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La politique industrielle d'un pays est sa stratégie pour encourager le développement de secteurs économiques qui pour des raisons de souveraineté nationale ou d'insuffisance de l'initiative privée nécessitent une intervention publique.
Dans une économie dirigée ou dans une économie mixte, la politique industrielle peut passer par la planification économique.
Dans certains cas, la politique industrielle passe par le développement d'entreprises publiques.
La politique industrielle peut aussi passer par un soutien à l'innovation et la recherche pour le secteur privé.
De nos jours, les politiques industrielles visent la promotion de pôle de compétitivité locaux et à faciliter l'intégration dans une chaîne de valeur globale.[2]
Il existe plusieurs fondements possibles pour les politiques industrielles. Certains mettent en avant la notion d'impératif stratégique. D'autres mettent en avant la correction des imperfections de marché[3].
Certains secteurs industriels comme l'industrie de la défense, les télécommunications, le secteur de l'énergie ou encore le secteur des transports sont souvent considérés comme des secteurs stratégiques[3].
De manière générale, on considère que l'industrie manufacturière a un effet d'entraînement sur le reste de l'économie[3].
Les politiques industrielles verticales sont des interventions directes du politique dans un secteur donné. À l'inverse, les politiques horizontales visent à créer les conditions économiques et réglementaires favorables au développement industriel[3].
Aux États-Unis, l'idée d'une utilisation d'une protection sélective de certains secteurs, et donc d'une politique industrielle, date du rapport Report on the Subject of Manufactures (1791) d'Alexander Hamilton[4].
Les relations entre le gouvernement et l'industrie n'ont jamais été simples aux États-Unis où des politiques industrielles ont pu être menées sans réellement dire leur nom. C'est sous la présidence de Jimmy Carter que l'appellation politique industrielle est pour la première fois employée en , mais les mesures prises furent annulées à la suite de l'élection de Ronald Reagan l'année suivante[5].
Durant l'administration Reagan est lancée une initiative appelée projet Socrate destinée à redresser la capacité des États-Unis à être compétitifs sur les marchés mondiaux. Parmi les points clés de ce projet on trouve l'idée d'utiliser des technologies avancées pour permettre une coopération entre les institutions publiques et privées de façon à développer des stratégies compétitives sans violer les lois existantes et sans compromettre l'esprit du marché libre. Le but était d'assurer dans le domaine des hautes technologies une coopération systématique mais volontaire entre les différents intervenants : clusters industriels, industrie financière, universités et agences gouvernementales de planification. Si le président Reagan a soutenu le projet, il n'en a pas été de même de son successeur George Bush et le projet a été arrêté[6],[7].
En France, la politique industrielle a longtemps été, et continue dans une certaine mesure d'être, influencée par la doctrine colbertiste héritée du XVIIe siècle[8], qui fait de l’État un acteur essentiel de la politique industrielle nationale. Ainsi, dans l'après-guerre (notamment au cours des Trente Glorieuses), l'importance de l’État en tant que soutien de l'industrie ne cesse de croître (croissance conjuguée avec la politique des champions nationaux de De Gaulle), ce qui se reflète dans la part du secteur public dans l'industrie, s'élevant jusqu'à 20 % au début du premier septennat de François Mitterrand avec la politique « industrialiste » de relance menée par le Premier ministre Pierre Mauroy (qui cesse au moment du tournant de la rigueur en 1983)[9].
La rapide croissance des nouveaux pays industrialisés d'Asie a été associée à des politiques industrielles actives destinées à promouvoir le secteur manufacturier et à faciliter les transferts de technologie et la montée en gamme[10]. Les succès de ces industrialisations sont souvent attribués à l'État et à une forte bureaucratie comme dit le MITI au Japon[11] est l'exemple le plus connu. Selon Atul Kohli de l'université de Princeton, le fait que les anciennes colonies du Japon comme la Corée du Sud se soient développées si rapidement est lié au fait que le Japon a exporté dans ces pays son modèle d'État centralisé.[12]. Bien de ces politiques sont vues comme se faisant au détriment du libre-échange et sont limitées par les règlements issus d'accords internationaux : OMC, TRIM ou TRIPS.
La critique principale des politiques industrielles s'articule autour du concept de défaillances du gouvernement. Dans cette optique, l'intervention du gouvernement est vue comme défaillante car ce dernier ne dispose pas des informations, des capabilités et des incitations pour déterminer si les bénéfices de la promotion de certains secteurs excéderont les coûts[13]. Tandis que les Tigres asiatiques ont des exemples à succès de politiques industrielles [14], au contraire celles basées sur des stratégies de substitution aux importations ont échoué en Amérique latine et en Afrique[réf. souhaitée]. Les gouvernements et les politiques qui les dirigent en effet prennent les décisions en tenant compte de leurs intérêts électoraux et personnels, ce qui conduit à leur "capture" par des groupes d'intérêt et dévie leurs projets initiaux vers une politique industrielle qui favorise la recherche de rente. Cela distord une allocation efficiente des ressources par le marché .[15]
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