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Philippe de Gaulle

militaire et homme politique français De Wikipédia, l'encyclopédie libre

Philippe de Gaulle
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Philippe de Gaulle, né le à Paris et mort dans la même ville le , est un officier général de marine et un homme politique français.

Faits en bref Fonctions, Sénateur français ...
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Fils du général Charles de Gaulle et d'Yvonne de Gaulle, issu de l'École navale (promotion 1940), passé par l'aéronautique navale, il termine sa carrière militaire en 1982 aux rang et appellation d'amiral. Il est ensuite sénateur de Paris (RPR puis UMP) de 1986 à 2004. Il meurt à l’âge de 102 ans.

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Biographie

Résumé
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Enfance

Fils de Charles André Joseph Marie, capitaine d'infanterie chevalier de la Légion d'honneur, et de Yvonne Charlotte Anne Marie Vendroux, Philippe Henri Xavier Antoine de Gaulle naît le au 99, boulevard de Grenelle dans le 15e arrondissement de Paris[1], puis il est baptisé le en l'église Saint-François-Xavier. Il a pour parrain son oncle paternel, Xavier de Gaulle et pour marraine Marguerite Vendroux, sa grand-mère maternelle[2].

Enfant, il suit ses parents en Allemagne et au Liban, au gré des affectations de son père, et fait ses études au collège Saint-Nicolas à Paris. Très tôt, il se reconnaît une vocation de marin. Il est élevé en vertu des principes de l'éducation d'alors : « Chez nous, on ne parlait jamais d'argent… Un jour, j'ai osé demander à table : « Combien papa gagne-t-il ? » Je devais avoir huit ans ou dix ans. On m'a immédiatement rétorqué : « On ne parle pas d'argent à table, et de toute façon, les enfants n'ont rien à en dire car, n'en gagnant pas, ça ne les regarde pas »[3]. Le capitaine de vaisseau Jules Richard (1867-1933), oncle et témoin de mariage d’Yvonne de Gaulle, lui donne le goût de la Marine nationale[4].

Études

Philippe de Gaulle est élève du collège Stanislas, où il obtient son baccalauréat[5]. Son père désire qu'il se prépare à une carrière diplomatique, mais il préfère s'orienter vers une carrière militaire en entrant à l'École navale (promotion 1940)[5].

Carrière militaire

Le , avec sa mère et ses deux sœurs, il quitte Brest à bord d'un cargo dans l'espoir de retrouver son père dont il a perdu la trace[5]. Il n'entend pas l'appel du 18 Juin lancé par son père, mais en a connaissance le lendemain à son arrivée sur la côte anglaise[5].

D'après Geoffroy Chodron de Courcel, il fut le premier compagnon de son père[6] mais le titre de compagnon de la Libération ne lui sera pas accordé, la mort d'Hubert Germain en 2021 emportant le dernier compagnon officiel[7],[8].

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Philippe de Gaulle pendant la Seconde Guerre mondiale.

Après avoir participé à de nombreuses sorties en mer le long des côtes anglaises, à bord des goélettes Belle Poule et Étoile, annexes de l'École navale, il est nommé aspirant en . Il participe à plusieurs stages d'armes dans les écoles britanniques, dont le Royal Naval College de Dartmouth.

Embarqué sur la corvette Roselys, de février à (bataille de l'Atlantique), il est affecté successivement sur le chasseur CH.11 qui effectue escortes et patrouilles en Manche, puis à la 23e flottille de Motor Torpedo Boat (MTB) de à , où il est l'officier en second de la vedette lance-torpilles MTB.96. Il est promu enseigne de vaisseau de 2e classe en . Il effectue vingt patrouilles en Manche, participe à trois engagements avec l'ennemi, puis embarque sur la frégate La Découverte, de à (bataille de l'Atlantique). Il est promu enseigne de vaisseau de 1re classe en .

Il participe ensuite à la libération de la France (1944-1945), où il commande un peloton du régiment blindé de fusiliers-marins[9] de la 2e DB et combat à Alençon, Argentan et Antony. Le , il participe à la libération de Paris, de la porte d'Orléans en passant par l’École militaire, la rue Royale, le palais du Luxembourg, la gare du Nord, la gare de l’Est, Saint-Denis, Le Bourget et Stains. Il est envoyé depuis la gare Montparnasse pour porter l'ordre de reddition aux Allemands retranchés au palais Bourbon, dans les locaux de l'Assemblée nationale[10]. Il doit négocier seul et désarmé, au milieu d'eux, au risque de se faire tuer si les choses tournent mal. Il participe ensuite à la campagne de Lorraine, la bataille des Vosges, la bataille d'Alsace, la poche de Colmar, la poche de Royan et de la pointe de Grave pour terminer au Berghof à Berchtesgaden pendant l'hiver 1944-1945.

Durant la Seconde Guerre mondiale, il a reçu six blessures légères. Pour avoir été combattant pendant l'ensemble du conflit, notamment la bataille de l'Atlantique et la campagne de la Manche, il reçoit au début d' à Argenton-sur-Creuse la croix de guerre 1939-1945 avec trois citations, des mains du général Leclerc.

En , comme les deux tiers de ses camarades anciens élèves de l’École navale en Grande-Bretagne, il poursuit sa carrière dans la Marine nationale française. Il est fait chevalier de la Légion d'honneur à la fin de l'année 1946. Il est alors âgé de 24 ans.

Il est titulaire des brevets de nageur de combat, brevet d’escouade commando, brevet d'instructeur parachutiste, de fusilier marin au Royal Naval College[11]. À la sortie de la Seconde Guerre mondiale, il suit, du au , à la base aéronavale de Chapel Hill[12] en Caroline du Nord (États-Unis) les cours de pilote de chasse et en sort breveté. Après un stage à l'école de l'aviation embarquée de la BAN Cuers du au , il est breveté pilote d'aéronautique et poursuit une carrière dans l'aéronavale. D'abord affecté à la base d'aéronautique navale d'Hyères (Le Palyvestre) le , à la flottille 4 F puis à la flottille 3 F, dotées de Douglas SBD-5 en novembre 1946[11]. Le , il est responsable du service intérieur et capitaine de compagnie[11]. Il effectue de 1946 à 1948 et de 1952 à 1954 deux campagnes de guerre en Indochine dans l'aviation embarquée, avec appontages sur porte-avions, de jour comme de nuit, durant deux ans et demi[11].

En 1948, il obtient le brevet de pilote d'hydravion[11] et le , il est affecté comme officier en second de l'escadrille 50 S, l'escadrille d'instruction de l'École navale (basée à Lanvéoc). Il est promu lieutenant de vaisseau le . En 1951, il est l’un des premiers pilotes d’hélicoptères français en obtenant son brevet de pilote aux États-Unis auprès de Sikorsky, l’un des développeurs des premiers hélicoptères[11]. Le , il est affecté comme chef du service d'instruction, puis officier en second à la flottille 2 F à la BAN Port-Lyautey comme officier en second de la 2 F, équipée de d'avions de patrouilles maritimes Lancaster[11]. En 1952, il obtient le brevet de pilote de ligne[11].

Entre le et le , il devient officier en second de la flottille 6 F, affectée à la BAN de Lartigue (Oranie) (avions embarqués Grumman équipée de bombardiers-torpilleurs TBM[13],[14]. Du au , il est le commandant de la flottille 6F. Du au , il embarque à bord du porte-avions La Fayette en tant que chef du service pont d'envol-hangar (PEH). Durant cette période, il effectue deux missions en Indochine dans l'aéronavale, embarqué sur porte-avions, avec appontage de jour et de nuit (guerre d'Indochine)[11].

Capitaine de corvette le , il est chef du service instruction de la BAN Hyères-Le Palivestre du au . Il est affecté au 3e bureau de l'état-major de la marine du au .

Du au , il est stagiaire à l'école supérieure de guerre navale puis il est affecté au 3e bureau section aéronautique de l'état-major de la marine du au [11].

Du au [11], il est adjudant de la 2e division d'escorteurs d'escadre (DEE2), à bord de l'EE Duperré. Du au , il prend le commandement de l'escorteur rapide Le Picard et brièvement en fin d'embarquement il est chef de la 3e division d'escorteurs rapides : la 3e DER[11].

Capitaine de frégate le , il débarque du Picard le . Il est élève du Collège de défense de l'OTAN entre le et le [11]. D'abord du au [11], il est affecté à la division emploi de l'État-Major des armées, puis du au [11], commande l'aéronautique navale de la région parisienne à Dugny-Le Bourget.

Capitaine de vaisseau le , il est affecté à la division Armements navals, à l'État-major des armées du au . Il commande la frégate lance-missiles Suffren du au . Entre le et le , il fait ensuite partie du groupe de travail sur l'avenir de la Marine (État-major de la Marine). Il est auditeur au Centre des hautes études militaires (CHEM) et à l'Institut des hautes études de Défense nationale (IHEDN) entre le et le . Il commande ensuite l'aéronautique navale de la 2e région maritime (Brest) entre le et le . Entre le et le , il est chef de la division Études générales à l'État-major des Armées.

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Philippe de Gaulle en 1976.

Contre-amiral le [5], il commande le Groupe naval d'essais et de mesures (GROUPEM) du au , hissant sa marque sur le bâtiment réceptacle Henri Poincaré. Il commande ensuite l'aviation de patrouille maritime (ALPATMAR) à la BAN Dugny-Le Bourget entre le et le .

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Philippe de Gaulle en 1976.

Vice-amiral le , il commande l'escadre de l'Atlantique du au .

Élevé au rang et appellation de vice-amiral d'escadre le , il préside la commission permanente des essais entre le et le .

Élevé au rang et appellation d'amiral, le , Philippe de Gaulle termine sa carrière au poste d'inspecteur général de la Marine du au avant d'être admis en deuxième section, le [11].

Par ailleurs, il enseigne à l’École supérieure de guerre navale (1958-1959, 1962-1967, 1968-1982), au Centre des hautes études militaires (1969-1982), à l’Institut des hautes études de défense nationale (1969-1982) et au Collège de défense de l'OTAN (1962-1967)[11]. Il est membre du Conseil supérieur de la Marine à partir de 1977[11]. Il dirige la délégation française lors des négociations de la Convention des Nations unies sur le droit de la mer, convention conclue à Montego Bay (Jamaïque) le après 9 ans de discussions[11]. Celle-ci prévoyant la création du Tribunal international du droit de la mer et de l’Autorité internationale des fonds marins[11].

Parcours politique

Philippe de Gaulle est élu sénateur de Paris le 28 septembre 1986 puis réélu le . Il siège au Sénat jusqu'en 2004[5].

Vie privée

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Tombe d'Henriette et de Philippe de Gaulle au cimetière de Colombey-les-Deux-Églises.

Le , Philippe de Gaulle épouse à Poncin dans l'Ain, Henriette Marie Joséphine de Montalembert de Cers[1] (1929-2014).

Le couple a eu quatre fils, et à , six petits-enfants et deux arrière-petits-enfants[15] :

Philippe de Gaulle fête son 100e anniversaire le [6].

Mort

Il rejoint l'hôpital militaire des Invalides, devenant son plus ancien et illustre pensionnaire. Il passe ses deux dernières années de vie dans l'institution militaire. C'est là qu'il meurt dans la nuit du 12 au 13 mars 2024 à l'âge de 102 ans[18].

Un hommage national présidé par Emmanuel Macron lui est rendu aux Invalides le [19],[20], en présence notamment de l'ancien président Nicolas Sarkozy, du prince Albert II de Monaco, du grand-duc et de la grande-duchesse de Luxembourg[21]. Philippe de Gaulle est ensuite enterré à Colombey-les-Deux-Églises le même jour, dans le même tombeau que son épouse et à proximité de la sépulture de ses parents.

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Mémoires

Résumé
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Philippe de Gaulle est l'auteur de Mémoires accessoires (2001) et d'un ouvrage en deux tomes intitulé De Gaulle, mon père (2003 et 2004), publiés sous la forme d'entretiens avec l'écrivain Michel Tauriac. Cet ouvrage, qui a obtenu un succès en librairie et bénéficié d'une couverture médiatique, est sujet à de nombreuses controverses, notamment en ce qui concerne la guerre d'Algérie. Philippe de Gaulle a ainsi été condamné le par la cour d'appel de Montpellier à verser un euro de dommages et intérêts ainsi que 1 500  de frais de justice à chacun des trois harkis plaignants, pour « diffamation envers des agents de l'autorité publique ». Il avait en effet écrit : « Et puis, tout le monde ne voulait pas partir comme ces 100 000 harkis qui ont rejoint l'armée algérienne ». La cour a estimé qu'il insinuait par là que les harkis assassinés étaient morts par leur propre faute ou leur erreur de choix. Dans un arrêt du , la Cour de cassation a annulé cette condamnation au motif que « les propos en cause ne visaient pas des personnes formant un groupe suffisamment restreint pour qu'un soupçon plane sur chacun de ses membres et leur donne le droit de demander réparation du préjudice résultant de l'infraction dénoncée »[22].

L'historien Pierre Nora a écrit que l'amiral avait « maréchalisé » et « pétainisé » le Général. Il a fait relever par Jean Lacouture et Éric Roussel les grossières erreurs factuelles commises par Philippe de Gaulle[23]. Néanmoins, l'ouvrage De Gaulle, mon père reste une source d'informations de première main sur le Général, dans sa vie privée et dans sa vie politique. L'amiral relate les entretiens qu'il a eus avec son père tout au long de sa vie, tant sur les actions que celui-ci a menées que sur les raisons de ses prises de décisions. L'intérêt de ces entretiens entre père et fils est que, pour chacun d'eux, Philippe de Gaulle en retrace les lieux, les dates et les circonstances, souvent par rapport à ses permissions militaires ou ses congés, ne rencontrant généralement son père que quelques fois par an.

L'amiral a également été longtemps critiqué pour son refus d'ouvrir les archives de son père[24]. Il publie les Lettres, Notes et Carnets de Charles de Gaulle en 13 tomes entre 1980 et 1997.

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Publications

Distinctions

Résumé
Contexte

Le général de Gaulle n'a jamais fait son fils compagnon de la Libération, sans doute par refus de prêter le flanc à d'éventuelles accusations de népotisme. Philippe de Gaulle ne se vit même pas remettre la médaille de la Résistance, son père lui ayant dit incidemment qu'au comité chargé de l'attribution de cette distinction : « On ne t'a pas proposé[25]. »

Une plaque rappelant sa participation à la libération du palais Bourbon en 1944 est apposée dans un salon de l'hôtel de Lassay le [26].

Décorations

L'amiral Philippe de Gaulle à notamment reçu les décorations suivantes :

Prix littéraires

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Notes et références

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Bibliographie

Voir aussi

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