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géographe français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Philippe Pinchemel, né le à Amiens et mort le à Sceaux[1],[2], est un géographe français.
Naissance |
Amiens (Somme) |
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Décès |
(à 84 ans) Sceaux (Hauts-de-Seine) |
Nationalité | Français |
Conjoint | Geneviève Pinchemel (d) |
Formation | Université de Paris (La Sorbonne) |
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Titres | Professeur des universités |
Profession | Géographe et chercheur |
Employeur | Université Lille-I |
Travaux |
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Approche |
Géographie humaine Épistémologie de la géographie |
Distinctions | Prix Vautrin-Lud et médaille de bronze du CNRS |
Élève du lycée d'Amiens (où il trouve sa « vocation » de géographe, selon ses dires), puis étudiant à la Sorbonne, il devient l’élève d'André Cholley et s’oriente vers l'agrégation de géographie. Conformément à la tradition universitaire de l’époque, il soutient deux thèses : l’une en géomorphologie consacrée aux plaines de craie des bassins parisien et londonien[3] ; l’autre en géographie humaine consacrée à la dépopulation rurale en Picardie (région à laquelle il est fortement attaché).
Maître-assistant puis maître de conférences à l’université de Lille de 1954 à 1965[4], il s’intéresse à la géographie urbaine et industrielle, une thématique qu’il approfondira en dirigeant au milieu des années 1960 l’enseignement général de géographie urbaine à l’Institut d'urbanisme de l'université de Paris.
Il étudie avec ses collègues géographes et sociologues le « sous-développement » du Nord. Pinchemel s’oriente dès lors sur la voie de l’aménagement du territoire en étudiant notamment l’implantation des universités ou la question des grands ensembles. Il prônera la conception du géographe aménageur, c’est-à-dire la posture du chercheur qui met son savoir en action[5].
Nommé professeur à la Sorbonne au milieu des années 1960, il rencontre des géographes marxistes comme Pierre George. Dans l’ébullition idéologique et intellectuelle au sein de l’université, l’intérêt pour l’épistémologie et l’histoire de la discipline grandit chez Philippe Pinchemel.
En 1963 il préside le comité de rédaction de la nouvelle revue Hommes et Terres du Nord créée par la Société de géographie de Lille. En 1967, il fonde avec le médiéviste Michel Mollat du Jourdin le Centre d'histoire de la géographie et de géographie historique.
En 1968, dans la droite ligne de ses préoccupations, il est nommé par Jean Dresch président de la commission pour l'histoire de la pensée géographique au sein de l’Union géographique internationale. Cette commission est chargée de renouveler les problématiques épistémologiques de la discipline. De même, il sera président de la commission d’épistémologie et de l'histoire de la géographie (1973-1988) du Comité national français de géographie.
Par ses recherches épistémologiques sur sa discipline, Philippe Pinchemel s’attache à définir la géographie (en analysant ses fondements), ses objets (contribuant à définir les concepts fondamentaux de milieu, de région et territoire, de paysage, ses méthodes et ses outils (notamment pour l'étude des systèmes spatiaux). Se réclamant de l’héritage de Paul Vidal de la Blache, il cite volontiers sa phrase célèbre selon laquelle la géographie est la science des lieux et non celle des hommes. Face à l'évolution de la géographie contemporaine vers les sciences sociales, il a le souci de recentrer la géographie sur ce qu'il dénomme l'interface terrestre. Sur cette interface s'inscrivent deux processus : l'humanisation (ou transformation du milieu naturel) et la spatialisation (ou organisation spatiale par des pôles, des réseaux, des découpages administratifs ou politiques).
La Face de la Terre qu’il écrit avec sa femme Geneviève Pinchemel est l’aboutissement de son cheminement intellectuel, d’une réflexion sur le recentrage de la géographie. C'est un manifeste pour l’unité de la discipline. La géographie est définie comme l'étude de l'écriture des sociétés humaines sur l'interface naturelle de la Terre, écriture qui traduit l'action géographique des hommes, écriture complexe faite de lignes, de points, de surfaces, de formes, volumes et couleurs[6]. De là, Pinchemel développe une conception générale et ambitieuse pour la géographie : accéder à « l’intelligence de l’interface terrestre »[7]. Pour lui, la discipline est à la fois savoir, action et pensée.
Philippe Pinchemel a fait connaître les grandes œuvres de la new geography anglophone, en faisant traduire et éditer, au début des années 1970, L'Analyse spatiale en géographie humaine de Peter Haggett et La Géographie des marchés et du commerce de détail de Brian Berry. À partir des années 1990, Philippe Pinchemel édite dans la collection du Comité des travaux historiques et scientifiques des ouvrages de géographes (souvent oubliés ou ignorés par la communauté scientifique) contribuant à éclaircir les fondements de la géographie (épistémologique et historique) et témoignant de sa volonté de continuer à définir son « essence »[8]. C’est ainsi que fut éditée en France l’Histoire de la pensée géographique du géographe anglais Clarence J. Glacken[9] ou réédité L’homme et la terre d’Eric Dardel[10], œuvre ayant influencé de nombreux géographes contemporains, mais aussi des ouvrages de l'entre-deux-guerres peu connus, comme "Noirs et Blancs" de Jacques Weulersse et "Peuples et nations des Balkans" de Jacques Ancel.
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