Peur violette
vague de persécution des homosexuels aux États-Unis dans les années 1950 De Wikipédia, l'encyclopédie libre
La peur violette ou peur lavande (en anglais : Lavender scare) est une vague de persécution des homosexuels qui a lieu aux États-Unis pendant les années 1950, dans le contexte de la guerre froide. La peur violette est liée à la peur rouge, anticommuniste, qui se développe à l'époque du maccarthysme.
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Origine de l'expression
Résumé
Contexte
La dénomination « peur violette » a été popularisée par David K. Johnson dans son étude de la campagne anti-homosexuelle liée au maccarthysme durant les années 1950. Son livre, The Lavender Scare (2004), tire son titre de l'expression lavender lads (gars de lavande) utilisée à plusieurs reprises par le sénateur Everett Dirksen pour désigner les homosexuels. En 1952, Dirksen avait déclaré qu'une victoire des républicains aux élections de novembre signifierait la suppression des « gars de lavande » du département d'État. L'expression a également été utilisée par le magazine Confidential, une revue connue pour des ragots sur la sexualité des hommes politiques et des stars éminentes de Hollywood[1].
La traduction du terme lavender scare en « peur violette », « menace violette » ou « peur lavande » est utilisée par Chrystel Lamboley et Magali Baillot dans leur ouvrage sur le maccarthysme[2].
Dans l'ouvrage (bande dessinée didactique) d'Yvan Greenberg, Joe Canlas et de Everett Patterson La machine ne ferme jamais les yeux, seul le terme de « peur violette » est utilisé pour décrire le rejet des personnes homosexuelles[3]. L'expression est également présente dans le livre Le Rideau déchiré. La sexologie à l'heure de la guerre froide de Sylvie Chaperon, Carla Nagels et Cécile Vanderpelen-Diagre, publié en 2020[4].
Histoire
Résumé
Contexte
Au début de la guerre froide, l'homosexualité est encore considérée comme une maladie psychiatrique aux États-Unis et la sodomie est passible de prison dans de nombreux États du pays. Gays et lesbiennes sont donc susceptibles de céder à des opérations de chantage et le gouvernement américain craint que l'URSS ne se serve d'eux pour obtenir des secrets d'État.
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Afin de se débarrasser de ces cibles potentielles, le gouvernement organise donc une « chasse aux sorcières » qui vise à débusquer et renvoyer les homosexuels qui travaillent dans la fonction publique. En 1950, le sous-secrétaire d'État John Peurifoy informe ainsi le public qu'il a renvoyé 91 homosexuels et lesbiennes du département d'État. Le sénateur Joseph McCarthy poursuit le travail du sous-secrétaire en nommant Roy Cohn, un homosexuel dans le placard, à la tête du comité chargé de lutter contre la « menace violette ». Durant leur campagne, les deux hommes n'hésitent pas à faire chanter leurs opposants en les menaçant de les dénoncer comme homosexuels[réf. nécessaire].
En 1950, lors d'auditions parlementaires sur le sujet de l'homosexualité, la sénatrice Margaret Chase Smith demande s'il existe un « test, rapide, comme une radiographie, qui puisse révéler ces choses-là »[5].
Le Canada a mené pendant la guerre froide, à l'imitation des États-Unis, des purges ciblant les personnes LGBT. Un test de « dépistage » des cas d'homosexualité, le « fruit machine », a été mis au point à la demande du Conseil de sécurité canadien.
Notes et références
Annexes
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