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davantès, Pierre (1526-1561) De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Pierre Davantès l’aîné, dit Antesignanus (1525-1561) est un humaniste et un musicien actif à Lyon et Genève au milieu du XVIe siècle.
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Il est fils de Jean Davantès, dit de La Helete, et né à Rabastens, diocèse de Tarbes. Il fait ses études à Avignon (une ville où les Juifs étaient nombreux au XVIe siècle, protégés par la puissance pontificale, d'où peut-être son goût pour les études hébraïques). Il est marié avec Jeanne de Lafont, et resté sans enfant.
Il passe à Lyon où il enseigne le latin, le grec et l'hébreu au début des années 1550. C’est là qu’il publie des travaux sur Térence et des ouvrages de grammaire grecque, peut-être là qu’il prend le surnom d’« Antesignanus », mot latin signifiant « soldat de première ligne ». Dans un livre publié par son ami Pierre Coustau en 1554[1] figure une longue épître de Davantès à Coustau datée du 3e jour du mois de Tevet 5314 (), écrite dans un hébreu littéraire[2]. Entre 1554 et 1557, il coédite avec l'imprimeur Macé Bonhomme trois éditions de la grammaire grecque de Nicolaes Cleynaerts[3], outre l'ouvrage de Coustau cité plus haut. Il y appose sa marque avec une devise en hébreu. Ceci indique qu'il a non seulement fréquenté le milieu des imprimeurs érudits, mais qu'il a aussi investi dans l'édition de quelques œuvres.
Il est reçu habitant de Genève le [4]. Il y a probablement professé - il est déclaré « escolier » dans le registre de décès - et s’est lié au milieu des musiciens et des libraires : il est en effet tuteur des enfants de feu l’imprimeur Michel Du Bois, avec l’imprimeur Jacques d’Arbilly[5]. En tout cas, même s’il avait pu être correcteur à l’occasion, comme certains humanistes, il ne fut sûrement pas imprimeur (le psautier qu’il édite en 1560 est imprimé par Michel Du Bois).
Il teste le , demeurant à cette époque en la grande Boucherie, et meurt le de fievre continue, âgé de 36 ans[6](sa mort est mentionnée dans une lettre de Jean Calvin, de qui il a été un intime). Il institue son frère Pierre le jeune son héritier universel, libraire, et déshérite son autre frère Jean Roy.
Avant tout, Davantès est connu comme éditeur de la grammaire de Nicolaes Cleynaerts, dont il donne plusieurs éditions : Institutiones linguae Graecam N. Clenardo authore, cum scholiis P. Antesignani Rapistagnensis[7].
Ses travaux sont republiés plus tard en étant consolidés avec d’autres sources :
Davantès est également l’éditeur des comédies de Térence, qu’il publie sous trois formes (le privilège date de 1556) :
Ce sont :
C’est à Davantès que Pierre Pidoux a attribué la composition des dernières mélodies du Psautier de Genève. Les archives de Genève[8] révèlent qu’en la Bourse de étrangers avait délivré 30 florins à un mystérieux « Maistre Pierre le chantre » :
L’analyse faite par Pierre Pidoux[9] des dernières mélodies composées pour être adaptées aux derniers psaumes traduits par Théodore de Bèze a conclu que Pierre Davantès est très probablement l’homme qui se cache sous ce Maistre Pierre[10] Il y a décelé une manière ne pouvant provenir que d’un humaniste sensible à la rime, à la prosodie, à la mélodie, qui recourt aussi à des mélodies anciennes ou qui contrepointe des mélodies antérieures. La familiarité de Davantès avec des musiciens comme avec Calvin, la finesse et la qualité du travail incitent à lui attribuer ces mélodies. Ce faisant, Davantès a continué et achevé l'œuvre de Guillaume Franc et de Loys Bourgeois.
Enfin en 1560 Davantès publie un psautier imprimé en caractères de civilité, intitulé Pseaumes de David, mis en rythme francoise par Clement Marot & Théodore de Besze, avec nouvelle & facile methode pour chanter chacun couplet des pseaumes sans recours au premier, selon le chant accoustumé en l’Église, exprimé par notes compendieuses exposées en la préface de l’autheur d’icelles. Cette édition existe sous le nom de Davantès et sous celui de Michel Du Bois, un imprimeur genevois qui imprimait de la musique à l’occasion[11]. Il reçut pour cela un privilège du Conseil de Genève le [12], prolongé de trois ans en date du [13]. Dans cette édition Davantès utilise une triple notation : la note sur la portée, précédée de son nom en solmisation, et une notation composée d’un chiffre et de codes divers, permettant de lire les mélodies en solmisation. Ce procédé, jamais repris, a été comparé par Pierre Pidoux à sa triple édition des comédies de Térence, pour souligner un esprit précis, patient et méthodique.
Pierre Bayle, à l’article Antesignan de son Dictionnaire historique et critique, le considère comme un des plus fins grammairiens de son époque. Sa connaissance de la langue grecque était profonde et sa connaissance de l’hébreu honorable.
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