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Les plans d'action pour le milieu marin (PAMM) sont le moyen de mise en œuvre de l'action de l'Union européenne pour le milieu marin dans les « eaux européennes »[1].
L'article 1 de la Directive cadre Stratégie pour le milieu marin impose une obligation de résultat : l'atteinte d'un Bon État Écologique en 2020, sans possibilité de report de délai ou d'objectif ultérieur ouverte dans la Directive, bien que quelques dérogations soient possibles [2].
Le PAMM doit être produit avec une approche écosystémique ;
Il doit s'appuyer sur un état des lieux de l'environnement marin ;
Il peut être mis en œuvre dès 2012 (et avant 2018 au plus tard[3]) ;
Il vise le « bon état écologique du milieu marin », au plus tard en 2021, ce qui implique une amélioration de l'état de conservation de la biodiversité marine, et non un focus sur quelques « espèces-phare » ; ainsi que (considérant 1 de la directive) « la sûreté, la propreté, le bon état sanitaire et la productivité » du milieu marin. La directive a cependant exclu de son champ le contrôle des rejets et des émissions résultant de l'utilisation de matières radioactives, car il est prévu par les articles 30 et 31 du traité Euratom. De plus, pour des régions marines très polluées (Baltique par exemple), la directive admet que, « dans des situations et des zones spéciales, un État membre puisse se trouver dans l’impossibilité d'atteindre le niveau ambitieux auquel les objectifs environnementaux de la directive ont été fixés ».
Date butoir : « l'utilisation durable des mers et la conservation des écosystèmes marins » doit être atteint avant la fin de l'année 2020.
L'objectif final est le « bon état écologique » (BEE) des milieux marins, défini non pas comme l'écopotentialité absolue ou l'état de naturalité vierge et non affecté par les activités humaines parfois dit « pristine », mais comme suit (article 3) ;
Ce "bon état" est à préciser, en référence à l'Évaluation Initiale et en respectant une méthode fixée par une décision européenne[5] de 2010, pour 11 descripteurs fixés par l'annexe I de la Directive ; pour chaque sous-région marine, descripteur par descripteur sous l'égide du ministère de l’Écologie, sur des bases scientifique et techniques, en associant les experts de nombreux organismes de recherche (MNHN, CNRS, BRGM, SHOM…), et sous la coordination de l'Ifremer. Leur travail a fait l'objet d'un rapport de synthèse[4], dont le contenu a été diffusé une première fois à l'occasion d'une session du Conseil maritime de façade de Méditerranée (). Un projet d'arrêté[6] sur bon état écologique est soumis à consultation (de juillet à oct 2012)[4].
La cohérence avec les travaux, méthodes, niveaux d'ambitions et critères retenus par les pays voisins est assurée par le ministère de l'Écologie[4].
Les 11 conditions (descripteurs) sont à réunir pour atteindre le bon état[4] :
En application de la Convention d’Aarhus et comme le veut la directive 2003/35/CE, les États membres veillent à permettre la participation active du public et des parties intéressées à la mise en œuvre de la directive.
La directive elle-même a fait l'objet d'un processus de consultation (de 2002 à 2004), avant son adoption par la commission européenne le .
En 2012, les plans d'action pour le milieu marin (PAMM) de la DCSMM ont été rédigés (avant le , conformément à la directive).
Après une première consultation spécifiquement réservée à certains acteurs institutionnels (Conseil maritime de façade de la sous-région marine « Méditerranée occidentale », comités de bassin concernés, conseils généraux et régionaux des départements et régions littoraux, collectivité territoriale de Corse, chambres consulaires, Agences régionales de santé concernées, les comités régionaux et départementaux des pêches maritimes et des élevages marins et comité régional de la conchyliculture de Méditerranée), associations agréées de protection de l’environnement agissant pour la protection du milieu marin, chef d’état-major de la marine nationale, conformément à la législation[7]), et aux acteurs du littoral des 4 sous-régions marines concernées : Manche – mer du Nord (résumé[8]), mers celtiques[9], du golfe de Gascogne[10] et Méditerranéenne occidentale[11]. Un résumé de la définition du bon état écologique était également en consultation.
Sur les bases du rendus de ces consultations « littorales » (organisations socio-professionnelles, associations d’usagers, ONG…), une consultation plus large a été ouverte intitulée « Mer propre, mer vivante ? Donnez-nous votre avis ! » ( au )[12].
Un décret de 2012 achève de transposer cette stratégie dans le droit français. Il vise le bon état écologique du milieu marin au plus tard en 2020, pour toutes les zones marines « européennes » sous souveraineté ou juridiction française, soit quatre sous-régions marines :
Chaque PAMM comprend une évaluation initiale des eaux marines et de l'impact environnemental des activités humaines sur les eaux concernées.
Il précise la définition du bon état écologique pour chaque région maritime européenne
Il contient des objectifs environnementaux
Il définit 11 indicateurs associé
Le plan doit notamment :
Ces plans doivent notamment contribuer à améliorer la connaissance et la protection des habitats marins et des espèces marines, et pour cela identifier et protéger les Corridor biologique sous-marin[15] les plus importants et/ou vulnérables.
Quand une même région marine est sous responsabilité de plusieurs états-membres, ceux-ci doivent élaborer « en coopération étroite » leurs Plans d'action, toujours sur la base d'une évaluations détaillées de l'état de l'environnement marin.
Les effets attendus sur la pêche devraient être positifs à moyen et long terme via une meilleure protection des habitats et écosystèmes. Sur la base d'avis scientifiques – ils pourraient inclure des mesures prises via la politique commune de la pêche définie dans le règlement (CE) no 2371/2002 du Conseil du relatif à la conservation et à l'exploitation durable des ressources halieutiques dans le cadre de la politique commune de la pêche.
Ils peuvent comprendre des mesures de lutte contre la pêche illicite et non réglementée ou non déclarée[17].
« En raison du caractère transfrontalier du milieu marin », la Directive invite les États-membres à coopérer activement non seulement entre eux, mais avec les pays tiers concernés.
En 2010 (), la Commission européenne a présenté un projet de règlement européen visant à poursuivre la mise en œuvre de la « politique maritime intégrée », établie en 2007, pour la période 2011-2013, avec à un financement de 50 millions d’euros. Cette politique vise une meilleure transversalité des secteurs (transports, pêche, douanes et protection de l'environnement). Le règlement sera ensuite examiné par le Conseil et le Parlement européen.
En France, le Grenelle de la mer, lancé en 2009, a proposé au Gouvernement de nouveaux outils et cadres juridiques pour mieux appliquer cette directive[18], en particulier la création de conseils maritimes de façade et de documents stratégiques de façade. La loi dite "Grenelle 2" du met en place le nouveau dispositif. Chaque document stratégique de façade (DSF) comprendra un volet consacré à la mise en œuvre de la directive cadre, les plans d'action pour le milieu marin.
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