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homme politique, diplomate et collectionneur d'antiques français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Pierre Louis Jean Casimir de Blacas d’Aulps, comte, puis 1er duc de Blacas (1821), pair de France, 1er prince de Blacas (1837), né le à Avignon, baptisé le 11 paroisse Saint Symphorien[1], mort à Vienne (Autriche) le , inhumé au monastère français de la Castagnavizza à Goritz (aujourd’hui Nova Gorica, Slovénie) est un homme politique, diplomate et collectionneur d'antiques français.
Pair de France |
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Naissance | |
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Décès | |
Sépulture |
Église de l'Annonciation de Kostanjevica (d) |
Nationalité | |
Activités | |
Période d'activité |
- |
Père |
Pierre-Joseph de Blacas d'Aulps, Marquis de Blacas (d) |
Mère |
Marie Françoise des Rollands, Baronne de Reillanette (d) |
Enfant |
Louis Charles Pierre Casimir, Duc de Blacas d'Aulps (en) |
Parti politique | |
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Membre de | |
Distinctions |
Sous-lieutenant au Noailles-Dragons, il émigra en 1790, s'attacha dans l'exil à la représentation du comte de Provence (futur Louis XVIII), qui le chargea de diverses missions dont une à Saint-Pétersbourg. Devenu roi, ce dernier le nomma maréchal de camp (), ministre de la Maison du Roi (), grand-maître de la garde-robe, intendant général des bâtiments de la Couronne. Il l'accompagna à Gand, fut nommé pair de France à son retour, puis ambassadeur à Naples où il négocie le mariage du duc de Berry avec Marie-Caroline de Bourbon-Siciles, fille du Roi des Deux-Siciles, puis à Rome, où il fit signer le concordat du 11 juin 1817.
Pendant son administration, il avait favorisé Jean-François Champollion et créé le Musée égyptien du musée du Louvre. Champollion lui a d'ailleurs écrit deux lettres, qui ont été éditées en 1824 et 1826. M. de Blacas avait formé un riche cabinet d'antiquités que M. Reinaud a décrit en partie sous le titre de Description des monuments musulmans du cabinet du duc de Blacas, 1828. Il était membre de l'Académie des inscriptions et belles-lettres, membre libre de l’Académie des beaux-arts et chevalier du Saint-Esprit.
Baptisé à Avignon le , il appartenait à une ancienne famille noble et s'opposa à la Révolution.
En 1790, à 19 ans, alors qu'il était sous-lieutenant au régiment de dragons de Noailles, il passe le Var et s'enfuit à Nice, qui faisait alors partie du royaume de Sardaigne.
De là, il se rend à Coblence, où il se joint à l'armée contre-révolutionnaire composée d'émigrés, sous les ordres du cousin de Louis XVI, le prince de Condé.
Il passe ensuite en Italie, avant d'entrer au service de la Russie, et de combattre en Suisse contre la République française, sous les ordres de Souvorov.
Alors qu'il était au service de l'Autriche, il se rend à Varsovie et rejoint la cour en exil du comte de Provence, frère cadet de Louis XVI et prétendant au trône de France, qui le charge de différentes missions, dont l'une à Saint-Pétersbourg.
Malgré l'aide de Joseph de Maistre, envoyé diplomatique du roi de Sardaigne à la cour du tsar Alexandre Ier, il ne put obtenir que de maigres avantages pour le futur roi.
Pourtant, son désir de faire ce qu'il pouvait pour le prince en exil lui gagne vite la confiance de son maître.
En 1809, il est fait grand-maître de la Garde-robe du Roi. Après la mort du duc d'Avaray en 1811, il devient le plus proche conseiller du comte de Provence, et son favori.
Quand le comte de Provence devint effectivement roi de France, après la chute de Napoléon en 1814 (voir Première Restauration), Blacas est nommé ministre de la Maison du Roi () et promu au grade de maréchal de camp ().
Il obtient les charges de grand-maître de la garde-robe et intendant général des bâtiments de la Couronne En tant que tel, il prend possession de l'Hôtel du Châtelet, rue de Grenelle, auparavant occupé par les bureaux de l'Intendance générale de la Maison de l'Empereur, et désormais affecté à la Maison du Roi[2].
« Ministre favori »[3] de Louis XVIII, il joue un rôle important dans le Conseil du nouveau Roi.
Quand Napoléon revient de l'Île d'Elbe, Blacas accompagne le Roi pendant son exil à Gand, mais son impopularité lui vaut d'être remercié, quand Louis XVIII revient à Paris à l'issue des Cent-Jours, après Waterloo.
Il est nommé pair de France par une ordonnance du 17 aout 1815[4], mais bien vite sa place comme conseiller royal est prise par Élie Decazes, plus modéré que lui.
Bouc émissaire pour les excès des royalistes en 1814, Blacas est de fait exilé comme ambassadeur de France à la cour du royaume des Deux-Siciles, à Naples. C'est là qu'il négocie en 1816 le mariage du neveu de Louis XVIII, le duc de Berry, avec Marie-Caroline, la fille de François Ier des Deux-Siciles. En 1816, également, il entre à la fois à l'Académie des inscriptions et belles-lettres et à l'Académie des beaux-arts.
Toujours en 1816, il est nommé ambassadeur de France auprès du Saint-Siège à Rome. Il signe un concordat entre la France des Bourbons et le pape Pie VII le .
En 1820, il reçoit l'Ordre du Saint-Esprit.
Alors qu'il était encore ambassadeur à Rome, il est l'un des trois représentants de la France au Congrès de Laybach en 1821.
Pendant son long séjour dans la péninsule italienne, il s'intéresse aux vestiges antiques et à la peinture. Il accroit sa collection d'oeuvres d'art, avec des tableaux, des monnaies grecques et romaines. il est proche du peintre romain Vincenzo Camuccini, dont il possède plusieurs tableaux et qui peint son portrait.
En 1817, pendant son séjour à Rome, il fait obtenir à l'artiste français Ingres sa première commande officielle depuis 1814, avec La Mort de Léonard de Vinci, puis Henri IV recevant l'ambassadeur d'Espagne.
Il patronne également le classiciste allemand Theodor Panofka, qui revient avec lui à Paris en 1828.
Par ailleurs, il travailla en étroite collaboration avec l'archéologue italien Carlo Fea à des fouilles sur le Forum Romain. Ensemble, ils identifièrent correctement le Temple de Castor et Pollux en 1816.
Son ambassade à Rome prend fin en 1822.
Louis XVIII l'élève au rang de duc de Blacas d'Aulps le et le nouveau roi, Charles X, le choisit pour être un de ses premiers gentilshommes de la chambre.
Il est aussi nommé intendant général des bâtiments de la Couronne. Pendant son administration, il apporte son aide à l'orientaliste Champollion et crée le «Musée égyptien» au Louvre.
En 1824, il est nommé par Charles X ambassadeur auprès du roi des Deux Siciles, Ferdinand 1er, puis François 1er, jusqu'à la révolution de 1830.
Au cours de sa vie, il amassa une riche collection d'antiquités dont Joseph Toussaint Reinaud a donné en 1828 une description partielle sous le titre Description des monuments musulmans du cabinet du duc de Blacas[5].
En 1866, ses descendants vendirent la plus grande partie de sa collection égyptienne au British Museum, où elle se trouve encore aujourd'hui.
En 1830, Blacas accompagne les Bourbons dans leur exil. Avec d'autres légitimistes déterminés, comme Ferdinand de Bertier, il contribue à définir un programme politique dans l'optique d'une restauration de la branche aînée, l'édit de réforme du royaume. Cette réforme prévoyait l’élection par les contribuables de conseils municipaux, qui éliraient des conseils cantonaux. Chaque canton enverrait dans les conseils généraux chargés d’administrer les départements. Ces derniers seraient rassemblés en 18 provinces, dont les assemblées (états provinciaux) siègeraient 30 jours par an. À l’échelon national, l’édit prévoyait deux chambres : une chambre des pairs héréditaires et une Chambre des députés nommés par les provinces[6],[7].
En 1831, il est chargé par Charles X de le représenter dans l'entourage de la duchesse de Berry, lors de la préparation des tentatives de coup d'Etat de celle-ci, auxquelles il est hostile. En septembre 1831, il est évincé du Conseil de la princesse[8].
Il vit ensuite dans l'entourage de Charles X, au palais de Holyrood (à Edimbourg), puis au château de Prague et à Goritz.
En 1834, il contribue à écarter la duchesse de Gontaut comme gouvernante des petits-enfants du roi, tout comme le général d'Hautpoul, chargé de l'éducation du duc de Bordeaux, car il craignait leurs opinions politiques relativement libérales.
En 1839, peu avant sa mort, il achète en Autriche, à une cinquantaine de kilomètres au sud de Vienne, le château de Frohsdorf, qu'il lègue à la comtesse de Marnes, épouse de "Louis XIX". Frohsdorf sera la demeure des Bourbons en exil durant un peu plus d'un siècle, jusqu'en 1941.
Il est créé « Fürst » (prince) de Blacas d'Aulps par l'empereur d'Autriche Ferdinand 1er, le .
Il meurt le et est enterré à côté de la crypte de Charles X, dans l'église Sainte-Marie de l'Annonciation sur la colline de Kostanjevica près de Gorizia, église alors en Autriche et maintenant en Slovénie, près de la frontière italienne, à Nova Gorica.
Pierre Louis Jean Casimir de Blacas d'Aulps épouse à Londres le 22 avril 1814 Henriette Félicie du Bouchet de Sourches de Montsoreau (Paris, 20 février 1780 - Paris, 10 octobre 1856), fille d'Yves du Bouchet de Sourches, comte de Montsoreau, et de Marie-Charlotte Lallemand de Nantouillet. Elle était la petite-fille de Louis II du Bouchet de Sourches, marquis de Sourches, comte de Montsoreau, la nièce de la marquise de Tourzel, dernière gouvernante des enfants de France en 1789-1790. Le couple eut quatre fils[9] :
Une médaille posthume à son effigie fut commandée par ses amis au graveur Maurice Borrel en 1841. Un exemplaire en est conservé au musée Carnavalet (ND 183).
Figure | Blasonnement |
Armes du duc de Blacas, pair de France
D'argent, à une étoile (16 rays) de gueules.[12]
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