Loading AI tools
composé chimique De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Le phénobarbital est un médicament barbiturique utilisé pour contrôler les convulsions dans certains cas d'épilepsie[5].
Phénobarbital | |
Structure du phénobarbital | |
Identification | |
---|---|
Nom UICPA | 5-éthyl-5-phj1,3-diazinane-2,4,6-trione |
No CAS | ; (Na+ sel) |
No ECHA | 100.000.007 |
No CE | 200-007-0 200-322-3 (Na) |
Code ATC | N03 (Antiépileptiques) N05 (Hypnotiques/sédatifs) |
Propriétés chimiques | |
Formule | C12H12N2O3 [Isomères] |
Masse molaire[1] | 232,235 3 ± 0,011 7 g/mol C 62,06 %, H 5,21 %, N 12,06 %, O 20,67 %, |
Propriétés physiques | |
T° fusion | 174 à 178 °C[2] |
Solubilité | < 0,1 g·L-1 dans l'eau à 14 °C[2]
1,2 g·L-1 dans l'eau à 25 °C[3] 2,6 g·L-1 dans l'eau à 45 °C[3] |
Précautions | |
Directive 67/548/EEC | |
Transport | |
Classification du CIRC | |
Groupe 2B : Peut être cancérogène pour l'homme[4] | |
Données pharmacocinétiques | |
Biodisponibilité | ~ 80 % |
Liaison protéique | 50 à 60 % |
Demi-vie d’élim. | 53 - 118 heures en moyenne (jusqu'à 140h chez l'adulte) |
Excrétion |
urines/selles |
Considérations thérapeutiques | |
Voie d’administration | Orale, rectale, parentérale (IM et IV) |
Caractère psychotrope | |
Catégorie | Dépresseur hypnotique |
Mode de consommation |
Ingestion |
Risque de dépendance | Élevé |
Unités du SI et CNTP, sauf indication contraire. | |
modifier |
Il fut historiquement utilisé pour le traitement des troubles du sommeil, ainsi que comme sédatif afin de soulager les symptômes d'anxiété ou de tension. Il agit en inhibant l'action de neurotransmetteurs excitants dans le système nerveux.
Sa première commercialisation sous les noms Gardénal ou Luminal remonte aux années 1910[6]. Il a été l'un des barbituriques les plus répandus.
La formule chimique du phénobarbital est C12H12N2O3.
Très largement prescrit dans les années 1930 et 40 pour traiter des maux divers comme l'épilepsie, il est encore largement prescrit dans le monde chez l'homme, le chien, le chat, les chevaux, les animaux de la ferme, etc.
En France, il n'est plus prescrit que comme traitement anticonvulsivant.
Le produit est répertorié sur la Liste II des substances vénéneuses et n'est disponible que sur ordonnance. Il est inscrit au tableau IV de la Convention sur les substances psychotropes de 1971 ce qui le décrit comme « substance ayant un potentiel d’abus et présentant un risque faible pour la santé publique mais une valeur thérapeutique faible à grande ». En Russie et anciennement en URSS, il est cependant disponible en vente libre et très répandu[7].
Le phénobarbital fait partie de la liste des médicaments essentiels de l'Organisation mondiale de la santé (liste mise à jour en )[8]. Il est aussi utilisé pour traiter le syndrome de Gilbert, ainsi que la maladie de Crigler-Najjar de type II, où il induit une baisse du taux de bilirubine non conjuguée[9].
Contrairement à sa demi-vie d'élimination très longue, le phénobarbital n'agit de façon discernable que durant dix à douze heures[10]. En effet, le facteur limitant de sa durée d'action est davantage sa propension à être dispersé à travers le corps, hors du système nerveux central. On estime son délai d'action à plus d'une heure[10].
Son canal d'action primaire est la modulation positive des récepteurs au GABA de type A[11]. Comme les autres dérivés barbituriques, le phénobarbital potentialise l'action du GABA naturellement produit, tout en agissant aussi comme un agoniste direct de ses récepteurs[12],[13]. Lorsqu'ils sont activés, ces derniers ont un effet inhibiteur sur la stimulation des neurones cibles. Plus spécifiquement l'utilisation d'un barbiturique ouvre davantage le canal ionique Cl- lorsque le GABA (ou un autre agoniste tel que l'alcool[14]) se fixe à ses récepteurs. Cela permet au neurone cible d'absorber encore davantage de charge électriques négatives et réduit son potentiel de stimulation par courant électrique, lorsque des ions positifs tenteront de le charger positivement.
Le barbiturique agit également sur d'autres canaux de manière mineure : on note une action inhibitrice de la recapture de l'adénosine, ainsi qu'un antagonisme des récepteurs AMPA et une inhibition de la sécrétion de glutamate[11],[15].
Comparées aux barbituriques, les benzodiazépines qui les ont largement supplantés, ne sont que des modulateurs positifs de l'action du GABA naturellement produit[16]. Aussi, ils augmentent la fréquence des ouvertures du canal ionique Cl- au lieu d'en augmenter l'amplitude[17]. Ce sont ces diverses différences qui expliquent le caractère plus toxique du phénobarbital comparé à un composé plus moderne.
Les effets indésirables du produit sont principalement une certaine somnolence, des troubles de la mémoire, des nausées et certaines réactions allergiques cutanées. Ils sont relativement rares, avec une incidence de moins de 10 %[18].
L'ANSM met en garde contre le risque teratogène du phénobarbital : les femmes enceintes sont exposées à un risque trois fois plus grand de malformations du fœtus. Par ailleurs des cas de troubles neurodéveloppementaux sont rapportés[19].
La surdose de ce produit présente cependant un risque élevé de décès[20], en particulier en cas de consommation simultanée d'alcool ou d'autres sédatifs (voire de narcotiques)[21].
Le premier barbiturique commercialisé fut le barbital, ou acide diéthylbarbiturique (nom commercial: Véronal, tiré du fait qu'il a été inventé en 1903 par Hermann Emil Fischer, chimiste allemand travaillant à Vérone). De nombreux dérivés furent par la suite développés, avec des propriétés plus ou moins spécifiques (solution aqueuse d'action rapide pour le thiopental sodique, capsules hypnotiques puissantes pour le pentobarbital, action longue et progressive pour le phénobarbital) mais un mécanisme d'action toujours similaire.
Lorsque l’on dut trouver un nom pour le phénobarbital (inventé en 1911, dérivé du Véronal), la technique du laboratoire Rhône-Poulenc pour faciliter son introduction et sa mémorisation tant par les médecins que par le public fut de « garder nal de Véronal ». Le nom commercial Gardénal fut donc inventé et est toujours d'actualité[22].
Alors que cette classe de médicaments fut largement détourné pour un usage récréatif jusqu'aux années 1970, le phénobarbital l'était dans une moindre mesure, à cause de son absorption lente et progressive et son action longue. Les produits apparentés à action plus rapide tels que le pentobarbital, amobarbital ou sécobarbital étaient souvent préférés[23] par les toxicomanes et furent impliqués dans des centaines de milliers de cas de dépendance ou de surdose[24].
Seamless Wikipedia browsing. On steroids.
Every time you click a link to Wikipedia, Wiktionary or Wikiquote in your browser's search results, it will show the modern Wikiwand interface.
Wikiwand extension is a five stars, simple, with minimum permission required to keep your browsing private, safe and transparent.