le film a inspiré les textes de la chanson Porcherie du groupe Bérurier Noir, sortie en 1985[4].
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