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polytechnicien, ingénieur ponts et chaussées et mathématicien français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Pierre-Dominique Bazaine, né le à Scy-Chazelles et mort le à Paris, Пётр Петрович Базен (Petr Petrovich Bazin), est un Français, polytechnicien ingénieur des ponts et chaussées, sélectionné pour aller exercer en Russie, à la suite d'un accord entre Napoléon Ier et Alexandre Ier.
Pierre-Dominique Bazaine Пётр Петрович Базен | ||
Peinture, portrait de P-D Bazaine (vers 1830). | ||
Naissance | Scy-Chazelles |
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Décès | (à 52 ans) Paris |
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Origine | Français | |
Allégeance | France Empire russe |
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Arme | Ingénieur | |
Grade | Lieutenant général (en Russie) Inspecteur général (en France) |
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Années de service | 1810 – 1834 | |
Distinctions | Légion d'honneur commandeur Ordre de Saint-Vladimir Ordre de St-Alexandre Nevski Ordre de Sainte-Anne Ordre de l'Aigle rouge Ordre de l'Aigle blanc |
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Hommages | membre des : Ac.royale des Sciences Munich Ac.des Sciences St-Pétersbourg Univ. Impériale St-Pétersbourg Ac. Sciences milit. de Stockholm Ac. Sciences de Stockholm Ac. royale des sciences de Turin Ac.impériale de Wilna |
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Autres fonctions | Ingénieur, mathématicien | |
Famille | Famille Bazaine | |
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Par ailleurs, il est le père de l'ingénieur Pierre-Dominique Bazaine (1809-1893) et du maréchal François Achille Bazaine (1811-1888), ainsi qu'un ancêtre direct de l'artiste peintre Jean Bazaine (1904-2001).
Pierre-Dominique Bazaine est né, le , à Scy près de Metz. Son père, Pierre Bazaine (1759-1832) est vigneron propriétaire[1] dans ce village, qui dispose sur son territoire du mont Saint-Quentin et de vins rouges et blancs de bonne réputation[2], sa mère Françoise est née Gilbert[3] (1758-1840), ils se sont mariés en 1780.
Plus tard ses parents quittent la Moselle pour s'installer à Paris. Son père Pierre Bazaine, d'abord portier rue Sainte-Anne en 1792, est en 1794 à la barrière de Bercy où il occupe le poste de contrôleur-jaugeur de l'octroi de bienfaisance. Puis il est, en 1794, receveur du droit de passe à Paris avant de retrouver une fonction de contrôleur-jaugeur à la barrière d'Enfer. Il publie plusieurs études scientifiques en relations avec les Poids et mesures dans le Système métrique, ce qui l'amène à enseigner à l'Athénée des Arts et à fréquenter divers sociétés savantes et entrer en relation avec des membres de l'Académie des sciences, Adrien-Marie Legendre et Sylvestre-François Lacroix, mais aussi avec le gouverneur de l'École polytechnique Jean-Girard Lacuée[4],[5].
Le jeune Pierre-Dominique Bazaine montre dans sa scolarité des facilités et des capacités. En 1802, à 16 ans, il passe les épreuves du concours général et se distingue avec un prix de mathématiques. Un an plus tard il réussit le concours d'entrée à l'École polytechnique. Élève de la promotion 1803, il choisit d'aller dans le « service de l'artillerie ». Après ces deux années il sort second de sa promotion[6]. Il y a notamment été l'élève de : Joseph-Louis Lagrange, Gaspard Monge, Jean Nicolas Pierre Hachette et Lazare Carnot, des enseignants mettant l'esprit de mathématiques comme « l'essence de la formation de l'ingénieur »[7].
Ce classement lui permet, à 19 ans, d'intégrer l'École d'application de son choix. Il suit les conseils et l'insistance de ses parents, il choisit d'aller dans le corps des ponts-et-chaussées. Du fait des capacités montrées dans les cours, il est nommé « répétiteur d'analyse à Polytechnique » dès son entrée à l'École d'application. Il termine sa formation en réalisant des missions dans le midi et en Italie[6].
Il a d'abord une relation avec Marie-Madeleine Vasseur (1788-1840) qui donne naissance à trois enfants, qu'elle déclare seule : en 1808, une fille dont l'acte de naissance ne porte que le nom de sa mère : Mélanie Vasseur ; en 1809, un garçon déclaré Dominique Bazaine Vasseur, sans précision sur le nom du père, Bazaine pouvant apparaître comme un prénom[8] ; puis en 1811, un autre garçon déclaré François Achille Bazaine, sa mère précisant le nom de son père. Pour ce dernier né quelques mois après le départ de Pierre-Dominique Bazaine pour la Russie, celui-ci envoie une lettre à Marie-Madeleine pour l'assurer qu'il est fier d'avoir un fils et qu'il aura les moyens pour subvenir aux besoins des trois enfants[4].
Sa fille Mélanie Vasseur (1808-1852)[9] épouse l'ingénieur Émile Clapeyron le à Paris[10]. Son fils aîné, Pierre-Dominique Bazaine (1809-1893) devenu polytechnicien et ingénieur des Ponts et chaussées ingénieur se marie, le avec, une Anglaise, Georgina Elizabeth Hayter[11]. Son deuxième fils François Achille Bazaine[12] sera maréchal de France sous le Second Empire, avant d'être impliqué dans la défaite de la Guerre franco-allemande de 1870[13].
En Russie, Pierre-Dominique Bazaine se marie à Saint-Pétersbourg, le [14], avec Alexandre Sophie Stéphanie de Senovert (1801-1847), fille d'Étienne-François de Sénovert[15], un émigré français[16] devenu général-major et « premier directeur de l'Institut »[17]. À Saint-Pétersbourg, le , nait Mathilde Élisabeth Pauline Bazaine (1819-1899), qui épousa Ernest Pépin Lehalleur (1819-1869)[18].
En 1809 dans l'Empire russe, Agustín de Betancourt, un ingénieur espagnol récemment nommé inspecteur de l'Institut du corps du génie des voies de communications de Saint-Pétersbourg, manque d'enseignants scientifiques de qualité. Après avoir épuisé les ressources en hommes présentes sur place, il lui reste encore quatre postes à pourvoir. Pendant l'été le directeur des communications par eau et par terre, le prince G. Golstein-Oldenburg, conseil à l'empereur Alexandre Ier d'inviter des ingénieurs français pour combler les besoins de l'Institut et de l'ensemble du corps des voies de communications. Au début du mois de novembre, l'ambassadeur à Paris, Alexandre Kourakine approche Napoléon Ier pour le remercier d'avoir autorisé quatre de ses ingénieurs à entrer au service de la Russie[19]. Le choix se porte sur quatre jeunes polytechniciens et ingénieurs des ponts et chaussées : Jacques Alexandre Fabre (X1801), Pierre-Dominique Bazaine (X1803), Jean Antoine Maurice Destrem (X1803), et Charles Michel Potier (X1805)[20]. Ils sont mis en congé illimité par le corps des ponts et chaussées français[19] et un accord, entre la France et la Russie, prévoit que leur avancement sera équivalent en France à celui obtenu en Russie[6].
Au mois de , Pierre-Dominique Bazaine, accompagné de ses trois camarades, prend la route pour rejoindre Saint-Pétersbourg[19]. À son arrivée il se voit attribuer le grade de Lieutenant-Colonel et il est envoyé dans la région méridionale de l'Empire russe sous les ordres du duc de Richelieu, Armand-Emmanuel du Plessis[6]. qui est gouverneur-général de cette région dénommée Nouvelle Russie[21]. De 1810 à 1812, Pierre-Dominique Bazaine et son camarade Destrem sont au travail dans les villes d'Odessa et de Kherson[22]. En Pierre-Dominique Bazaine retourne à Saint-Pétersbourg où il reçoit la médaille de deuxième classe de l'Ordre de Sainte-Anne[6].
En 1812, les rapports entre Alexandre et Napoléon se détériorent au point d'aboutir à une guerre qui débute au mois de juin avec la Campagne de Russie de la Grande Armée. Cet événement a immédiatement des répercussions pour les quatre ingénieurs français, l'ambassadeur de France, Jacques Alexandre Law de Lauriston, leur suggère de rentrer mais les Russes, qui les considèrent alors comme des membres d'un État ennemi refusent de les laisser partir[23]. Pierre-Dominique Bazaine et ses trois camarades, sont arrêtés puis envoyés en exil le . Cette mesure les envoie dans la province de Iaroslavl, puis le ils sont transférés à Pochekhonié avant d'arriver à leur destination finale à Irkoutsk en Sibérie le [24].
À Irkoutsk, ils sont ensemble dans une maison étroitement surveillées. Ils n'ont ni l'autorisation d'en sortir ni celle de recevoir des visiteurs[23]. Dans cette environnement hostile, ils s'occupent en perfectionnant leurs connaissances des langues et en effectuant des traductions. Pierre-Dominique Bazaine complète ces activités en reprenant et poursuivant le travail de recherche en mathématiques qu'il avait débuté dès leur arrivée à Pochekhonié, mais dont il avait du abandonner les feuillets lors du départ pour Irkousk. Il « rédige un traité du calcul différentiel et quelques mémoires sur les applications de la géométrie plane et sur les différentes propriétés des corps tridimensionnels »[25].
Sa mission est de créer un Institut d’ingénieurs des ponts et chaussées, comparable à l'École des Ponts et Chaussées de Paris. En 1824, Pierre-Dominique Bazaine devient le directeur de cet Institut. Bazaine reste en Russie jusqu'en 1832, organisant le réseau des routes et aménageant les voies navigables. Bazaine fut le concepteur de nombreux ponts à Saint-Pétersbourg et dans ses faubourgs, aussi bien des petits ponts de fer, à la fois élégants et légers, (dans le Jardin d'été et sur la Moïka), que des ouvrages majeurs, de génie civil. C’est lui qui a conçu les constructions des planchers du palais d'Hiver, du Théâtre Alexandrinski et de la Cathédrale de la Sainte-Trinité. Il dirigea par ailleurs les travaux de construction du canal Obvodni, des bâtiments du Sénat et du Synode des écluses de Schlüsselbourg, ainsi que les constructions hydrauliques de l’usine Okhtinski. C’est aussi lui qui élabora le premier projet de protection de Saint-Pétersbourg contre les inondations. Il a écrit plusieurs traités sur les mathématiques, le transport et le génie civil[26].
Toutes ses activités ont eu raison de son corps et c'est malade qu'il rentre en France en 1835, avec le projet de retourner en Russie poursuivre ses activités dès que sa santé lui permettra[27].
Sa femme Stéphanie Bazaine est active dans la propagation du fouriérisme, il y participe également, le couple fréquente notamment Clarisse Vigoureux et Victor Considerant[15].
Pierre-Dominique Bazaine meurt à 52 ans, le , à son domicile au no 9 de la rue Neuve des Capucines à Paris[28].
Pierre-Dominique Bazaine est aspirant du corps des ingénieurs des ponts et chaussées lorsqu'il est choisi pour aller en Russie où il effectue toute sa carrière[31].
Pierre-Dominique Bazaine a reçu de nombreux honneurs et récompenses pour sa contribution à l'infrastructure de la Russie. Il a également été fait membre honoraire de plusieurs Académies des sciences à travers l'Europe pour ses thèses mathématiques innovantes[6].
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