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prêtre et historien français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Pierre Batiffol, né le à Toulouse et mort le à Paris, est un prêtre catholique français et un historien de l'Église connu surtout comme historien des dogmes.
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Pierre-Henri est le fils de Jacques-Henri Batiffol (1815-1904), professeur agrégé au lycée de Tournon-sur-Rhône, et d’Adelina-Marie Boiteux (1831-1916). Son frère, Louis-Jules Batiffol (1865-1946), sera administrateur de la bibliothèque de l'Arsenal et historien du XVIIe siècle.
En 1878, il entre au séminaire Saint-Sulpice de Paris et suit ses études à l'Institut catholique de Paris et à l'École des hautes études[1]. Il y est l'élève de l'historien de l'Église Louis Duchesne[2].
Ordonné prêtre en juin 1884, il poursuit ses études à Rome, de 1887 à 1889, sous la direction de Giovanni Battista De Rossi : il y étudie l'archéologie, la recherche et la littérature chrétienne ancienne concernant la liturgie.
À l’âge de 24 ans (1885), il obtient une bourse du Ministère de l’Instruction publique pour se rendre en Albanie afin de collationner un manuscrit grec du VIe siècle : le Beratinus 1. Il profite de ce voyage pour contribuer à la refonte du Guide de la Grèce.
De 1889 à 1898 et de 1907 jusqu'en 1929, il enseigne au Collège Sainte-Barbe de Paris. Après avoir soutenu sa thèse sur L'Abbaye de Rossano en 1891, il fonde en 1892 la Revue biblique, avec son ami Marie-Joseph Lagrange, pour défendre la méthode historique et critique dans l'exégèse de l'Ancien et du Nouveau Testament. La même année, il est reçu Docteur ès Lettres à la Faculté des Lettres de Paris. En 1899, il fonde le Bulletin de littérature ecclésiastique[3].
En 1898, l'archevêque de Toulouse, François-Désiré Mathieu, lui confie la direction de l'Institut catholique de la ville et il s'attache au caractère historico-critique de la théologie. Il fait usage des méthodes les plus strictes de critique dans l'histoire du dogme, de l'Église et pour la critique des manuscrits des Écritures. Son étude sur l'Eucharistie (1905) est mise à l'Index, au moment de la publication de l'encyclique Pascendi du pape Pie X () : il est suspecté de « modernisme » alors qu'il est un des premiers à mettre en garde contre les positions radicales de Loisy et de ses disciples[1]. Après avoir écrit une lettre de soumission, il quitte sa chaire à l'Institut catholique.
Lui sont reprochées son approche critique d'un certain nombre de légendes et son amitié avec Mgr Mignot, évêque d'Albi. Cependant, d'après l'abbé Louis Venard son correspondant : « L'abbé Batiffol était surtout historien, très peu philosophe. En matière de philosophie religieuse et de théologie, il était plutôt conservateur et n'eut jamais de sympathie pour les tentatives qui furent faites à partir de la philosophie religieuse de Blondel et de Laberthonnière pour établir une théorie de la croyance qui assure à la critique une entière indépendance dans sa méthode et ses conclusions »[4].
De retour à Paris, il participe à la création du Bulletin d'ancienne littérature et d'archéologie chrétienne. Il poursuit ses publications et devient docteur honoris causa des universités de Louvain (doctorat ès Lettres, 1922) et d'Oxford (doctorat en théologie, 1927)[5].
On lui doit l'étude du Codex Beratinus, du Beratinus II, du Codex Curiensis et de plusieurs autres manuscrits. En 1887, il redécouvre et examine le manuscrit Vaticanus Latinus 2061.
En 1915, il est fait chanoine titulaire de Notre-Dame de Paris. En outre, déjà nommé officier d'académie en 1897, il est nommé chevalier de la Légion d’honneur le 1er août 1928 en récompense de son importante œuvre littéraire, alors qu'il était président de la Société nationale des antiquaires de France au Louvre. Il décède soudainement l’année suivante, le 13 janvier 1929 au couvent des Sœurs Augustines à Paris XIVe, rue des Plantes[6].
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