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hypothèse pseudo-scientifique De Wikipédia, l'encyclopédie libre
L'hypothèse de la masse de l'âme (dite à tort du poids de l'âme), ou théorie des 21 grammes, est émise par le médecin américain Duncan MacDougall en mars 1907. Selon cette hypothèse le corps humain aurait une âme et cette âme aurait une masse estimée à 21 grammes (environ trois quarts d'once). Au moment de la mort, l'âme s'échapperait du corps humain, qui se retrouverait allégé de cette masse. MacDougall avance ce chiffre après avoir effectué une série de pesées sur six humains moribonds puis décédés, dont un seul[réf. souhaitée] montre une différence de masse de près de 21 grammes, puis sur une quinzaine de chiens, sans mettre en évidence de différence dans leur cas. Ces résultats n'ont jamais pu être confirmés et les méthodes de MacDougall ont été largement critiquées, mais l'expérience reste populaire pour appuyer la croyance en l'existence matérielle d'une âme (voir Pseudoscience). Elle a aussi inspiré à André Maurois son roman Le Peseur d'âmes.
En 1901, Duncan MacDougall, un médecin de Haverhill, Massachusetts, identifie six patients dans des maisons de repos dont la mort est imminente[1],[2]. Quatre d'entre eux souffrent de tuberculose, un de diabète, et un autre de causes non spécifiées. MacDougall choisi spécifiquement des personnes atteints de maladies causant une épuisement physique, car il a besoin que les patients restent immobiles pour les peser avec précision[1]. Quand les patients semblent sur le point de mourir, leur lit complet était placé sur une balance industrielle capable de détecter des variations de poids jusqu'à deux dixièmes d'once (5,6 grammes)[3].
Le premier sujet est observé pendant trois heures et quarante minutes avant sa mort, au cours desquelles il perd du poids lentement, à raison d'une once par heure (environ 28 grammes). Cette perte de poids est attribué à l'évaporation de l'humidité par la respiration et de la transpiration. Une perte de poids du sujet évaluée à « trois-quarts d'once » (21,3 grammes) survient au moment la mort du sujet[1],[2].
Le poids du deuxième sujet diminue à plusieurs reprises durant les minutes qui entourent son décès, dont les médecins ne parviennent pas à identifier le moment exact[1].
Il reproduit l'expérience sur quinze chiens, probablement empoisonnés — MacDougall indique que « les conditions idéales pour une expérience sur des chiens seraient obtenues de chiens mourant d'une maladie qui les rendrait très fatigués et incapables de se débattre. Je n'ai pas eu la chance d'avoir des chiens mourant d'une telle maladie. »[5] —, et ne constate aucune variation. Il extrapole alors que seul l'Homme possède une âme. Un compte rendu de ces expériences est publié par le New York Times en , puis par le journal médical American Medicine en avril de la même année[4].
MacDougall ne tient pas compte des résultats d'un patient au motif que la balance n'était « pas finement ajustée », et écarte les résultats d'un autre homme décédé pendant que l'équipement était encore en cours de calibration[1].
Constatant dans l'écart des mesures une portion non nulle et d'après lui non justifiable biologiquement, il en induit qu'il pourrait s'agir de la masse de l'âme s'échappant du corps humain. Son expérience en constituerait une mesure inédite.
Bien que MacDougall ait cru que les résultats de ses expériences montraient que l'âme humaine pouvait avoir une masse, son compte-rendu indique qu'elles devraient être reproduites de nombreuses fois avant qu'une conclusion puisse être obtenue[6],[7].
À la suite de la publication de l'expérience, le médecin Augustus P. Clarke a contesté la validité de l'expérience. Il a indiqué qu'au moment du décès, les poumons ne refroidissent plus le sang, ce qui provoque une augmentation de la température corporelle. Cela provoque une augmentation de la transpiration qui pourrait facilement expliquer la perte de poids observée. Il a aussi indiqué que, les chiens n'ayant pas de glandes sudoripares, ils ne pouvaient pas perdre de masse de cette manière au moment du décès[8],[9].
L'auteur et vulgarisateur australien Karl Kruszelnicki (en) a émis de sérieux doutes sur l'hypothèse de MacDougall, en se basant sur le manque de rigueur scientifique de l'expérimentation menée. D'une part, l'échantillon de six individus apparaît comme insuffisamment représentatif pour extrapoler une hypothèse tangible. D'autre part, sur les six individus, il semble que[10],[6] :
Ce qui laisserait un cas unique comme base de départ pour cette hypothèse. Il s'agit d'un cas typique de biais de notification.
Selon le médecin Robert L. Park, ces expériences « ne sont pas considérées aujourd'hui comme ayant une valeur scientifique »[7] ; et, selon le psychologue Bruce Hood, « comme la perte de masse n'est pas fiable ou reproductible, ses résultats ne sont pas scientifiques »[11]. Le professeur en psychologie Richard Wiseman affirme qu'au sein de la communauté scientifique, l'expérience est rangée dans « une grande pile de curiosités scientifiques intitulée "Presque certainement pas vrai" »[8].
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