Il passe son enfance dans les Vosges. Réfugié à Paris, la maison familiale détruite par la guerre, il est admis à l'école des Beaux-Arts en 1944. Il est alors l'élève de Paul Lemagny, aux côtés de Bernard Buffet.
En 1946, il choisit de quitter les Beaux-Arts pour rejoindre l'atelier de Paul Colin où il sera massier pendant quatre ans. Il fréquente l’atelier de Fernand Léger et devient son élève dès 1949.
Après son service militaire, il effectue de fréquents voyages d'études à la recherche de la technique picturale des maîtres anciens, aux Pays-Bas, en Belgique, Allemagne, Italie et Suisse.
L'abstraction et le surréalisme sont présents dans son œuvre dès le début des années 1950, ainsi que la recherche obstinée d'une forme d'expression du réel, attachée à l'exigence d'une figuration sobre et contemporaine. À partir de 1953, Pierre Didier expose en permanence dans les galeries, puis dans les salons en France, Suisse, Allemagne. Depuis 1960, il participe au salon Comparaisons dans le Groupe Cadiou, au Salon de la Société Nationale des Beaux-Arts, au Salon de la peinture à l'eau.
Georges Pompidou dira en 1968 à cet artiste demeurant en Lorraine: «vous me faites découvrir un apport personnel nouveau du surréalisme[3].» Sociétaire de la Nationale des Beaux Arts. Pierre Didier obtient le Grand Prix d'Arts Plastiques de la ville de Nancy en 1953 et le premier prix «Nature morte» de la Côte d'Azur en 1966.
Il a vécu et travaillé en alternance entre Paris et la Lorraine. Il poursuit actuellement à Saint-Dié le cours d'une création qui n'a jamais été interrompue. Son style actuel est désormais celui de l'hyperréalisme.
«La conquête du réel, dans sa structure intime et dans son énergie fantastique, est le grand souci de notre siècle. On sait que ce problème est devenu celui des artistes autant que des savants et qu'il explique, sinon justifie, les efforts de l'esthétique abstraite. L'intérêt de l'œuvre de Didier réside dans la précision lucide et rigoureuse avec laquelle cet artiste a entrepris d'incarner dans la peinture cette découverte approfondie de la réalité. À cet égard, les toiles qu'il a exécutées pendant les dernières années présentent une perfection singulière qui mérite de retenir notre attention» (Raymond Charmet)[4].
«J'en appelle avec impatience à cette vision du monde que Pierre Didier nous distille. Vision de l'énergie, où la lumière corpusculaire vibre et circule, du noyau dur de l'objet pauvre au réseau harmonieux de l'univers des interstices» (Noël Nel)[5].
«Lui, Pierre Didier, empoigne l'objet, le sort de son refuge, le tourne, le retourne, le palpe, le caresse, le frappe – toujours avec respect – pour mieux le lire, le plante là où il n'était pas, où il ne sera jamais, hormis en l'ordre vrai des choses qui échappe à l'homme distrait ou pressé de mourir. Puis il offre la lumière, sa lumière et, tel un astronaute en mission, passe derrière lui en exploration d'une face cachée qui le fascine» (Gilles Laporte)[6].
«C'est dans le Nord, ce pays où le cœur l'emporte toujours sur la tête, qu'est né Pierre Didier. Au hasard d'une étape de travail de son père», in Gilles Laporte, Pierre Didier, peintre. Le réel transfiguré, éditions Rhinocéros, 2011
Noël Nel, Professeur des Sciences de l'Information-Communication, université de Metz. «Texte pour l'exposition Pierre Didier à la mairie du 16e arrondissement de Paris», 1992
Gilles Laporte, catalogue d'exposition Pierre Didier. Aux racines de l'œuvre récent, Gilles Laporte, Musée Pierre-Noël, Saint-Dié-des-Vosges, juin 1999, p.11